XXII-
R.S.I 1974-1975
version
rue CB note
18 mars 1975
(p106->) np
(p124->)
Soury, où êtes-vous ?
Bon, alors, vous avez distribué ? J'ai, j'ai vu, hein. Bon, vous en avez
distribués combien ?
- Il y a trois textes en cent
cinquante exemplaires chacun.
- Comment ?
- I1 y a trois textes en cent
cinquante exemplaires chacun.
- Ouaih ! Alors personne n'en
a ! C'est, c'est bien ennuyeux. Vous m'aviez dit que vous en feriez, distribueriez
cinq cents ?
- On peut en amener d'autres la
prochaine fois, mais là on en a amené que cent cinquante.
- Oui, non mais c'est très gentil
déjà de votre part, c'est pas un reproche que je vous fais, c'est très gentil
déjà de votre part, seulement seulement c'est, il y en a à qui ça va
manquer. Ca va leur manquer d'ailleurs uniquement parce que les autres l'ont !
Bon,
alors je suis forcé de dire pour
ceux qui ne l'ont pas ce qu'il y a dans ces papiers que Pierre Soury et Michel
Tomé ont distribués. I1 y a ce quelque chose dont vous avez vu la dernière
fois, je peux pas dire l'explication, parce que justement je ne l'ai pas, je
ne l'ai pas expliqué vraiment ce, ce dessin, ce dessin qui, me
semble-t-il, pour autant que j'en sache quelque chose, qui est une
trouvaille, une trouvaille que Michel Tomé a fait sur une certaine figure 6,
qui est quelque part dans mon, dans le dernier séminaire, enfin celui qui
s'appelle, qui est intitulé " ENCORE ", il a fait là la trouvaille
d'une erreur,
d'une erreur dans ce dessin.
Je
présume, je ne peux pas en dire
plus, je présume que c'est une erreur heureuse : " Felix culpa ", comme
on dit. C'est une erreur heureuse si si c'est à l'occasion
de cette erreur que Michel Tomé, mas peut-être l'avait-il, l'avait-il inventé
tout seul, inventé tout seul ceci que j'ai indiqué, enfin la dernière fois,
dans un de ces papiers que j'ai fait coller au tableau la dernière fois, et
qui, et qui démontre qu'il y a en somme qu'il est possible de figurer - je
ne dis pas écrire - de figurer des noeuds borroméens tels, disons les
choses rapidement, qu'ils ne se défassent que par un bout, qu'à partir d'un
bout, que si - ah ! c'est pas facile que si on attaque donc un quelconque,
un quelconque des ronds de ficelle
Je
ne sais pas si c'est à l'occasion de
cette erreur ou de son cru que Michel Tomé a fait ce que j'appelais tout à
l'heure cette trouvaille il est peut-être là, alors
qu'il le dise, il est là? - Vous l'avez fait à l'occasion de l'erreur, la trouvaille
? C'est à l'occasion de l'erreur, oui c'est bien ce que je dis, c'est une
heureuse erreur. Mais ceci prouve, ceci prouve à tout le moins ceci, c'est
que, c'est que je dois dire ma surprise parce que j'en ai pas tous les jours
des preuves, je ne parle pas absolument sans effet. Vous me direz que ces effets,
je ne peux pas les mesurer, puisque on ne m'en donne pas trace, mais enfin
justement, c'est ce dont je sais gré à ce couple d'amis, Soury et Tomé,
c'est, c'est de m'en donner trace, c'est encourageant quand même ! J'aimerais
bien en avoir de temps en temps d'autres traces. Il faut dire que on y regarde à
deux fois avant de me les donner, non sans raison d'ailleurs, parce qu'il se
pourrait très bien que les traces que j'en recueille ne soient pas, soient pas
aussi solides, soient pas aussi faites noeuds.
