XXII-
R.S.I 1974-1975
version
rue CB note
15 avril 1975
(p160->)
Comme ça, j'ai imaginé comme ça, ce
matin, à mon réveil, deux petits dessins dont chacun, les deux qui sont dans
le haut, tout à droite, ( Est-ce qu'on entend ? On entend mal ? Enlevez les
micros qui sont mis sur les hauts-parleurs. Bon, alors allez les enlever )
j'ai donc imaginé deux petits dessins de rien du tout. Vous avez pu voir le mal
que j'ai eu simplement à les reproduire. Il s'agit dans ces deux dessins, ceux
du haut, de deux triangles, et en plus deux triangles du type le plus ordinaire
enfin, ils ont même pas des côtés courbes, deux triangles qui
s'entrecroisent.
Il y a quand même, je pense que, que
c'est, que ça vous sera sensible pour vous qui regardez ça, tel que je l'ai
fabriqué, qu'il y en a à deux ( ceux de gauche, les rouges ), c'est pour ça
que j'ai mis les autres en noir, qui sont noués en chaîne, qui font à eux deux
tous
seuls, une chaîne, qui sont de ce fait, en tout comparables à ce dont je
parlerai tout à l'heure, deux tores, dont l'un passerait par le trou de l'autre.
Les deux autres ne sont pas noués. Ils peuvent se retirer l'un
de l'autre. C'est comme un tore qui serait aplati pour
jouer, non plus du tout se nouer, mais jouer dans le trou de l'autre.
Le cas est le même, c'est pour ça que
je l'ai mis aussi en noir, le cas est le même pour ces deux triangles qui sont
dessinée dessous, à ceci près que un de ces triangles est en somme plié
autour de ce qui se présente comme, mais bien sûr ça ne veut plus rien dire à
ce niveau-là , comme un des côtés de l'autre, je dis côté parce que
on s'imagine qu'un triangle a trois côtés.
C'est
simplement pour vous mettre dans le bain d'une géométrie, pour vous mettre
dans la dit-mansion d'une géométrie
qui répugne au mot géométrie ; et ceci, non pas sans raison, puisque ce
n'est pas une géométrie, c'en est radicalement
distinct. Une topologie est ce qui ,
au départ, de départ, indique comment ce qui n'est pas noué deux par deux peut
néanmoins faire noeud.
Nous
appelons noeud borroméen ce qui se
constitue de façon telle qu'à soustraire un de ces éléments que j'ai là
figurés, je
Vous savez qu'il n'y a pas de limite à
cette énonciation. C'est en cela qu'il me semble que peut se supporter d'une
façon
dicible - terme que je commenterai tout à l'heure - c'est en cela
que peut se supporter le terme de non-rapport sexuel ( sexuel en tant je ne peux
que répéter,
qu'il se supporte essentiellement d'un non rapport de couple.
Dans
un temps où la plupart d'entre
vous n'étaient pas à mon séminaire, puisque c'était le temps où je
faisais surgir ce qu'il en est de la demande et du désir, j'ai
illustré de deux
tores le lien à faire entre la demande et le désir, deux tores, c'est-à-dire
deux cycles orientables.
Je vais quand même vous les faire ces
deux tores ou tout au moins vous les indiquer. C'est quelque chose qui tout au
moins commence à se dessiner comme ça:
Vous voyez, en plus
on s'embrouille évidemment, je suis pas très doué, mais vous l'êtes
pas plus que moi. Voilà
comment ça se dessine, si on veut faire quelque chose de complet Comme j'ai
fait là un trait qui est |
chacun de ces
tores quelque chose qui tourne en rond que j'ai montré ce qui fait enroulement
sur celui-ci, se décalque sur l'autre par une série d'enroulements autour
du trou central du tore.
Qu'est-ce que ça veut dire sinon
que la demande et le désir, eux, sont noués. Ils sont noués dans la mesure où
un tore, ça
(p162->)
(p163->) représente
un cycle, donc orientable.
