XXII-
R.S.I 1974-1975
version
rue CB note
séance
relue et complétée par Ignacio Gárate-Martínez
à partir d'une source sonore
11 mars 1975
(p98->)
(ou page 1) J'ai eu deux raisons d'encouragement, soit de me remettre
( qu'est-ce que c'est alors l'autre, c'est pas le vôtre ? Qu'est-ce que
c'est que celui-là,
hein ? Bon, alors enlevez-le, c'est un de
La deuxième raison d'encouragement m'a été apportée par la réponse ; à savoir,
enfin la réponse, je ne suis pas sûr que ce soit simplement une réponse, je
veux dire que les personnes qui m'ont envoyé deux papiers sur les noeuds,
et très spécialement les noeuds borroméens, à savoir Michel
Tomé et Pierre
Soury, leur papier avait quelque chose de tout à fait digne d'intérêt.
C'est à ces papiers que répondent les petits dessins du rang inférieur. Pour les premiers, ils continuent à, ceux du premier rang continuent à, enfin continuent, font la suite de ce que j'ai à vous dire, de ce que je me suis proposé de vous dire cette année.
Donc, R.S.I. j'écris, cette année, en
titre, ce ne sont que des lettres, et comme telles, supposant une équivalence.
Qu'est-ce qui résulte de ce que je les parle, ces lettres, à m'en servir comme initiales, et si je les parle comme Réel, Symbolique et
Imaginaire, ça
prend du sens, et cette question du sens, c'est bien ce
que rien de moins, j'essaie de situer cette année.
Ça prend du sens, mais le propre du
sens, c'est qu'on y nomme quelque chose, et ceci fait surgir la
dit-mansion, la dit-mansion (p99->)
(ou page 2) justement de,
de cette chose vague qu'on appelle les choses, et qui ne prennent leur assise
que du Réel, c'est-à-dire
d'un des trois termes dont j'ai fait quelque chose qu'on pourrait appeler l'émergence
du sens.
Les
nomme, ai-je dit, ce que j'ai fait en, je ne dirai pas encore en démontrant,
parce que ça se résume à quelque chose qui, qui n'est pas plus démontrable que
le noeud borroméen, ça se résume à une monstration. Si
j'ai été amené à la monstration
de ce noeud alors que, que ce que je cherchais
c'était une démonstration d'un
faire, le faire du discours analytique, c'est quand même assez là, dirai-je,
monstratif ou démonstratif . Quoiqu'il en soit ce que je voudrais avancer aujourd'hui,
c'est quelque chose dont je vous ai, ce n'est pas sans ruse, parce que je glisse
toujours les choses comme ça, tout, tout doucement, il y a, il y a quelque ruse
là-dedans - et ce n'est pas rien non plus de la reconnaître c'est que
je vous ai indiqué un jour que, que Freud, ça tourne autour du Nom du Père,
ça ne fait pas usage du tout du Symbolique, de l'Imaginaire ni du Réel, mais
ça les implique pourtant. Et ce que je veux vous dire, c'est que ce n'est pas
pour rien que je n'ai pas parlé du Non du Père, quand j'ai commencé,
comme j'imagine que certains le savent, parce que je le ressasse assez, j'ai
parlé des Noms du Père. Eh ben les Noms du Père, c'est ça : le Symbolique,
l'Imaginaire et le Réel, en tant que, à mon sens, avec le poids que j'ai donné
tout à l'heure au mot sens, c'est ça les Noms du Père.
Les noms premiers, en tant que ils
nomment quelque chose que comme l'indique, oui ! comme l'indique la Bible à
propos de cette extraordinaire machin qui y est appelé Père, le premier temps
de cette imagination humaine qu'est Dieu est consacré à donner un nom, mon
Dieu, à quelque chose qui, qui n'est pas indifférent, à savoir un nom à
chacun des animaux. Bien sûr, avant la Bible, c'est-à-dire l'écriture,
il y avait une tradition, ça n'est pas venu de rien. Il est sensible, sensible
au point que ça devrait frapper enfin, les amateurs de tradition. C'est qu'une
tradition est toujours ce que j'appelle conne. C'est même pour ça qu'on
y a dévotion,
il y a pas d'autre manière de s'y rattacher que la dévotion. Ça l'est toujours
si affreusement, ce que je viens de dire.
