XXII-
R.S.I 1974-1975
version
rue CB note
14 janvier 1975
(p33->) p33
(p34->) Voilà.
Ce que je dis, ça intéresse, vous en êtes la preuve, ça intéresse
tout le monde. Ça ne m'intéresse, moi, pas comme tout le monde. Et c'est
bien pour ça que ça intéresse tout le monde, c'est que ça se sent dans ce que
je dis. Pourquoi est-ce que ça se sent ? Parce que ce que je dis est un frayage
qui concerne ma pratique, un frayage qui part de cette question, que bien sûr
je ne me poserais pas si je n'avais pas dans ma pratique la réponse. C'est : qu'est-ce
qu'implique que la psychanalyse opère ?
Vous venez de me voir, mais ça n'a rien à faire avec ce que je
fais de psychanalyse, vous venez de me voir opérer au tableau.
Ça n'a certes pas été,
comme vous avez pu le voir, une petite affaire. Je m'y suis repris à 36 fois,
encore que j'avais un petit papier dans ma poche, pour me guider, sans ça je
me serais encore plus foutu dedans, j'aurais encore plus cafouillé que je n'ai
fait. Effectivement.
Ce que vous voyez à droite, c'est ce bon petit noeud borroméen pépère, noeud
borroméen à quatre, dont il est facile immédiat de voir, si vous coupez un
quelconque de ces ronds de ficelle, les trois autres sont libres ( et qu'à )
il n'y a donc pas la moindre complication à faire un noeud borroméen aussi long
que vous voudrez, c'est-à-dire, c'est-à-dire à nouer l'un à l'autre, un
nombre quelconque de ronds de ficelle, tel que, et j'ai déjà fait la remarque,
tel que je le dessine là, le nombre, le nombre de ronds de ficelle n'est pas,
si je puis dire, homogène.
Comme vous pouvez le voir, rien qu'à regarder ce schéma, il y en a - ce que
vous appelleriez - un premier et un dernier. Tel que c'est fait, comme ça, il
ne peut pas y en avoir plus de quatre et si je procède de la même façon pour
qu'il y en ait cinq, il faudra en quelque sorte que je donne à celui que, si
vous voulez, celui tout à fait à droite, que nous appellerons le dernier, une
autre façon de se nouer. Parce qu'en fin de compte, c'est
le dernier qui tient toute la chaîne qui fait que il y en a là quatre, et si je procède un peu
plus loin, il y en aura cinq, à condition que je ne donne pas au dernier le même
rôle, puisqu'il en tiendra cinq au lieu de quatre.
(p35->) p35
(p36->) Vous
le savez par, j'ai dû au passage y faire allusion, la façon d'articuler
l'essence du nombre qu'a faite Peano au moyen d'un certain nombre d'axiomes,
il semble qu'ici le n + 1 , le successeur que Peano met
en valeur comme structurant le nombre entier ceci à une seule condition, c'est qu'il y en ait un au départ
qui ne soit le successeur de personne, c'est-à-dire ce qu'imite fort bien ce
rond de ficelle, ce qu'il désigne par le zéro.
C'est de façon axiomatique que s'énonce Peano, que Peano fait son énonciation,
c'est-à-dire qu'il pose un certain nombre d'axiomes et que c'est de là,
conformément à l'exigence mathématique, arithmétique en l'occasion, qu'il
construit quelque chose qui nous donne la définition d' une série qui
sera au nombre , au nombre entier, disons parce que nous sommes ici, homologique,
c'est-à-dire que tout ce qui sera fait au moyen de tels axiomes sera
homologique à la série des nombres entiers.
Mais qu'est-ce que je vous montre là ? Quelque chose d'autre, puisque là se spécifie
la fonction de ce plus un comme tel, c'est ce plus un qui
fait que , supprimez
lui par exemple , il n' y a plus ici de chaîne, il
n'y a plus de série,
puisque du seul fait de la section de ce un entre autres, tous les autres,
disons, se libèrent comme un. C'est une façon, la dirais-je matérielle,
de faire sentir que un n'est pas un nombre, quoique cette suite de nombre soit
faite d'une suite de uns.
A me servir de ronds de ficelle, disons que j'illustre quelque chose, quelque
chose qui n'est pas sans rapport avec cette suite des nombres que, vous le
savez, on a la plus grande peine à ne pas tenir pour constituante du Réel.
Tout abord du Réel rend très difficile de ne pas tenir compte du nombre.
Le nombre semble, pourquoi ne pas accueillir ce mot qui me vient ici prématurément,
tout abord du Réel est tissé par le nombre.
Il y a dans le nombre une consistance qui est bien d'une nature
que nous pouvons dire pas naturelle du tout, puisque pour que je vous fasse sentir
que j'aborde cette catégorie du Réel, en tant que il y a quelque chose qui
noue ce à quoi je suis amené à donner aussi consistance, l'Imaginaire et le
Symbolique, comment se fait-il que ceci, si je puis dire, me pousse d'abord à
me ser-(p37->)vir du
noeud ?
C'est au titre d'être la même, la même consistance dans ces trois quelques
closes que j'originalise du Symbolique, de l'Imaginaire et du Réel, c'est à ce
titre d'être la même, la même consistance que je produis, et ce pourquoi,
pour me rendre raison de ma pratique, que je produis ce noeud borroméen. On n'a
jamais fait ça. Jamais fait ça qui consiste, consiste en quoi ? Faire
abstraction de la consistance comme telle. J'isole la consistance comme ce
quelque chose que j'appellerais comme ça, pour vous, pour faire image, car de
faire image, je ne m'en prive pas. Qu'est-ce que c'est ce qu'il y a là au
tableau, si ce n'est des images, des images dont le plus étonnant, c'est que
vous vous y repériez, car ne croyez pas que ces images aillent toutes seules.