Vous le savez parce que quand même vous
en avez entendu parler de ça, de ce qui fait la différence des sexes, que ça
se situe au niveau de la cellule, et spécialement au niveau du noyau cellulaire
ou dans les chromosomes qui, pour être microscopiques, nous paraissent assurer
un niveau défini de Réel.
Mais
pourquoi diable vouloir que ce qui est microscopique soit plus réel que
ce qui est macroscopique ! Quelque chose d'habitude, différencie le sexe
qui, de chaque espèce, se situe comme mâle
de celui qui est le femelle, c'est que dans un cas, il y a un homozygotisme,
c'est-à-dire un certain gène qui fait la paire avec un autre gène,
sans qu'on sache jamais à l'avance comment dans chaque espèce ça se répartit,
je veux dire, si c'est le mâle ou la femelle qui est homozygote. La différence
avec l'autre sexe, c'est que dans l'autre sexe, il y a hétérozygotisme
quelque part, c'est-à-dire que il y a deux gènes qui ne font pas la
paire, la paire voulant dire qu'ils sont h-o-mo-, homozygotes,
qu'ils sont semblables.
C'est
la cas de donner tout son poids à
ce dont André Gide dans " Pallude " fait grand état, à savoir
du fameux proverbe : " Numero deus impare gaudet " qu'il traduit : " le
numéro deux se réjouit d'être impair ", comme je l'ai dit depuis
longtemps, il a bien raison, car rien ne le réaliserait ce deux, s'il
n'avait pas, s'il n'y avait pas l'impair. Cet impair en
tant qu'il commence au nombre trois, ce qui, bien entendu, ne se voit pas tout de suite, et ce qui rend
nécessaire pour l'étaler au jour des noeuds plus développés, nommément ce
que j'appelle le noeud borroméen .
Avec
le noeud borroméen, ce que nous
avons à notre portée, c'est ceci, ceci pour nous essentiel, crucial, pour
notre pratique que nous n'avons aucun besoin du microscope, pour qu'apparaisse
la raison, la raison de ce que j'ai énoncé comme vérité première, à savoir
que l'amour est hain(e)amoration , h-ai-n-a-mo-r-a-t-i-on.
Pourquoi l'amour n'est pas " velle bonum alicui ", comme l'énonce St
Augustin, si le mot bonum a le moindre support, c'est-à-dire s' il
veut dire le bien-être. Non pas certes qu'à l'occasion l'amour ne se préoccupe
pas un petit peu, le minimum, du bien-être de l'au-
Cette
notion de limite implique donc une oscillation, un oui ou non, c'est vouloir
le bien de quelqu'un, ou vouloir strictement le contraire, c'est tout de
même quelque chose qui nous suggère
l'idée de, d'une sinusoïde : Alors, comment est-elle cette sinusoïde
? S'il y a une limite, c'est un cercle. La sinusoïde, c'est comme ça :
Est-ce
que cette sinusoïde s'enroule ?
Est-ce qu'elle fait noeud ou non ? à être enroulée ou pas ? C'est la
question que pose la notion de consistance plus nodale, si je puis dire, que
celle de ligne, puisque le noeud y est sous-jacent. Il n'y a pas de
consistance qui ne se supporte du noeud. C'est en cela que du noeud, l'idée même
de Réel s'impose. Le Réel est caractérisé de se nouer, encore ce noeud,
faut-il le faire. |
La
notion de l'Inconscient se supporte de ceci que ce noeud, non seulement
on le trouve déjà fait, mais on se trouve fait en
un autre accent du terme : " On est fait ! ". On est fait de cet acte x
par quoi le noeud est déjà fait. Il n'y a pas d'autre définition, à mon
sens, possible de l'Inconscient. L'Inconscient, c'est le Réel, je mesure mes
termes. Si je dis c'est le Réel en tant qu'il
Mais,
en attendant, c'est du neuf, mais jusqu'à présent, il y a que moi qui ai
dit qu'il n'y avait pas de rapport sexuel, et que ça faisait trou en un
point de l'être, du parlêtre. Le parlêtre,
c'est pas répandu hein ! Mais, quand même, c'est comme
la moisissure, ça a
tendance à l'expansion. Alors, contentons de dire que l'Inconscient c'est le
Réel
en tant qu'il est affligé. ( Vous vous en allez, vous avez bien raison. Comment
est-ce qu'on peut supporter ce que je raconte ! ) Que l'Inconscient, c'est
le Réel, en tant que chez le parlêtre, il est affligé de la seule chose,
chose qui fasse trou, qui du trou nous assure, c'est ce que j'appelle le
Symbolique, en l'incarnant dans le signifiant, dont enfin de compte
il n'y a pas d'autre définition que c'est ça, le trou. Le signifiant fait trou.