(p100->)
(ou page 3) Tout ce qu'on peut
espérer d'une
tradition, c'est qu'elle soit moins conne qu'une autre. Comment ça se
juge-t-il ? Là, nous rentrons dans le plus et le moins. Ça se
juge au plus-de-jouir comme production. Le plus-de-jouir,
c'est évidemment tout ce qu'on a à se mettre sous la dent. C'est parce qu'il
s'agit du jouir qu'on y croit. Le jouir, si on peut dire, est à l'horizon
de ce plus et de ce moins. C'est un point idéal. Point
idéal qu'on appelle comme
on peut, le phallus, dont j'ai déjà souligné en son temps que
chez le parle-être, ça a toujours le rapport le plus étroit, c'est
1'essence du comique. Dès que vous parlez de quelque chose qui a rapport
au phallus, c'est le comique. Le comique n'a rien à faire avec le mot
d'esprit. J'ai souligné
ça en son temps quand j'ai parlé du mot d'esprit .
Le
phallus, c'est autre chose, c'est un
comique comme tous les comiques, c'est un comique triste. quand
vous lisez Lysistrate vous pouvez le prendre des deux côtés. Rire, ou la trouver
amère. Faut dire aussi que le phallus c'est ce
qui donne corps à l'imaginaire. Je
rappelle là quelque chose qui m'avait beaucoup frappé dans son temps. J'avais
vu un petit film qui m'avait été apporté par, par Jenny Aubry pour me
proposer au titre d'illustration de ce que j'appelais à ce moment le
stade du miroir. I1 y avait un enfant devant le miroir dont je ne sais
plus si c'était
une petite fille ou un petit garçon. C'est même bien frappant que je m' en souvienne
plus. Quelqu'un ici s'en souvient peut-être, mais ce qu'il y a de
certain, c'est que petite fille ou petit garçon, j'y saisis
dans un geste quelque chose qui, à mes yeux, avait valeur de ceci que, à supposer
comme je le fais sur des fondements peu assurés, à savoir que
ce stade du miroir consiste dans l'unité saisie, dans le rassemblement, dans
la maîtrise assumée
du fait de l'image de ceci que ce corps de, de prématuré , d'incoordonné
jusque-là se semble rassemblé. En faire un corps, savoir qu'il le maîtrise
ce qui n'arrive pas, ah ! , sans qu'on puisse bien sûr l'affirmer, ce
qui n'arrive pas au même degré chez les animaux qui naissent
mûrs, il n'y a
pas cette joie, du stade du miroir, ce que j'ai appelé jubilation. Eh bien, il
y a vraiment un lien, un lien de ça à quelque chose qui était rendu sensible
dans ce film, par quelque chose qui, que ce fût un petit garçon ou une petite
fille
Le
phallus donc, c'est le Réel, surtout
en tant qu'on l'élide . Si vous revenez à ce que j'ai frayé cette année,
en essayant de vous faire consonner consistance, ex-sistence et trou d'autre
part à Imaginaire, Réel pour l'ex-sistence et Symbolique, je dirai donc
que le phallus, ça n'est pas l'ex-sistence du Réel. Il y a un Réel qui
ex-siste à ce phallus, qui s'appelle la jouissance, mais ç'en est plutôt
la consistance, c'est le concept, si je puis dire, du phallus. Avec le concept,
je fais écho au mot " Begriff ", ce qui ne va pas si mal, puisque en
somme c'est, ce phallus c'est ce qui se prend dans la main. I1 y a quelque chose
dans le concert qui n'est pas sans rapport avec cette annonce, cette annonce,
cette préfiguration d'un organe qui n'est pas encore pris comme consistance,
mais comme appendice, et qui est assez bien manifesté dans, dans ce qui prépare
l'homme comme on nous le dit enfin, ou ce qui, ou ce qui lui ressemble, ce qui
n'est pas loin, c'est-à-dire le singe. Le singe se masturbe,
c'est bien connu et c'est en quoi il ressemble à l'homme, c'est bien certain.
Dans le concept, il y a toujours quelque chose de l'ordre de la singerie. La
seule différence entre le singe et l'homme, c'est, c'est que le
phallus ne consiste pas moins chez lui en ce qu'il a de femelle qu'en ce qu'il
a de dit mâle,
un phallus, comme je l'ai illustré par cette brève vision de tout à
l'heure, valant son absence.