Ça
donne évidemment une idée enfin
que, que ces noeuds, c'est quelque chose d'assez original, dirai-je, avec
l'ambiguïté de, peut-être, peut-être ? Je n'en suis pas sûr, de
l'originel. Ce qu'ils confirmeraient ce serait que c'est pas tellement facile
d'y remonter, et puis, et puis, ça ne-veut pas dire l'originel que ça
soit de ça qu'on parte. Il est même tout à fait sûr que historiquement ben,
disons, ça ne se trouve pas sous le pied d'un cheval, le noeud borroméen. On
s'y est intéressé très tard, disons que, si tant est que j'ai l'ombre de
mérite, je ne sais pas ce que ça veut dire, d'ailleurs, mérite, c'est
que quand j'ai eu vent de ce truc, le noeud borroméen, j'ai trouvé ça dans
les notes, dans les notes d'une personne que je rencontre de temps en temps et
qui l'avait recueilli :, qui l'avait recueilli en notes au séminaire de, de
Guilbaud.
Il y a une chose certaine c'est que j'ai
eu immédiatement enfin la certitude que c'était là quelque chose de,
de précieux, de précieux (p126->) pour moi, pour ce que j'avais à
expliquer, j'ai immédiatement fait le rapport de ce noeud borroméen avec ce
qui, dès lors, m'apparaissait comme des ronds de ficelle, quelque chose de
pourvu d'une consistance particulière qui reste à appuyer et qui était pour
moi reconnaissable dans ce que j'avais énoncé, énoncé dès le départ, dès
le départ de mon enseignement, lequel sans doute je n'aurais pas émis, y étant
peu porté de nature, lequel je n'aurais pas émis sans, sans un appel, un appel
lié de façon plus ou moins contingente à, disons, une crise dans le discours
analytique, il est possible, il est possible qu'avec le temps, je me serais aperçu
qu'il fallait quand même cette crise, cette crise, la dénouer, mais il
a fallu des circonstances pour, pour que je passe à l'acte.
Donc, ces noeuds borroméens me sont
venus comme bague au doigt et j'ai tout de suite su que ça avait un rapport, un
rapport qui, qui mettait le Symbolique, l'Imaginaire et le Réel dans une
certaine position les uns par rapport aux autres dont le noeud m'incitait à énoncer
quelque chose qui, comme je l'ai dit déjà ici, les homogénéisait.
Qu'est-ce que veut dire homogénéiser ?
C'est évidemment comme le remarquait précédemment Pierre Soury dans une
petite note qu'il m'a communiqué parce que je tiens beaucoup à rendre à
chacun son dû, qu'ils ont quelque chose de, de pareil, comme le même Pierre
Soury me faisait remarquer : " du pareil au même ", c'est de lui,
" du pareil au même, il y a la place pour une différence ". Mais
mettre l'accent sur le pareil, c'est très précisément en ça que consiste
l'homogénéisation, la poussée en avant de l'
qui
n'est pas le même,
qui est le pareil.
Qu'est-ce
qu'ils ont de pareil ? Eh bien, c'est ce que je crois devoir désigner du
terme, du terme de consistance, ce qui est déjà avancer quelque chose d'incroyable.
Qu'est-ce que la consistance de l'Imaginaire, celle du Symbolique et celle
du Réel peuvent avoir
de commun ? Est-ce que par ce mode, cet énoncé, je vous rend sensible, il
me semble que c'est difficile de vous le rendre plus sensible, que le terme de
consistance dès lors ressortit à l'Imaginaire.
Ouaih ! Ici je m'arrête pour faire une
parenthèse destinée à vous montrer que le noeud, c'est pas facile de le
figurer, je dis pas de se le figurer, parce que dans l'affaire, j'élimine tout
à fait le sujet qui se le figure, puisque je pars de la thèse que le sujet
c'est ce qui est déterminé par la figure en question, déterminé non pas
d'aucune façon qu'il en
Je
vais peut-être tout à l'heure vous le rappeler sous forme de dessi
L'orienter,
c'est une affaire qui semble ne concerner que chacun des ronds. I1 y aurait
une autre façon, ces ronds, ne
disons pas de les reconnaître, car reconnaître ça serait déjà entrer dans
toutes sortes d'implications, disons de les différencier. Ça serait de
les colorier. Vous sentez bien toute la distance qu'il y a entre le coloriage
et c'est là quelque chose qui devrait rentrer au niveau où Goethe a pris les
choses, mais il y en a pas la moindre trace ; dans la théorie des couleurs, il
devrait y avoir un niveau où ce par quoi la couleur est quelque chose qui est
gros de, de différenciation. Évidemment, il y a une limite, à savoir que il
n'y a pas un nombre infini de couleurs. I1 y a des nuances sans doute. Mais grâce
à la couleur, il y a de la différence.
