Rhétorique,
ῥητορικὴ τέχνη (rhêtorikê tekhnê),
art oratoire
ARISTOCLES-Platon,

évolutions : LANGAGE-CHAMPS-COURANTS-LEXIQUE, ...
& MEMOIRE et RHETORIQUE, in LOGIQUE, /Mur de la logique/ Logique grecque/Mémoire & Rhétorique
[ʀetɔ ʀik] chantier

Platon et Aristote
Panneau en marbre provenant de la façade nord, registre inférieur, du campanile de Florence.
 
La Rhétorique, 1er des 7 arts (libéraux) à maitriser dans le monde gréco-romain, avec la grammaire, la dialectique, la géométrie, l'arithmétique, l'astronomie, et la musique. Pour les Beaux ars c ici,
 

Géométrie, Logique, Arithmétique, Grammaire, Musique, Physique, Rhétorique (de G à D)
Pour les Ars Libéraux voir aussi L'Hortus Deliciarum plus tardif, *,
 
 
 
Définitions :
- La rhétorique (du latin rhetorica; du grec rheô, je dis) est l'art de bien dire. On donne le nom de figures de rhétorique aux formes particulières de langage, qui servent à donner ou de la force ou de la grâce au discours (la métaphore est une figure de rhétorique). L'étude de la rhétorique est tombée depuis longtemps en désuétude, en tant qu'étude théorique; cependant, on ne méconnaît pas son utilité et c'est elle, en somme, que l'on enseigne, lorsque l'on s'efforce, dans l'enseignernent secondaire, d'apprendre aux élèves à composer et à écrire. ...suite sur cosmovisions
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selon cosmovisions, +++

 
- A empr. au lat. rhetorica (ars) « rhétorique », gr. ρ ̔ η τ ο ρ ι κ η , rhetorici, masc. plur. « les ouvrages de rhétorique de Cicéron », rhetorica, neutre plur. « les préceptes de rhétorique »
À rapprocher de couleurs de rethoricque [A 1 b], colours rethorienes

 
- Technique du discours; ensemble de règles, de procédés constituant l'art de bien parler, de l'éloquence.
- Livre traitant de cette technique ou de cet art.
- Ensemble des moyens d'expression, des procédés stylistiques propres à une personne ou à un groupe de personnes.
- Péj. Ensemble de procédés d'éloquence apprêtés, déclamatoires et pompeux. Faire de la rhétorique. Style pompeux et artificiel.
selon CNRTL,

 

- La rhétorique est à la fois la science et l'art de l'action du discours sur les esprits. Le mot provient du latin rhetorica, emprunté au grec ancien ῥητορικὴ τέχνη (rhêtorikê tekhnê), qui se traduit par « technique, art oratoire ». Plus précisément, selon Ruth Amossy : « telle qu’elle a été élaborée par la culture de la Grèce antique, la rhétorique peut être considérée comme une théorie de la parole efficace liée à une pratique oratoire. »

La rhétorique est d’abord l’art de l’éloquence. Elle a d’abord concerné la communication orale. La rhétorique traditionnelle comportait cinq parties
- l’inventio (invention ; art de trouver des arguments et des procédés pour convaincre),
- la dispositio (disposition ; art d’exposer des arguments de manière ordonnée et efficace),
- l’elocutio (élocution ; art de trouver des mots qui mettent en valeur les arguments → style),
- l’actio (diction, gestes de l’orateur, etc.) et
- la memoria (procédés pour mémoriser le discours).

La rhétorique a ensuite concerné la communication écrite et a désigné un ensemble de règles (formes fixes) destinées au discours.

Au XXe siècle, la linguistique et l’analyse des textes littéraires ont relancé l’intérêt pour la rhétorique.
...

La rhétorique a connu au cours de son histoire une tension entre deux conceptions antagonistes, la rhétorique comme art de la persuasion et la rhétorique comme art de l'éloquence.

La rhétorique grecque, telle qu'elle fut pratiquée par les sophistes et codifiée par Aristote, se préoccupait principalement de persuader.

Dans l'Antiquité romaine, se fait jour une nouvelle conception de la rhétorique comme art de bien dire « bene dicendi scientia » selon les mots de l'orateur romain Quintilien.

À l'époque classique, la rhétorique s'étend à l'étude des textes écrits, et notamment aux textes littéraires et dramatiques, la conception romaine de la rhétorique l'emporte progressivement sur la conception grecque. La rhétorique s'est ainsi progressivement restreinte à la stylistique c'est-à-dire à un inventaire de figures relevant des ornements du discours. Il en résulte une conception de la parole rhétorique qui se distingue de l'argumentation et de la dialectique par l'usage d'effets pathétiques et éthiques du discours sur le public.
Contre cette évolution, l'école rhétorique contemporaine de Chaïm Perelman renoue avec la rhétorique grecque en proposant une « nouvelle rhétorique » qui est une théorie de l'argumentation.

source wikipedia,

 
 
 
 
Commentaires :
 
 

Quand Platon commence à professer et à philosopher à Athènes, les sophistes depuis une cinquantaine d'années, ont l'ambition d'orienter la philosophie dans le sens d'une fonction politique et d'assumer la formation de la jeunesse.