D'où l'accent spécial que le
parle-être met sur le phallus en ce sens que la jouissance y ex-siste,
que c'est là l'accent propre du Réel. Le Réel, en tant qu'il ex-siste,
c'est-à-dire le Réel comme Réel, le Réel à la puissance deux,
c'est tout ce qu'il connaît du deux ce parle-être, c'est la puissance.
Soit un semblant par quoi il reste l'un seul. C'est ce qu'on appelle l'être.
Ceci de départ, un puissance deux égal un.
(p102->)
(ou page 5) I1 doit y avoir un lien parce que je
vous ai dit ça comme ça, indiqué dans son temps, il doit y avoir un lien
entre ça et le sens, soit ce par quoi le un s'applique si bien au zéro. C'est
Frege qui en a fait la découverte, et j'ai jaspiné en son temps sur la différence
entre " Sinn " " et " Bedeutung ", c'est-à-dire
quelque chose qui, où se voit la différence de zéro à un, tout en suggérant
que, que c'est pas une différence. Il y a rien de si bien que l'ensemble vide
pour suggérer le un.
Voilà.
Alors, comment le Symbolique, le Symbolique comme ça que, dont j'ai fait
remarquer simplement qu'il a son poids dans la pratique analytique, comment
le Symbolique, c'est-à-dire ce
que d'ordinaire on appelle le bla-bla, ou encore le Verbe, tout ça c'est
pareil, comment cela cause-t-il le sens ? Voilà la question que, que
je ne vous pose qu'à en avoir la réponse : est-ce que c'est dans l'idée
de l'Inconscient ? Est-ce que c'est ça que je dis depuis le premier
discours de Rome ? - Point d'interrogation, hein ! C'est pas dans l'idée de
l'Inconscient. C'est dans l'idée que l'Inconscient ex-siste, écrit comme
je l'écris, c'est-à-dire qu'il conditionne le Réel, le Réel de
cet être que je désigne du parle-être. Il nomme les choses, comme tout à l'heure
je l'évoquais là à propos de ce batifolage premier de la Bible au Paradis
Terrestre. I1 nomme les choses pour ce parle-être, c'est-à-dire
que cet être qui lui-même est une espèce animale, mais qui en diffère
singulièrement, il n'est animal qu'en ceci - parce que ça veut rien dire
animal, hein ! - ça ne veut rien dire que de caractériser l'animal par sa
façon de se reproduire, sexué ou pas sexué. Un animal, c'est ça, c'est
ce qui se reproduit. Seulement, comment est-ce que cet animal est parasité
par le Symbolique, par le bla-bla ?
Oui.
Là, il me semble, il me semble,
mais c'est peu probable il me semble que je me distingue des gens de la même
espèce animale, qui de mémoire d'homme, c'est le cas de le dire, savent
qu'ils parlent, mais n'en font pas état exprès, et ce qui montre qu'ils n'en
font pas état exprès, c'est pas bien sûr qu'ils ne l'aient pas dit , tout
s'est dit dans le bla-bla. Ils n'en font pas état exprès de ceci : ils rêvent
de n'être pas les seuls. Ca, ça leur tient aux boyaux. Écrivez les seuls, si vous
voulez: 1-a-i-s-s-e-u-1-s, pour évoquer
le laissés seuls dans ce parlage.
(p103->) (ou page 6) De nos jours, ça se manifeste comme ça par ce besoin frénétique de découvrir le langage chez les dauphins , chez les, chez les abeilles, enfin, pourquoi pas ! Enfin, c'est toujours un rêve. Autrefois, ça avait d'autres formes, ce qui montre bien que c'est toujours un rêve. Ils rêvaient qu'il y a au moins un Dieu qui parle, et qui ne parle pas surtout sans que ça ait de l'effet, qui cause. L'inouie, c'est que, c'est cet embrouillage de pattes qui veut absolument qu'ils accôtent ce Dieu de sub-parleurs. Des anges ils appellent ça, des commentateurs quoi !
Enfin,
il y a quand même quelque chose
de plus sérieux, n'est ce pas, et qui est venu de ce fait que il y a tout de
même
une toute petite avance, pas un progrès bien sûr, parce que il y a pas de
raison qu'on ne continue pas à s'embrouiller les pattes ; c'est que dans la linguistique,
c'est-à-dire sur le parlage, on distingue tout
de même
le donner nom, le nommer, le consacrer une chose d'un non de parlotte. On voit
quand même là que c'est distinct de la communication. Que c'est là que la
parlotte, à proprement parler, se noue, à quelque chose du Réel. " Naming "
oui ! " Naming ". Quel est le rapport de ce " naming ", comme
le dit le titre d'un livre, avec la nécessité ?