C'est
en ça, je l'avance, je l'ai déjà
dit : le noeud n'est pas un modèle. Non seulement, ce qui fait
noeud n'est pas imaginaire, n'est pas une représentation, mais sa caractéristique
est justement ceci, c'est en ça que ça échappe à une représentation, et que je
vous assure que c'est pas de faire des grimaces, qu'à chaque fois que j'en représente
un je fais un trait de travers ; je pense que, comme je ne me crois pas moins
imaginatif qu'un autre, que ça démontre déjà à quel point le
noeud, ça
nous répugne comme modèle. I1 n'y a pas d'affinité du corps avec le
noeud, même
si dans le corps, ça joue pour les analystes une sacrée fonction. Le
noeud n'est pas le modèle, il est le support. I1 n'est pas
la réalité,
il est
le Réel. Ce qui veut dire que s'il y a une distinction entre
le Réel et la réalité,
c'est le noeud , non pas qui en donne le modèle, jusqu'à ce que bien
entendu enfin, la fossilisation arrivant, vous passiez votre temps à faire des
noeuds entre vos doigts. C'est souhaitable. Ça vous suggèrerait un peu plus
d'ingéniosité.
En
rabattant l'Inconscient sur le Symbolique, c'est-à-dire sur ce qui du signifiant
fait trou, je fais quelque chose, mon Dieu, qui se jugera à son effet, à sa
fécondité. Ça me
paraît s'impo-(p166->)ser
de notre pratique même, qui est
loin, de pouvoir se contenter d'une référence obscur à l'instinct, comme on
s'obstine à traduire en anglais le mot " Trieb ". L'instinct a son émergence
et qui, bien entendu, est immémoriale, et comment même savoir ce que ça
pouvait vouloir dire, avant Fabre qui ne le supporte que d'une chose : comment
diable un petit insecte peut-il savoir qu'à (car ?) , ce savoir on le constate à
la précision de ses gestes, comment il faut en tel point du corps de tel
autre insecte, en telle jointure, en plus puisqu' il s'agit d'insecte en
se filant en-dessous de ce qu'on appelle carapace et qui, bien sûr,
n'est que mythologie, mythologie figurative parce qu'il faut bien que quelque
part il y ait quelque chose à percer, pour atteindre quoi ? Tel point précis
de ce que nous savons maintenant qui vient de l'ectoderme, à savoir la partie
invaginée qu'on appelle système nerveux et là rompre ( rompe ? ) quelque
chose qui fait que l'autre insecte sera bon à être mis en conserve.