J'avais
posé la question, posé la
question à un de mes précédents séminaires, si ces noeuds, j'en avais pris
un un peu plus compliqué que le noeud borroméen à trois, non pas qu'ils
ne fussent pas trois, mais j'avais posé la question de savoir si ce noeud n'était
qu'un, à savoir si l'introduction de la différenciation dans le noeud laissait
le noeud non pas pareil, mais toujours le même. Il est effectivement toujours
le même, mais il n'y a qu'une seule façon de le démontrer, c'est de démontrer
que dans tous les cas, qu'est-ce que veut dire cas, il est réductible au
pareil.
C'est
bien en effet ce qui est arrivé,
c'est que j'étais en effet bien convaincu qu'il n'y a qu'un noeud colorié , mais
j'ai eu un flottement, c'est ça que
j'appelle ma dernière aventure
concernant le noeud orienté, parce qu'orienté, ça concerne un oui ou un non
pour chacun des noeuds et je me suis laissé là égarer par quelque chose qui
tient au rapport de chacun (p128->) de
ces oui ou non avec les deux autres, et pendant un moment, je me suis
La
seule chose à quoi ceci nous
conduit, et là c'est lui que j'interpelle, c'est ceci, c'est que ce " pareil "
qu'il réduit au " même " il ne peut le faire qu'à partir de ce quelque
chose sur quoi j'interroge à cette occasion, c'est à savoir pourquoi il faut
pour qu'on le figure, qu'on la figure cette monstration, pourquoi
il faut en passer par ce que j'appelle, et que j'ai déjà appelé, la mise à plat
du noeud.
C'est quelque chose qui mérite d'être
individualisé cette mise à plat parce que comme je pense que vous l'avez déjà
vu par ce crayonnage qu'il a bien fallu que je fasse sur un tableau,
c'est-à-dire mis à plat, un crayonnage perspectif, vous avez bien
pu voir que si ce noeud, n'est pas du tout de sa nature un noeud plat, bien
loin de là, le fait qu'il faille passer
(p129->) Est-ce qu'il n'y
a pas, si je puis dire, une sorte de fatum de la
Voilà,
ces propos que je vous tiens, qua vous avez, je ne sais pas pourquoi, la
patience d'accepter, font que il m'est impossible de vous avertir à tout
instant de ce que je fais en vous parlant. Que je fasse quelque chose qui
vous concerne, votre présence en est la
preuve, mais ça ne suffit pas pour dire sous quel mode cela se passe. Dire que
vous y comprenez quelque chose n'est même pas certain, pas certain au niveau
où
se soutient ce que je dis, mais il y a quand même quelque chose qui est digne
et c'est bien pour situer ce quelque chose, que je le dis sous cette forme que
" on se comprend ". Il est difficile de ne pas sentir dans le texte
même
de ce qui est dit, dans le sens, que " on se comprend " n'a pas d'autre
substrat que " on s'embrasse ", et je vois quand même que c'est pas
là
tout à fait ce que nous faisons, et qu'il y a là une équivoque, une équivoque
qui il faut le dire, comme toutes les équivoques, a une face de saloperie, pour
appeler les choses par leur nom, et ce dont je m'efforce, disons, c'est de mettre
un peu d'humour dans la reconnaissance de cette saloperie comme présence.
C'est bien ce qui donne son poids à la
façon dont je tranche le noeud en énonçant ce point dont il convient bien de préciser
la portée, qu'il n'y a pas de rapport sexuel.
Qu'est-ce que ça veut dire, quand
je le dis ? Ca veut pas dire que le rapport sexuel ne traîne pas les rues
et qu'en mettant en évidence qu'il faut tout recentrer sur ce frotti-frotta,
ce fricotage, pour faire appel à quoi ? au Réel, au Réel du noeud. Freud n'a
pas bien sûr fait un pas, un pas qui d'ailleurs consistait, n'est ce pas, tout
simplement qu'à s'apercevoir que depuis toujours on ne parlait que de ça : à
savoir que tout ce qui s'était fait de philosophie suait le rapport sexuel à
plein bord. Alors, qu'est-ce que ça veut dire si j'énonce qu'il n'y a pas
de rapport sexuel?