L'inouïe, c'est que depuis longtemps, n'est-ce pas, il y
D’où l’urgence que le sens de ce mot : Réel, soit discernable. Jusqu’à présent, tout ce que je dis là, à propos de la Tradition, garde toute sa valeur, de mode plus monnayable que la religion, le « green Pasteur », pour aller là, droit au but : l’au-moins-un Dieu, le Vrai de vrai, c’est Lui, El, qui a appris au parlêtre à faire nom pour chaque chose. Le Nom du… P… de nom de nom, de Nom de père, le non dupe erre, sans cela… pour le ziste ou le zeste éternité.
D’où il résulte, tout
de même, à prendre un peu de recul, que le Réel c’est ce
qui ex-siste, au sens, en tant que je le définis par l’effet de la langue
sur l’idée, soit sur l’imaginaire supposé par Platon, à
l’animal parlêtre, entre autres, entre-autres animaux, corps au diable
au corps, comme vous voudrez. Car, pourquoi pas, comme ça, puisqu’on
est dans la débilité mentale, … Un débile mentale en vaut
un autre, pourquoi pas Platon ? Aristote qui, lui, argumente sur l’idée
d’âne, pour dire que l’âne est un âne et que c’est bien lui,
qu’il n’y a pas Âne majuscule… Ben, il ânistote lui aussi. Le
Réel,
il faut concevoir que c’est l’expulsé du sens. C’est l’impossible
comme tel. C’est l’aversion, l’aversion du sens. C’est aussi, si vous voulez, la version
du sens dans l’anti-sens et l’ante-sens, c’est le choc en retour du Verbe, en
tant que le Verbe n’est là que pour ça. Un ça qui, qui
n’est pas pour rien s’il rend compte de ce dont
L'homme
est toujours là.
L'ex-sistence
de l'immonde, à savoir de ce qui n'est pas monde, voilà le Réel tout court. Mais ça
vaut bien de pousser ça jusqu'à l'élaboration du quanteur
(il
ex-siste tel x) qui plutôt qu'un x, ça vaudrait mieux,
oui , de dire une x pour qu'elle ex-siste dès lors, cette une. L'ex-sistence
comme une, voilà ce qu'il faut se demander, c'est à quoi elle
ex-siste. Elle
ex-siste à la consistance idéique du corps, celle qui ce corps le
reproduit, tout comme Platon le situe très bien selon la formule maintenant que
nous
contaminons de l'idée du message prétendu des gènes. Elle ex-siste au
Symbolique en tant que le Symbolique tourne en rond au tour d'un trop inviolable,
sans quoi le noeud des trois ne serait pas borroméen. Car c'est ça que ça
veut dire le noeud borroméen. C'est que le trou, le trou du Symbolique est
inviolable.
Voilà. Alors pourquoi, pourquoi ne pas
l'écrire comme ça, dans l'ordre où c'est le plus simple à écrire : le
Symbolique ici (Fig I). C'est lui que je que je mets en rond là. Le Symbolique
s'imposant à l'Imaginaire que je mets en vert, couleur de l'espoir hein.
On
voit comment le Réel y ex-siste
de ne pas plus se compromettre à se nouer avec le dit-Symbolique en
particulier que ne le fait l'Imaginaire. Alors là, je vous ai montré pendant
que j'y étais enfin que, que quelque soit le sens, n'est-ce pas, dans
lequel on fait tourner cet Imaginaire et ce Réel, ils se croiseront comme il
est ici mis à plat, de façon en tout cas, à ne pas faire chaîne. Car
l'indication ici, dans cette forme de croisement, c'est aussi bien ces deux
consistances peuvent être des droites à l'infini, mais que ce qu'il faut bien
préciser c'est que de quelque façon qu'on conçoive ce point à l'infini
qui a
été rêvé par Desargues, comme spécifique de la droite,
une droite qui fait retour, d'un de ses bouts à l'autre, il faut quand même mettre
bien au point ceci, c'est qu'il n'est aucunement question qu'elle s'imagine se
replier, sans que celle qui, d'abord, passait dessus, passe encore dessus, dessus
l'autre.