Qu'est-ce que c'est que ce savoir ? Quel intérêt y a-t-il ? En quoi c'est-il
explicatif de le transporter dans un comportement qui est celui que nous voyons
de l'être
humain tous les jours, et qui, manifestement, n'a aucun savoir instinctuel, qui
voit pas plus loin que le bout de son nez, mais qui, lui aussi,
d'une autre
source, se trouve savoir faire des tas de machins, et nommément, enfin, sait
faire, c'est une façon de parler, dire qu'il sait faire l'amour, c'est
probablement très exagéré. Ça pousse quand même à cette idée, je l'ai énoncée,
bien sûr, parce que moi je m'aventure comme ça, ça pousse à cette idée que
, enfin celle à laquelle j'en suis venu, comme ça par petits pas, que le
Réel
c'est pas tout, et quand je dis que c'est pas tout, ça met beaucoup
de choses en cause, étant donné que du même coup ça implique que la science,
ben c'est peut-être que des petits bouts de ce Réel qu'elle arrache,
qu'elle arrache manifestement jusqu'à présent avec l'idée d'univers, qui lui
est, semble bien indispensable, mais pourquoi, pour ce qu'elle arrive à assurer, à rendre
sûr
, manifestement elle arrive à rendre sûres certaines choses, quand il y a nombre,
et ça, c'est vraiment toute l'affaire : comment se fait-il que le langage
véhicule, véhicule un certain nombre de nombres ? Pour qu'on en soit arrivé
enfin à qualifier de nombre réel des nombres proprement insaissables et
qui ne se défi-(p167->)nissent
pas autrement, à savoir qu'ils
ne sont pas dans la série, qu'ils ne peuvent même pas y être, qu'i1s en sont
fondamentalement exclus. Ça en dit long enfin sur le sujet de savoir que comment
ces nombres un, deux, trois, quatre, enfin ont bien pu venir à l'idée. Moi,
j'ai pris comme ça un certain parti, poussé par, par quoi, je ne dirai pas par
mon expérience parce que une expérience ça ne veut rien dire qu'une chose,
c'est à savoir qu'on s'y engage, et je vois pas pourquoi mon engagement serait,
serait préférable si j'étais pas, si j'étais le seul par exemple, tout ce
que je dirai n'aurait aucune portée. C'est bien parce qu'il y a quelque chose
que j'essaie de situer, sous la forme, sous les espèces du discours
psychanalytique, à savoir que je suis pas seul à faire cette expérience, que
grâce au fait que je suis comme tout le monde, je suis parlêtre, que grâce à
ce fait je suis amené à formuler ce qui peut rendre compte de ce discours
analytique, d'une certaine façon, bon.
Il y a quelqu'un qui, on m'a rapporté
ça comme ça, c'est un connard de la plus belle eau ; il a dit que, je sais
pas, que ma théorie, elle était morte. Elle est pas encore si morte que ça,
elle finira bien par le devenir, n'est-ce pas, avec l'encroûtement dont je
parlais tout à l'heure. En attendant, le type qui évidemment n'est pas de mon
bord, ça fait partie des types qui parlent de, qui parlent comme ça, ils
parlent , ils savent pas ce qu'ils disent, qui parlent de
réalité psychique.
Oui ! Moi j'appellerai pas quoique ce soit d'un terme pareil, parce que la psyché enfin,
justement c'est ce que tout le monde essaie d'éviter enfin ça
fait des difficultés incroyables, ça entraîne un monde de suppositions, ça
suppose tout, ça suppose Dieu en tout cas, où est-ce qu'il y aurait de
l'âme s'il n'y avait pas de Dieu, et si Dieu en plus ne nous avait pas
expressément
créés pour en avoir une, c'est inéliminable de toute psychologie.
Ce
que je fais, ce que j'essaie
tout au moins de faire, c'est de parler d'une réalité opératoire,
naturellement c'est beaucoup plus court, mais ça s'impose, me semble-t-il,
du fait que la simple parole, le bla-bla, le bla-bla de mon connard de
tout à
l'heure, qui dit que ma théorie est morte enfin, il sait littéralement pas ce