(p130->) C'est désigner un point très local,
manifester la logique de la relation, marquer que grand R, pour désigner la
relation, grand R à mettre entre x et y, c'est entrer d'ores et déjà dans le
jeu de l'écrit, et que pour ce qui est du rapport sexuel, il
est strictement impossible d'écrire x R y d'aucune façon, qu'il n'y a pas d'élaboration
logicisable et du même coup mathématisable du rapport sexuel.
C'est
exactement l'accent que je mets sur cet énoncé " il n'y a pas de rapport
sexuel ", et c'est donc dire
que sans le recours à ces consistances différentes pour l'instant je le prends
que comme consistance, à ces consistances différentes qui pourtant se
distinguent d'être nommées Imaginaire, Symbolique, et Réel, sans le recours
à ces consistances, en tant qu'elles sont différentes, il n'y a pas de
possibilité de frotti-frotta, qu'il n'y a aucune réduction possible de
la différence de ces consistances à quelque chose qui s'écrirait
simplement d'une façon qui se supporte, je veux dire qui résiste à l'épreuve
de la mathématique et qui permette d'assurer le rapport sexuel.
Ces
modes qui sont ceux sous lesquels j'ai pris la parole, Symbolique Imaginaire
et Réel, je ne dirai pas du tout
qu'ils soient évidents, je m'efforce simplement de les é-vider. Ce qui
ne veut pas dire la même chose parce qu'évider repose sur vide et qu'évidence
repose sur voir. Est-ce à dire que j'y crois ? J'y crois dans le sens où
ça m'affecte comme symptôme. J'ai déjà dit ce que le symptôme doit à l'y
croire. Et ce à quoi je m'efforce, je m'essaie, c'est à donner à ce j'y
crois, une autre forme de crédibilité. Il est certain que j'y échouerai,
c'est pas une raison pour ne pas l'entreprendre. Ne serait-ce pour démontrer
ce qui est l'amorce de l'impossible, déjà mon impuissance.
Le noeud est supposé par moi être le Réel
dans le fait de ce qu'il détermine comme ex-sistence, je veux dire, dans
ce par quoi il force un certain mode de tourne autour, le mode sous lequel
ex-siste un rond de ficelle à un autre, voilà sur quoi j'en arrive à déplacer
la question par elle-même insoluble de
l'objectivité.
Ça
me semble moins bébête l'objectivité
ainsi déplacée, ça me semble moins bêbête que le noumène, parce que tâchez
de penser un peu ce sur quoi on s'obstine depuis plus de deux millénaires
d'histoire. Le noumène conçu par opposition au phénomène, il est strictement
impossible de ne pas faire surgir à son propos - mais vous allez le voir
c'est d'un après-coup
Rien à dire sur le noumène, sinon que la
perception a valeur de tromperie. Mais pourquoi là ne pas faire remarquer que
c'est nous qui la disons tromperie cette perception, car la perception à
proprement parler ne dit rien précisément. Elle ne dit pas, c'est nous qui lui
faisons dire, nous parlons tout seuls. C'est bien ce que je dis à propos de
n'importe quel dire, nous prêtons notre voix, ça c'est une conséquence, le
dire, ce n'est pas la voix, le dire est un acte.
Alors, si le noumène ce n'est rien d'autre que ce
que je viens d'énoncer comme trou, peut-être ce trou de le retrouver dans notre Symbolique nommé comme tel, et à partir de la
topologie du tore, du
tore en tant que distingué de la sphère par un mode d'écriture dont se définissent
aussi bien homo que homéo, que automorphisme, dont le fondement est toujours la
possibilité de se fonder sur ce qu'on appelle une déformation continue, et une
déformation qui se définit de rencontrer ce qui fait obstacle d'une autre
corde - c'est ça la topologie - d'une autre corde supposée
consister. C'est ça qui fait le tore (t-o-r-e) que j'appellerais
bien à l'occasion le tore-boyau.
Est-ce que pour vous figurer le tore dune façon
qui soit bien sensible ( c'est à qui ça ? ) voilà un tore (Fig.
I , 1 ),
faites-y un trou introduisez la main et attrapez ce qui est au centre ; au
centre du tore. Ça laisse comme ça un sentiment dont le moins qu'on puisse
dire est qu'il y a discordance entre cette main et ce qu'elle serre.