(p105->)
(ou page 8) Alors, ce à quoi noms venons, c'est que
pour démontrer que le Nom du Père, ça n'est rien d'autre que ce noeud, il y a
pas d'autre façon de faire que de les supposer dénoués.
Ne
passons plus ce Symbolique devant l'Imaginaire . . . Ouaih ! J'ai vu que
faut que j'en rajoute. Ne passons plus ce Symbolique devant l'Imaginaire.
Naturellement, c'est pas le bon crayon ! Ah ! Faisons-le comme ça. C'est
un peu petit, je m'excuse. Voilà dès lors ce que
vous avez . Voilà. Et alors, quelle façon , ce que vous avez, qui est là,
quelle façon de les nouer, de les nouer d'un rond qui, ces trois consistances,
indépendantes, les noue ? Il y a une façon qui est celle-là (Fig.IV),
celle-là que j'appelle du Nom du Père. C'est ce que fait Freud, et du même
coup, je réduis le Nom du Père à sa fonction radicale qui est de donner un
nom aux choses, avec toutes les conséquences que ça comporte, parce que ça ne
manque pas d'avoir des conséquences. Et, jusqu'au jouir notamment, ce
que je vous ai indiqué tout à l'heure.
Je vous avais déjà fait un tracé, un tracé de ces quatre noués comme tels. J'en avais même fait un qui était raté. Mais, le grand, le bon, c'est celui-là que je vous reproduis aujourd'hui mais de profil (Fig.II) c'est-à-dire qu'au lieu de le voir sagittal hein, je le vois transversal. C'est celui-là, le grand cercle dont je vous ai montré que à distinguer ces trois cercles comme ils sont dans une sphère armillaire, à savoir se contenant les uns les autres, on doit crocher le cercle le plus intérieur, passer par dessus le cercle le plus extérieur, en se mettant avant de revenir sur ce cercle le plus extérieur à l'intérieur du cercle moyen. C'est ça qu'exprimait le premier schème que je vous avais livré.
Qu'est-ce qui ne voit pas que cette
histoire nous laisse dans le trois, à savoir que comme on peut s'y attendre,
ce qu'il en est de la distinction dans le Symbolique du donner nom fait partie
de ce Symbolique, comme le démontre ceci que l'adjonction de ce quatre est en
quelque sorte superflue. C'est à savoir que ce que vous voyez là d'une façon
particulièrement claire, je l'ai répété parce qu'ici ça ne saute
peut-être pas aux yeux, c'est que le noeud borroméen, c'est ça. C'est
ça avant sa mise à plat d'une façon quelconque. Le noeud borroméen c'est ce
qui, deux cercles qui
(p106->) (cette page de dessins sur le tore appartient en fait à la séance du 18 mars 1975 .)
(p107->)
(ou page 9) se cernent l'un l'autre,
introduit ce tiers pour pénétrer dans un des cercles de façon telle que l'autre, si je
puis dire, soit par rapport au tiers amené dans le même rapport qu'il est avec
le premier cercle.
Est-ce
qu'il y a ici un ordre discernable ? Est-ce que le
(p108->)
(p109->)
(ou page 10) conséquent, en coupant celui qui ici
retiendrait ensemble ces deux boucles, ces deux oreilles dont je parlais tout
à l'heure, aboutirait à ce qu'il est facile de voir, cette figure-ci
d'abord, voire celle-ci à l'extrême, où l'on voit bien que ces noeuds
sont enlacés
Mais ce n'est pas tout. Ce n'est pas
tout car, comme tout de suite Michel Tomé en question l'a très bien déduit, c'est qu'il en résulterait un noeud
borroméen d'un type spécial, qui serait
tel que, à nous limiter ici, par exemple, à quatre, mais vous pouvez voir que
ça fonctionne aussi bien à trois, puisque je vous l'ai fait remarquer, ces
deux-là restent noués, restent noués, soi celui-là, soit
celui-là reste noué, si l'on sectionne le troisième. Pas besoin donc
d'en mettre quatre pour s'apercevoir de ceci, que les quatre mettent seulement
en évidence, c'est qu'il n'y a moyen de manifester le borroméanisme de ce
noeud par exemple à quatre, qu'à trancher un seul d'entre eux, à savoir celui
que nous pouvons appeler ici le dernier, moyennant quoi chacun des autres se libèrera de son suivant jusqu'au premier.