qu'il dit, ça veut dire qu'il ne fait que
C'est fou
ce qu'on fait de bruit autour de cette histoire psychanalytique, et ce
qu'on lit mal. I1 y a des gens très sérieux, il y a des
gens très sérieux qui, qui s'occupent du rêve chez l'animal. I1 peuvent pas
bien sûr, il y a aucun moyen de savoir si l'animal rêve, je vous demande
pardon, ils peuvent pas bien sûr savoir si l'animal rêve, mais, mais vraiment
ils savent qu'il en a toutes les apparences, n'est-ce pas, le rêve ; l'animal
dort et puis, il est manifeste que s'il se remue, c'est parce que il y a quelque
chose qui le traverse, et comme bien sûr, naturellement, personne ne doute que
les idées, ce ne soient des images, rien de plus, ça veut même dire ça ;
enfin, ce qu'il y a de merveilleux, c'est que le langage est toujours là comme
un témoin. Alors, il y a des images donc il a des idées, ce qui ne veut pas
dire qu'il les nomme. Alors, il y a des types comme ça qui s'excitent autour
de l'idée que le rêve c'est pas là, comme le dit Freud, pour protéger le
sommeil. L'ennui, c'est que Freud dit pas ça. Le sommeil, ça ne peut avoir en
soi, en tant que sommeil, désigner que ce qu' on appelle un besoin, le besoin
de dormir. Ce que Freud dit, c'est que le rêve chez le parlêtre, parce que
lui n'a pas expérimenté sur les rats, ni sur quoi que ce soit comme ça dont
nous ayons des preuves qu'il rêve, personne ne sait si une mouche rêve, ni un
rat, on peut s'imaginer parce que on est tous un petit rat par quelque
peu
Ça,
c'est simplement enfin une remarque, une remarque qui, par quoi j'essaie
de montrer que mon dire enfin est quand même
lui orienté. Et qu'à dire que ce je dis n'est que conditionné par le fait que
- je ne dirai pas que la parole agit dans le discours analytique - que la
parole seule agit. " Im Anfang war die Tat " qu'il dit l'autre,
et il croit
qu'il a fait là une invention. Oui enfin, c'est pas si mal, il croit que c'est
contradictoire avec " das Wort ", mais s'il y a pas de " das Wort "
avant la " die Tat ", eh ben il y a pas de " Tat " du tout.
Alors que l'analyse saisisse un point, bien sûr très limité, un point très
limité où la parole a une Wirklichkeit . Bien sûr, elle fait ce qu'elle peut,
elle en peut peut-être pas des tas, mais enfin c'est quand même un fait,
un fait d'autant plus exemplaire, que ça nous donne l'espoir d'avoir une
petite lumière sûr ceci qui est manifeste, qu'il n'y a pas d'action qui ne
s'enracine - je ne dirai même pas dans la parole - dans le wawah dans
" das Wort ", " das Wort " c'est ça, c'est de faire ouah-ouah.
Seul l'Inconscient permet de voir comment il y a un savoir, non dans le Réel,
c'est déjà beaucoup. C'est déjà beaucoup qu'il soit supporté de ce
Symbolique que j'ai essayé de vous faire sentir comme concevable, non pas à la
limite, mais par la limite, comme étant fait d'une consistance exigible pour
le trou, et l'imposant de ce fait. Le Symbolique, c'est certain, tourne
en rond, et il ne consiste que dans le trou qu'il fait. Alors tout
ce qu'on a dit de l'instinct, ça ne veut dire que ceci, c'est que il a fallu que,
qu'on aille à
du Réel, à du Réel supposé, qu'on aille à du Réel pour avoir un
pressentiment de l'Inconscient. Et au sens où corps
Oui ! Bien sûr, pourquoi tout ça ne
serait-il pas un débat vain entre spécialistes, hein ! Mais enfin, ça
supporte un dire, un dire qui, qui pourrait avoir des conséquences, si
les analystes disaient quelque chose, mais en dehors
des ragots, c'est un fait qu'ils disent rien. Vous avez déjà vu quelque
chose sortir de l'Institut Psychanalytique de Paris, par exemple ? Quelque chose
de lisible, c'est quand même
drôle. Ouaih ! Vous me direz qu'il y a mon École. Bien sûr que mon École, je