Il y
a une autre façon comme ça de le montrer, ça
serait à l'intérieur du tore de supposer un autre tore (Fig. I , 2). Jusqu'où
peut-on aller comme ça ? Faut pas croire qu'il suffise ici (Fig. I , 2) d'en
placer un autre à l'intérieur du second tore, car ça ne serait pas du tout
quelque chose d'homogène malgré l'apparence donnée par la coupe, ça ne
serait pas quelque chose d'homogène á ce qui est figuré ici (Fig. I , l ).
Comme le démontre bien la façon correcte de
dessiner un tore, quand on le fait d'une façon mathématique (Fig.II). Il
faudrait que ce soit un autre rond placé ici (Fig.I,2) pour qu'il soit
celui-là équivalent à celui que j'ai coupé d'abord pour donner ici
figure, figure au tore.
Bref,
bref ces cordes supposées consister, s'il
donne quelque support à la métaphore du trou, ce n'est qu'à partir de la
topologie du tore en tant qu'elle élabore mathématiquement la différence
entre une topologie . . .
Mais
l'ennuyeux, c'est que ce que l'analyse révèle c'est que concernant ce qu'il
en est de la consistance du corps, c'est au boyau qu'il faut en venir qu'
au lieu des polyèdres qui ont occupé
l'imagination timéenne, timéïque pendant des siècles, c'est ce que j'appelais
tout à l'heure le tore-boyau qui prévaut. Et quand je dis le
tore-boyau, ça ne suffit pas, comme vous le voyez assez à ces dessins, ça ne
suffit pas à orienter les choses vers le boyau, c'est aussi bien un sphincter.
Nous voilà donc là, dans ce qui rend
plus sensible que tout le rapport du corps à l'Imaginaire et ce que je veux
vous faire remarquer, c'est ceci : peut-on penser l'Imaginaire, l'Imaginaire
lui-même en tant que nous y sommes pris par notre corps, peut-on
penser l'Imaginaire comme Imaginaire pour en réduire, si je puis dire, de
quelque façon l'imaginarité ou l'imagerie, comme vous le voulez.
On
est dans l'Imaginaire, c'est là ce
qu'il y a à rappeler. Si élaboré qu'on le fasse, c'est à quoi l'analyse vous
ramène, si élaboré qu'on le fasse dans l'Imaginaire, on y est. Il
n'y a pas moyen de le réduire dans son imaginarité. C'est en ça que la topologie
fait un pas. Elle vous permet de penser, mais cette
pensée d'après-coup, que
l'esthétique, que ce que vous sentez autrement dit n'est pas en soi comme on
dit transcendantal que c'est lié à ce que nous pouvons très bien concevoir comme
contingence, savoir que c'est cette topologie - là qui vaut pour un corps.
Encore, n'est-ce pas un corps tout seul. S'il n'y avait pas de Symbolique
et d'exsistence du Réel, ce corps n'aurait simplement pas d'esthétique, du
tout, parce que il n'aurait pas de tore-boy au, le tore-boyau
(t-o-r-e- et le trait d'union comme je l'écris) c'est
une construction mathématique, c'est-à-dire faite de ce rapport inex-sistant
qu'il y a entre le Symbolique et le Réel. La notion de noeud que je promeus s'imagine
sans doute, je l'ai dit, se figure, entre Imaginaire, Symbolique et Réel,
sans perdre pour autant son poids de Réel, nais justement de quoi ? de ce qu'il
y ait noeud effectif c'est-à-dire que les cordes se coincent, qu'il
y ait des cas où l'ex-sistence, le tourne-autour ne se fait plus à
cause de ces points triples dont se supprime l'ex-sistence : C'est cela que
j'ai indiqué en vous disant que le Réel se démontre de n'avoir pas de sens,
n'avoir pas de sens parce qu'il commence, parce qu'il commence
à quoi ? (Fig.III)
(p133->)
(p134->) Au fait qu'ici, si ce Réel, pour
l'indiquer, si ce Symbolique, pour l'indiquer d'une autre couleur, je le fais
ainsi, réduisant la place, celle que j'ai indiquée être du petit a, je réduis
le sens à ce point triple qui est ici. Seul ce sens, en tant qu'évanouissant
donne sens au terme de Réel. De même, de même ici, en cet autre point triple
qui serait défini de ce coin, c'est la jouissance en tant que phallique qui
implique sa liaison à l'Imaginaire comme ex-sistence, l'Imaginaire c'est
le pas-de-jouissance. De même que pour le Symbolique, c'est très précisément
qu'il n'y a pas d'Autre de l'Autre qui lui donne sa consistance.