Mais si l'on peut dire, il faut faire là
une distinction, ils ne se libèreront pas ensemble, ils
se libèreront l'un après
l'autre. Alors qu'au contraire, si vous commencez
de couper celui que je viens d'appeler le premier, tous les autres jusqu'au dernier
resteront noués.
I1 y a là quelque chose de tout à fait intéressant qui démontre quelque
chose de particulier à certains noeuds qu'on peut appeler borroméens dans un
sens, mais non pas dans l'autre. Ce qui évoque déjà l'idée du cycle et
de l'orientation.
Je n'insiste pas, parce que je pense que
il y a vraiment que ceux qui se vouent à une étude serrée de ce noeud qui
peuvent y prendre un véritable intérêt. Ici j'avais moi-même dessiné
un noeud qui n'a d'intérêt que de ne pouvoir pas être produit de cette erreur
de perspective à qui Michel Tomé a donné sa fécondité, il n'est strictement
productible que d'être fait exprès, si je puis dire, de la confusion des deux
boucles qui tiennent de chaque côté les formes d'oreilles qui sont celles que
j'ai proposées comme la forme la plus simple pour engendrer le noeud borroméen.
Vous le voyez ici, ici pourrait être un noeud externe, un rond externe
(p110->)
(p111->)
(ou page 11) noeuds, ces deux
ronds, j'y ai déjà
fait allusion en son temps, vous obtenez la forme suivante qui est une boucle
tout à fait distincte des formes que j'appellerai à cette
occasion, si je puis dire, toméennes, c'est-à-dire celles qui
sont produites d'une erreur de perspective telle : que celle-ci, voire d'une
erreur de perspective telle que celle-là qui n'est pas la même.
Je
n'insiste pas et je poursuis ce qu'il en est du Nom du
Elles disent rien simplement. Elles ne disent
rien, sinon en tant
(p112->)
(p113->) (ou page 12)
C'est
même la définition que j'en ai
donné : donner ce qu'on n'a pas : c'est l'amour. C'est
l'amour des femmes, pour
autant, c'est-à-dire que c'est vrai, que une par une elles ex-sistent. Elles
sont réelles : et même terriblement. Elles ne sont même
que ça. Elles ne consistent qu'en tant que le Symbolique ex-siste,
c'est-à-dire ce que je disais tout à l'heure, l'Inconscient. C'est
bien en quoi elles ex-sistent comme symptôme, dont cet Inconscient provoque la
consistance, ceci apparemment dans le champ mis à plat du Réel. C'est ce que
il faut appeler réellement, ce qui veut dire, on ne fait pas assez attention
à cette distinction de l'adverbe et de l'adjectif, à la façon du Réel, mais
en réalité à la façon dont s'imagine dans le Réel, je n'ai pas besoin de
refaire le schéma, je pense, dont s'imagine dans le Réel l'effet du
Symbolique.
Ce
qu'il faut quand même que je
dessine, ouaih ! Voilà. Voilà le symptôme, l'effet du Symbolique, en tant
qu'il apparaît dans le Réel, et même c'est dans cette direction-là, je
m'excuse auprès de Soury qui m'a envoyé un très beau petit schéma
concernant le noeud borroméen dont je n'aurai pas le temps de parler aujourd'hui.
Je vais quand même lui indiquer quelque chose, c'est que ces
deux schémas
qu'il m'envoie justement comportent une orientation, une direction.