viens d'en avoir une expérience comme ça, dans des Journées qui m'ont même
enfin, c'est ça
Un trou, un trou
cerné d'une consistance, pourquoi lui donnai-je ce
privilège, pourquoi lui donnai-je ce privilège de mettre en valeur la
première fois |
mon
discours dit de Rome, celui auquel
finalement, je traîne un peu pour donner une répétition, j'ai parlé de la
parole pleine. Évidemment, c'était pas mal, c'était pas mal, quoi que ce fût
ce que valent les paroles, à savoir comme je l'ai dit à qui m'en parlait, un
air de sansonnet, la parole pleine, si tant est qu'elle supporte ce qui fait
noeud dans le " tu es ma femme ", j'ai tout de même un petit peu montré,
parce que je l'ai dit depuis, bien sûr, je l'ai pas mis tout de suite comme ça
parce que j'avais sur le rable Lagache et Favez Boutonnier, enfin, vous vous
rendez-compte si j'avais dit " TUER ma femme " hein, comme ça,
ouaih ! La tuer, oui, bon. Ça aurait fait
mauvais effet et je suis quand même,
enfin, j'y regarde à deux fois, je ne manque pas de tout bon sens, j'y regarde
à deux fois avant de faire mauvais effet. Quelqu'un m'a demandé récemment au
nom de quoi le Jury d'Accueil procédait pour allonger sa main bénéfique sur
un certain nombre de gens dans l'École. C'est simplement ça, ils ne feront pas
mauvais effet ;
ils ne feront pas mauvais effet tout de suite, ils feront plus tard quand ils
auront pris de la bouteille, conquis un peu d'autorité. Bon, ben le couple,
le couple, bien sûr, qu'il était nouable, quelque soit les paroles pleines qui
l'ont fondé. Ce que l'analyse démontre, n'est ce pas, c'est que, qu'elle démontre,
mais d'une façon tout à fait
Ouaih ! Nous ne considérons pas le fait de
l'interdit de l'inceste comme historique. Il est bien entendu historique, mais
il faut tellement le chercher dans l'histoire que, comme vous voyez, enfin j'ai
fini par trouver ça chez les hindous, et on peut dire que là on en tient un
bout hein ! C'est pas historique, c'est structutal. C'est structural, pourquoi
? Parce qu'il y a le Symbolique. Ce qu'il faut arriver à bien concevoir c'est
que c'est le trou du Symbolique en quoi consiste cet interdit. Il faut du Symbolique
pour qu'apparaisse individualisé dans le noeud ce quelque chose que, moi,
j'appelle pas tellement le complexe d'Oedipe, c'est pas
si complexe que ça,
j'appelle ça le Nom du Père. Ce qui ne veut rien
dire que le Père comme Nom,
ce qui veut rien dire au départ, non seulement le père comme nom, mais le père
comme nommant. Ça, ça on ne peut pas dire que là-dessus les Juifs
soient pas gentil : hein, ils nous ont bien expliqué que c'était le Père, le
Père
qu' ils appellent, le Père qu'ils foutent en un point de trou qu'on ne peut même
pas imaginer n'est-ce pas, je suis ce que je suis, ça
c'est un trou, non ! Ben c'est de là, que par un mouvement inverse car
un trou ça, si vous
en croyez mes petits schèmes, un trou ça tourbillonne, ça engloutit plutôt hein,
puis il y a des moments où ça recrache. Ça recrache quoi? Le Nom. C'est le Père
comme Nom.
(p173->) Évidemment,
il faut quand même avoir une petite idée
de ce que ça comporte, à savoir que l'interdit de l'inceste, ça se propage.
Ça se propage du côté de la castration, comme les autres gentils, enfin
là
les Grecs nous l'ont tout de même bien montré dans un certain nombre de
mythes, à savoir que là où ils ont fait une généalogie uniquement fondée
sur le Père, Ouranos, Chronos, et patati et patata, jusqu'au moment où Zeus,
après
avoir beaucoup fait l'amour, s'évanouit, s'évanouit devant quoi, devant un
souffle . Il y a quand même un pas de plus à faire sans quoi on ne comprend
rien au lien de cette castration avec l'interdit de l'inceste, c'est de voir
que le lien c'est que j'appelle le non-rapport sexuel.