Est-ce à dire que tout ceci ce
sont des modèles, j'ai déjà dit et proféré ce qui n'est pas raison pour que
je ne le répète pas, que les modèles recourent comme tels à l'Imaginaire
pur, les noeuds recourent au Réel et prennent leur valeur de ceci qu'ils n'ont
pas moins de portée dans le mental que le Réel, même si le mental est
Imaginaire pour la bonne raison qu' ils ont leur portée dans les deux.
Tout couple, tout ce qu'il y a de couple se réduit à l'Imaginaire, la négation
est aussi bien façon d'avouer, - Verneinung, Freud y insiste dès le début,
façon d'avouer là où seul l'aveu est possible parce que l'Imaginaire, c'est
la place où toute vérité s'énonce et une vérité niée a autant de poids
imaginaire qu'une vérité avouée, Verneinung que Bejahung.
Comment se fait-il, c'est la
question que je pose de vous apporter la réponse, que le Réel ne commence
qu'au chiffre trois. Tout Imaginaire a du deux dans le coup, si je puis dire,
comme reste de ce deux effacé du Réel. C'est bien en cela que le
deux ex-siste au Réel, et qu'il n'est pas déplacé de confirmer que
l'ex-sistence, à savoir ce qui joue de chaque corde comme ex-sistante
à la consistance des autres, que cette ex-sistence, c'est-à-dire ce
jeu, ce champ limité, ou le trajet, ou le lacet comme me disait récemment
quelqu'un me parlant sur ce sujet, qui n'est encore que Soury, que l'ex-sistence,
le jeu de la corde jusqu'à ce que quelque chose la coince, c'est bien là la
zone où l'on peut dire que la consistance, la consistance du Réel, à savoir
ce sur quoi Freud a mis l'accent, a renouvelé l'accent, sans doute d'un terme
antique, le phallus, mais comment savoir ce que les Mystères mettaient sous le
terme du phallus, en l'accentuant, Freud s'y est épuisé mais ce n'est pas d'une
autre façon que de sa mise à plat.
Or, ce
Ce ne sont là, vous le lirez, du moins
je l'espère, ce ne sont là qu'effets de mise à plat dont il convient de
mettre en valeur qu'il n'y a là qu'un recours, qu'un recours exemplaire à la
distance qu'il y a entre le Réel du noeud et cette conjonction de domaines,
celle qui s'inscrit tout à l'heure, que j'inscrivais ici au tableau pour donner
poids au sens. Que tout ceci puisse éclairer, éclaire en fait la pratique d'un
discours, du discours proprement dit analytique, c'est ce que je vous laisse à
décider, sans faire plus aujourd'hui de concessions, j'en conviens, je n'en ai pas
beaucoup faites. Mais référez-vous simplement à des termes tels que
ceux que Freud avance concernant ce qu'il appelle l'Identification. Je vous
propose en clôture de cette séance d'aujourd'hui ceci : l'identification,
l'identification triple telle qu'il l'avance, je vous formule la façon dont je
la définis : s'il y a un Autre Réel, il n'est pas ailleurs que dans le noeud
même et c'est en cela qu'il n'y a pas d'Autre de l'Autre. Cet
Autre Réel, faite
vous identifier à son Imaginaire, vous avez alors l'Identification
de l'hystérique
au désir de l'Autre, celle qui se passe en ce point central.
Identifiez-vous au Symbolique de l'Autre Réel, vous avez alors cette
Identification que j'ai spécifiée de l'Einziger Zug , du trait unaire.
Identifiez-vous au Réel de l'Autre Réel, vous obtenez ce que j'ai indiqué du
Nom du Père, et c'est là que Freud désigne ce que l'Identification a à faire
avec l'amour.
Je parlerai
la prochaine fois des trois formes de Noms du Père, celles qui nomment comme tels , l'Imaginaire, le
Symbolique et le Réel, car c'est dans ces noms eux-mêmes que tient, que
tient le noeud.
note: bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire,
ou si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par
avance de m'adresser un émail.
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commentaire relu ce 18 août 2005