Quelques-uns des principaux sophistes (Protagoras, Gorgias, Thrasymaque, Critias, Hippias) seront les personnages principaux des dialogues de Platon.

Ils définissent la philosophie comme la somme des études libérales capables d'assurer la meilleure existence, aussi bien pour l'individu que pour la collectivité, ce qui paraît ,à première vue, constituer une notion acceptable de la Sagesse. La vertu permet, quant à elle, de bien administrer les affaires de la cité, c'est-à-dire d'assurer le bien à ses amis et le mal à ses ennemis.

Les sophistes soutiennent qu'ils n'existe pas de normes universelles et absolues pouvant servir de référence. Le « bien » est relatif aux besoins et aux intérêts humains, donc il est contingent et variable. L'homme, disait Protagoras, est la mesure de toute chose. L'homme doit déterminer en toutes circonstances ce qui lui convient, instituer sa vérité et son bien. Le seul critère devient l'utilité, la réussite, le succès dans l'action.

La justice n'est donc pas autre chose que l'intérêt du plus fort. L'utilitarisme préconise la réussite à la fois sociale et individuelle. Le « meilleur » gouverne pour son plus grand bien et celui de tous. La « nature » l'a instauré législateur sans recours aux normes…

Au fil du temps l'enseignement des sophistes et leur pratique vont se radicaliser.Au V° siècle avant JC à Athènes le discours règne en maître, celui qui en détient le prestige dans les assemblées conquiert aisément le pouvoir. La sophistique va se muer en rhétorique , en art de bâtir des discours éloquents à partir de « lieux communs ». Ce qui compte, ce n'est pas la valeur intrinsèque de ce qui est dit, mais la manière de le dire qui entraîne le triomphe.

Le souci de la Vérité fait place à la culture du vraisemblable (apparence de vérité) et le désir de jouer avec les apparences susceptibles de séduire l'interlocuteur l'emporte.
selon 123philososphie,

 
La conception d'une rhétorique comme discours rationnel fut promue par le philosophe Socrate alors que celle d'un art (praxis) avant tout lié à la parole fut prônée par l'orateur Isocrate.

La rhétorique utilise, dès ses fondements, trois notions centrales dans la pensée grecque et latine, que résume Cicéron lorsqu'il dit que la rhétorique consiste à « prouver la vérité de ce qu'on affirme, se concilier la bienveillance des auditeurs, éveiller en eux toutes les émotions qui sont utiles à la cause ».

La rhétorique est un discours rationnel, mot issu du grec λόγος / logos. L'argument permet ainsi, par la logique, de convaincre l'auditoire. Mais le logos désigne à la fois la « raison » et le « verbe » (la parole).


Cependant, il existe aussi une relation émotionnelle, que véhicule la notion de πάθος / pathos. L'auditoire doit être séduit ou charmé ; la raison n'est ainsi pas le seul but de la rhétorique. Selon Michel Meyer, le pathos comporte trois éléments passionnels :
- la question choc,
- le plaisir ou le déplaisir qu'elle occasionne
- et la modalité sous forme de jugement qu'elle engendre comme l'amour et la haine par exemple.
-
L'ἦθος / êthos, enfin est la dimension de l'orateur, ses vertus et ses mœurs exemplaires, même si c'est avant tout une image que donne l'orateur de lui-même

selon wikipedia,

 

Toutes les oeuvres de l'esprit s'accomplissent par trois opérations
successives : la recherche des idées, l'ordre dans lequel elles doivent se produire et enfin leur expression, de là les trois parties de la rhétorique : l'invention, la disposition et l'élocution. A ces trois parties on en joint quelquefois une quatrième, l'action; mais cette dernière se rapporte seulement à l'art oratoire, tandis que les trois autres appartiennent à la rhétorique prise dans sa signification la plus étendue.

L'invention.
L'invention consiste à se faire d'abord une idée générale du sujet que l'on traite, à rassembler tous les matériaux qui peuvent et doivent donner de la force à l'argumentation; elle comprend les preuves, les passions et les moeurs; les preuves traitent des arguments directs ou indirects; les passions du pathétique et de son emploi. 