Quand
je dis le Nom du Père, ça veut dire, ça
veut dire qu'il peut y en avoir, comme dans le noeud borroméen, un nombre indéfini. C'est ça
le point vif. C'est que ce nombre indéfini en tant qu'ils sont
noués, tout repose sur un, sur un, en tant que trou il communique sa consistance à tous les autres, d'où le fait que, vous comprenez, l'année où je
voulais parler des Noms du Père, j'en aurais quand même parlé d'un peu plus
de deux ou trois hein, et qu'est-ce que ça aurait fait
comme remue-ménage chez les analystes, s'ils avaient eu enfin,
toute une série de Noms du Père, vous pensez bien que j'aurais pas pu en énoncer
un nombre indéfini. Un petit plus de deux ou trois que j'avais préparés, je
suis bien content quand même de les laisser secs, à savoir de n'avoir jamais
repris ces Noms du Père, comme l'année dernière, que sous la forme des Non
dupes, des Nons dupes qui z'erre. Évidemment, ils ne peuvent qu'errer parce
que plus il y en aura, plus ils s'embrouilleront, et je me félicite, je me félicite
certainement de n'en avoir pas sorti un seul.
Mais, c'est bien pourquoi je me suis trouvé en fin
de ces Journées avoir à répondre de quelques ? choses ? auxquelles
personne bien sûr n'avait-fait attention dans l'École, à savoir de ce qui
constituait ce qu'on appelle un cartel. Un cartel, pourquoi
? C'est la question que j'ai posée, et dont miracle à quoi j'ai obtenu des réponses,
des réponses indicatives, des pseudopodes comme je disais tout à l'heure, des
choses qui faisaient un tout petit peu noeud, nest-ce pas. Pourquoi
est-ce que j'ai posé très
Mais pour en revenir, car je veux terminer sur quelque chose qui ait substance, est-ce que Freud n'a pas proprement énoncé que dans l'identification, il l'a dit, personne n'en voit le support, c'est-à-dire la portée, il n'y a d'amour que de l'identification portant sur ce quatrième terme, à savoir le Nom du Père. Est-ce qu'il n'est pas étrange que d'identification il nous en énonce que trois, et que dans ces trois, il y a tout ce qu'il faut pour lire mon noeud borroméen. C'est à savoir qu'il va jusqu'à désigner proprement la consistance comme telle, en tant que dans ce noeud, elle est partout. Que ça fasse trou ou pas, la consistance est la base à savoir , vous voyez, le triskel, à savoir ceci (fig.IV) par exemple, puisque je n'en ai que là l'exemple, le triskel qui n'est pas un noeud. Il ne s'inscrit que de la consistance, il a appelé ça le trait unaire. On ne pouvait pas mieux dire ce qui fait composante du noeud, non sans avoir mis en tête qu'il n'y a d'amour, je dirai, que de ce qui du Nom du Père fait boucle entre les trois, fait boucle des trois du triskel. Ce terme triskel, je pense que ça dit peut-être quelque chose à un certain nombre d'entre vous.
C'est
strictement ça, en tant que prolongé
vous y voyez quoi ? Trois fusils qui
font faisceaux, qui se supportent à 3 les uns les autres, c'est ce que, vous
le savez peut-être, et c'est de
ça que le nom est tiré, les Bretons |
(p176->)
Ca nous sort de la croix, c'est déjà
ça, enfin. Ouaih ! A part qu'on peut dire que la croix de Lorraine, à sa façon
si on la dessine, de la bonne façon ça fait triskel aussi. Et qu'est-ce
que Freud y a ajouté ? I1 y a ajouté l'identification minimale pour que ce
terme d'identification se supporte au regard du noeud borroméen
Je
vous le répète, précise, c'est en
tant que le Nom du Père est ce qui fait noeud ici, et s'il s'agit du triskel,
le Nom du Père, ici, du triskel fait noeud, c'est en tant donc que le triskel
ex-siste qu'il peut y avoir identification, identification à quoi ? A ce
qui dans tout noeud borroméen, je vous le rappelle, dans tout noeud borroméen,
je vous le rappelle . . . Allez, vous voyez, voilà mon triskel ici, dans tout
noeud borroméen fait le coeur, le centre du noeud, et où est-ce que je
vous ai marqué que déjà se situe le désir, le désir qui est aussi une
possibilité d'identification, c'est ici, à savoir là, où je vous ai situé
la place de l'objet petit a comme étant celui qui domine ce dont Freud fait la
troisième possibilité d'identification, le désir de l'hystérique.
note: bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire,
ou si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par
avance de m'adresser un émail.
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commentaire relu ce 19 août 2005