En d'autres termes, que ces trois éléments essentiels du noeud borroméen sont
orientés
d'une façon, si je puis dire, centrifuge. A quoi il m'oppose
la forme contraire, celle où les trois sont (j'ai dit tout à l'heure centrifuge
? C'est un lapsus) centripètes, à quoi il m'oppose la forme centrifuge. Je lui
fais remarquer ceci, comme ça au passage, c'est que à ne pas identifier, c'est à-dire
colorier ces trois ronds, à ne pas spécifier lequel est le Symbolique et
lequel est le Réel, ces noeuds, bien loin d'être intransformables l'un dans
l'autre, ne sont que le même, vu d'un autre côté. Je dois y ajouter ceci que
si vous faites de ceci le Réel, à prendre les choses de l'autre côté, le Réel
et le Symbolique sont inversés, ce qui n'est pas prévu dans son schéma. Et
ce nous laisse pourtant intacte la question de savoir, celle que j'ai posée
tout à l'heure, s'il est indifférent que dans cette forme (V) cette forme non
mise à plat, que dans cette forme l'ordre ex-siste ou n'ex-siste
pas. Je me permets de lui signaler qu'il y a distinction
entre l'ordre des trois termes, l'orientation donnée à chacun
Ceci dit, je poursuis et je fais
remarquer que l'idée de suppléer à la femme irréelle, ce n'est pas pour rien
que les imbécile de l'Amour Fou s'intitulaient eux-mêmes surréalistes. Ils étaient
eux-mêmes, je dois dire, symptôme, symptômes de l'après-guerre
de 14, à ceci près que symptômes sociaux. Mais il n'est pas non plus dit que
ce qui est social ne soit pas lié à un noeud de ressemblance. Leur idée donc
de suppléer à la femme qui n'ex-siste pas comme la, à la femme dont
j'ai dit enfin que c'était bien là le type même de l'errance, les remettait
dans le biais, dans l'ornière du Nom du Père, du Père en tant que nommant,
dont j'ai dit que c'était un truc émergé de la Bible, mais dont j'ajoute que
c'est pour l'homme une façon de tirer son épingle phallique du jeu.
Qu'un
Dieu, mon Dieu, aussi tribal que
les autres, mais peut être employé avec une plus grande pureté de moyens n'empêche
pas, n'empêche pas ceci qu'il nous faut toucher du soupèsement, de la façon même
de jouer de ce noeud. C'est que ce Dieu tribal, qu'il soit
celui-là ou
bien un autre, n'est que le complément bien inutile, c'est ça qu'il exprime, de
la conjugaison de ce noeud quatre au Symbolique (fig.II ). C'est le complément
bien inutile du fait que c'est le signifiant un et sans
trou, sans trou dont
il soit permis de se servir dans le noeud borronéen, qui, à un corps d'homme
asexué
par soi, Freud le souligne, donne le partenaire qui lui
manque, qui lui
manque comment , du fait qu'il est, si je puis dire, affligé ( aphligé à écrire
comme ça
) aphligé réellement d'un phallus qui est ce qui lui barre la jouissance du
corps de l'Autre. Il lui faudrait un Autre de l'Autre pour que le corps de
l'Autre ne soit pas pour le sien du semblant, pour que il ne soit pas si différent
des animaux que de ne pouvoir comme tous les animaux sexués faire de la femelle
le Dieu de sa vie. I1 y a pour le mental de l'homme, c'est-à-dire l'Imaginaire,
l'affliction du Réel phallique à cause de quoi il se sait naître
que semblant de pouvoir. Le Réel, c'est le sens en blanc, autrement dit
le sens blanc par quoi le corps fait semblant, semblant
dont se fonde tout discours,
au premier rang, le discours du maître qui, du phallus, fait signifiant
indice un. Ce qui n'empêche pas que si dans l'Inconscient
il n'y avait pas une foule de signifiants à copuler entre eux, à s'indexer de foisonner deux par deux, il
n'y aurait aucune chance que l'idée d'un
Roi,
un nom de plus, un nom de plus dans
l'affaire et dont chacun sait que, que ça rejaillit toujours de l'affaire
du Nom du Père. Mais, c'est un non à perdre comme les autres, à laisser
tomber dans sa perpétuité. Les Noms du Père hein ! Les Anons du Père, quel troupeau
j'en aurais préparé pour lui faire, ou leur faire, rentrer dans la gorge leur
braiment si j'avais fait mon séminaire. J'aurais (h)uni, mot qui vient de une
femme, quelque ânerie nouvelle. Mais pourquoi ces ânes-à-liste,
à liste d'attente bien entendu, faisaient la queue aux portes de l'Interfamiliale
Analytique Association et Anna freudonnait en coulisse le retour au berceau en
me bricolant des motions d'ordre gratinées. Je ne suis certes pas insensible à
la fatigue d'ex-sisterre, terre ! terre ! qu'on croit toujours atteindre
enfin. Je n'ai depuis que persévéré, dans mon erre. Laurent, serrez mon erre
avec ma discipline car celle-ci en bénéficie.
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consulter la page erreurs repérées |
note: bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire,
ou si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par
avance de m'adresser un émail.
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commentaire relu ce 18 août 2005