La disposition.
Après ce travail d'invention, il faut disposer les parties dans un ordre naturel et judicieux, c'est le but de la seconde partie de la rhétorique, la disposition. Si la fécondité de l'esprit brille dans l'invention, il faut surtout du jugement dans la disposition, c'est-à-dire dans le plan du discours. Le plan est cet arrangement méthodique et systématique par lequel l'orateur dispose avec ordre les grandes comme les plus petites divisions de son discours, démêle les pensées, les compare, cherche ses idées principales et les idées accessoires, ainsi que l'ordre dans lequel il doit les présenter; l'ordre et à unité du plan sont des qualités essentielles. 


La disposition donne aussi des préceptes soir chacune parties que doit avoir un discours, sur l'exorde, la proposition, la division, la narration, la confirmation, la réfutation et la péroraison. Ce sont là les six parties que les rhéteurs admettent comme devant former un discours; mais elles n'entrent pas necessairement dans tous les discours. La réfutation, par exemple, n'est pas nécessaire quand la confirmation a été jugée suffisamment bonne; de même l'exorde et la péroraison ne sa trouvent que dans les grands discours. La partie véritablement essentielle est la confirmation, c'est-à-dire le preuve forte et serrée de la vérité de ce que l'on avance. 

L'élocution.
Quant à l'élocution, elle est la plus développée et la plus importante des divisions de la rhétorique; c'est l'expression de la pensée par la parole, ou, encore, c'est l'art d'exprimer convenablement les pensées fournies par l'invention.
Elle comprend la théorie du style et des figures.
Le style sera, selon les circonstances, sublime, tempéré ou simple.
Quant aux figures, on distingue les figures de mots, les figures de pensées et les tropes qui tiennent des deux premières.
Les principales figures de mots sont; la périphrase, l'ellipse et l'antithèse. Parmi les figures de pensées, il faut mettre au premier rang la prosopopée et l'ironie;
les principaux tropes sont la métaphore et la métonymie

L'action.
Enfin la quatrième et dernière partie de la rhétorique est l'action, que Cicéron appelle l'éloquence du corps (semo corporis) et qui comprend les règles du geste et de la prononciation; c'est l'art de la déclamation. Les principaux auteurs qui ont traité de la rhétorique sont : Aristote, Longin, Cicéron, QuintIlien, saint Augustin, Fénelon, Rollin, l'abbé Batteux, Marmontel, Maury et Victor Leclerc. (TRT / NLI).
emprunté au site cosmovisions ,

 
Le pathos et le logos sont des acquis grecs. Pour Aristote en effet le logos est premier, a contrario de Platon pour qui « le pathos, et non la vérité, commande le jeu de langage » (?, n'y -a-t-il pas une contradiction ? ).
La raison étant l'apanage de la philosophie, discipline maîtresse pour Platon Wikipedia
 
La linguistique et la sémiotique modernes fonderont leur discours épistémologique sur la reprise de ces trois pôles de la rhétorique classique. Roland Barthes liait ainsi l'êthos à l'émetteur, le pathos au récepteur et le logos au message. Néanmoins, l'histoire de la rhétorique peut aussi se voir comme, à certaines périodes, une focalisation particulière sur l'une ou l'autre de ces notions.
 
Evolution de la définition : linguistique et rhétorique.
Les notions de logos, de pathos et d'êthos sont réinterprétés à la lumière de la sociolinguistique notamment, discipline qui examine l'usage du langage au sein des groupes humains.(travaux des linguistes comme Ferdinand de Saussure, John Searle, le Groupe µ ou Roman Jakobson).
Les termes « rhétorique » ou « sophistique » (qui lui est souvent, par méconnaissance, associé) sont souvent utilisés de nos jours avec un sens péjoratif. quand le locuteur souhaite opposer les paroles creuses à l'action, ou séparer l'information de la désinformation, de la propagande, ou encore pour qualifier des formes douteuses de discours pseudo-argumentatif. Il est ainsi courant d'entendre que tel politicien « fait de la rhétorique ». Michel Meyer résume ainsi la représentation de la discipline dans l'esprit commun : « Le sophiste est l'antithèse du philosophe comme la rhétorique est le contraire de la pensée juste »
La rhétorique, qualifiée par Roland Barthes de « métalangage » (discours sur le discours),
 
ARISTOCLES-Platon :

C'est contre les sophistes que Platon (428 av. J.-C. - env. 347 av. J.-C.) s'élève en premier lieu. Posant que la vérité doit être l'objet et le but de la rhétorique, il en vient à rapprocher art oratoire et philosophie, à travers la méthode de la dialectique : la raison et la discussion mènent peu à peu à la découverte d'importantes vérités. Platon pensait en effet que les sophistes ne s'intéressaient pas à la vérité, mais seulement à la manière de faire adhérer autrui à leurs idées. Ainsi il rejetait l'écrit et recherchait la relation verbale directe et personnelle, l'« ad hominatio ». Le mode fondamental du discours est le dialogue entre le maître et l'élève.

Platon oppose ainsi deux rhétoriques :

  1. la « rhétorique sophistique », mauvaise, qui est constituée par la « logographie », qui consiste à écrire n'importe quel discours et a pour objet la vraisemblance et qui se fonde sur l'illusion ;
  2. la « rhétorique de droit » ou « rhétorique philosophique », qui constitue pour lui la vraie rhétorique qu'il appelle « psychagogie ».

Les deux dialogues de Platon concernant précisément la rhétorique sont le Gorgias et le Phèdre. Dans ce dernier dialogue, Socrate explique que la rhétorique use de deux procédés antagonistes : la « division » et le rassemblement.

Toute l'histoire de la rationalité en philosophie est traversée par le débat mis en forme par Platon entre la rhétorique, qui argumente sur des opinions probables et transitoires afin de convaincre, et la philosophie, qui argumente sur des vérités certaines. Toute l'histoire de la philosophie politique également en est le reflet : depuis Platon il y a une politique du vrai, de l'absolu, du dogme, et des politiques du possible, du relatif, du négociable (ce qui était précisément comment les sophistes définissaient la pratique rhétorique, fer de lance, pour eux, de la démocratie délibérative)

 

 
sur le discours, reprendre Socrate et les sophistes wikipedia,

Les sophistes se placent sans doute dans la continuité de l'école éléatique. En effet, pour l'éléate Parménide, il y a identité entre l'être et le discours. Mais pour Parménide, l'être a la primauté et c'est lui qui assure que le discours peut être vrai.

Les sophistes traitent eux aussi du problème des rapports entre l'être et le discours, mais opèrent un renversement : c'est désormais le discours qui a la primauté. Ce qui conduit à deux positions sophistiques :
celle de Gorgias, pour qui il n’y a pas d'être, et
celle de Protagoras, pour qui n'importe quel discours peut donner une existence à n'importe quel être.

Socrate est en accord avec Parménide sur le fait qu'il existe un Être unique, existant indépendamment du discours et supérieur à lui.
Mais il accorde cependant aux sophistes qu'il existe aussi une multitude d'autres êtres, qui peuvent se montrer illusoires et trompeurs, en relation avec le discours.

Contrairement aux sophistes, Socrate est cependant le premier à penser que ces êtres existent aussi en dehors du discours, préservant ainsi la possibilité d'un discours vrai, qui ne varie pas en fonction de la subjectivité de chacun.

Socrate est ainsi à l'origine en philosophie de la notion de concept, ouvrant par là le chemin aux idées platoniciennes

 
Textes d'ARISTOCLES-Platon :
 
 
10- Protagoras,
11- Euthydème,
12- Gorgias,
14- Cratyle,
19- Phèdre
23- Le sophiste,
 
35- Théagès,
 
Bibliographie, articles:
- Bernard LAMY , L'art dela rhétorique, book-google++,
- Bernard LAMY , La Rhétorique ou l’art de parler(éd.critique établie par Benoît TIMMERMANS), Paris, PUF,(coll. « L’interrogation philosophique »), 1998, 598 p. (commentaire)
- Pierre FONTANIER , Les figures du discours,
    2009/Flammarion, Champ classique,
Le traité des Figures du discours, publié par Pierre Fontanier de 1821 à 1830, est l'une des œuvres maîtresses de la rhétorique classique, et son aboutissement le plus représentatif et le plus achevé. Il constitue l'effort le plus rigoureux, dans toute l'histoire de la rhétorique, pour définir avec précision le concept de figure, pour dresser un inventaire complet et fidèle à cette définition, et pour en établir une classification systématique et pertinente. Aucune œuvre ne peut mieux faire revivre pour nous cette rhétorique des figures dont l'héritage a été revendiqué par la linguistique structurale.
 
Georges MOLINIE et Michèle Aquien, Dictionnaire de rhétorique et de poétique, Paris, LGF - Livre de Poche, coll. « Encyclopédies d'aujourd'hui », 1996, 350 p
Marc FUMAROLI, Histoire de la rhétorique dans l'Europe moderne : 1450-1950, Presses universitaires de France, 1999
Michel MEYER, La rhétorique, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? n° 2133 »
Michel MEYER, Histoire de la Rhétorique des Grecs à nos jours, Paris, Le Livre de Poche, coll. « Biblio-Essais »
Chaïm PERELMAN, L'Empire rhétorique, Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque d'histoire de la philosophie », 2002, 224 p.
Roland BARTHES, L'aventure sémiologique, Seuil, 1985
Frances YATES, L'Art de la mémoire, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 1987
sur gaogoa Les Arts libéraux et les Beaux Arts, ..et vérité,
les discours, les 4 ou 5 discours,
-source principale Wikipedia, cosmovisions,