Sans doute, vous avez l'habitude du tableau noir. Mais qu'est-ce que vous y
voyez ? La peine même que vous avez vue qu'il a fallu que je me donne pour ces
images, qui ont cette propriété que mises à plat, néanmoins, il faut qu'une
ligne passe dessus ( crossing over ) ou passe dessous ( under-crossing ). Que ça
fasse, image est déjà en soi-même miraculeux, je ne suis d'ailleurs pas tout
à fait sûr que ces deux images, vous les saisissiez si aisément que cela.
Vous
voyez bien que il y a une différence, néanmoins, je vous pose le problème.
Est-ce que tel que c'est là, ce noeud-ci tel qu'il est fait, de la façon pépère
que je vous avais déjà depuis longtemps signalée, est-ce que c'est le même,
autrement dit, à simplement trifouiller le machin, est-ce que vous pouvez en
celui-là, je ne dirais pas le transformer puisque ça serait le même. Imposez-vous
ça comme petit exercice. Est-ce qu'en d'autres termes, c'est le sens de ce que
je vous demande, à quatre ça marche, c'est le même noeud, ou est-ce qu'il en
faut un de plus ? Car je vous dis déjà que dans une chaîne faite comme celle
là,
la transformation, ça s'obtient, mais je ne vous dis pas, pour vous en laisser
à vous-même le régal, je ne vous dis pas à partir de combien, car il y a une
chose qui est certaine, c'est qu'avec trois, vous ne produirez pas cette petite
complique très particulière qui distingue apparemment la figure de gauche de
la figure de droite.
(p38->) S'il
y a quelque chose qui illustre que la consistance, ce quelque chose qui est en
quelque sorte sous-jacent, à quoi, à tout ce que nous disons, que cette
consistance est autre chose que ce qu'on qualifie dans le langage de la non-contradiction,
c'est bien cette sorte de figure, en tant qu'elle a ce quelque chose que je suis
bien forcé d'appeler une consistance réelle, puisque c' est ça qui est supposé.
C'est
qu'une corde, ça tient. On y pense jamais, on ne pense
jamais à ce qu'il y a
de métaphore dans le terme de consistance. Voilà quelque chose qui,
qui est plus fort que ça, c'est que, c'est que moi, cette consistance réelle,
c'est par la voie d'une intuition dont je peux tout de même dire que puisque
je vous la transmets par l'image, c'est par la voie d'une intuition
imaginaire que je vous la communique. Et, le fait que je suis sûr que
vous ne soyez pas plus familiers, plus familiers que moi avec ces sortes de figures,
les quelque frayage que je vous y donne, en la dessinant au tableau, je suis
sûr
que pour, disons, la grande majorité d'entre vous, la question que je pose, celle
de la transformation qui n' est pas une transformation, qui serait une transformation
s'il fallait refaire le noeud pour que celle de gauche se transforme en celle
de droite, ou inversement, je vous l'ai posée cette question, est-ce
le même
noeud, il y en a pas beaucoup qui puissent, tout à trac comme ça, me le dire.
Encore bien moins me dire pourquoi.
Nous voilà donc avec, si je puis dire, en main cette corde comme fondement
supposée de la consistance, d'une façon telle que on ne puisse dire qu'il
s'agisse là de quelque chose à quoi nous soyons déjà habitués, à savoir la
ligne géométrique, c'est tout de même bien autre chose, non seulement la
ligne géométrique ça n'est pas ça, mais chacun sait que ce qu'elle engendre,
c'est c'est toute sorte de problèmes concernant sa continuité, qui ne sont pas
rien et qui ne sont pas rien pourquoi, justement de ce qu'elle, la ligne, nous
ne pouvons pas ne pas la supporter de quelque chose qui ait cette consistance
justement, qui fasse corde, c'est même là le principe, le principe de
ceci que la première poudre aux yeux qui fut donnée des fonctions dites
continues, il semblait, il semblait qu'on ne pouvait pas construire de ligne
qui n'ait quelque part une tangente, que cette tangente
C'est
dire quand même l'importance qu'a cette image. Mais est-ce
bien une image ? Après
tout, c'est pas pour rien qu'on vous dit " Tenez bien la corde "
hein ! " Tenez bien la corde ", ça veut dire qu'une corde, quand à
l'autre bout c'est noué, on peut s'y tenir. Ça a quelque chose à faire
avec le Réel, et c'est bien là que, mon Dieu, mon Dieu, ça ne me paraît pas à côté
de la plaque de vous rappeler que dans sa Règle, " Les
Bonnes Règles pour
la direction de l'esprit ", un nommé Descartes,
un nommé Descartes n'avait
pas cru superflu dans cette Règle X de faire la remarque que " comme tous
les esprits ne sont pas également portés à découvrir spontanément les
choses par leur propre force ", cette règle, celle qu'il énonce, apprend
qu'il ne faut pas " s'occuper tout de suite des choses plus difficiles
et ardues, ( moins importantes ), mais qu'il faut approfondir tout d'abord les
arts les moins importants et les plus simples, ceux surtout où l'ordre règne
davantage comme sont ceux des artisans qui font de la toile et des tapis, ou
chez des femmes qui brodent ou font de la dentelle ainsi que toutes les
combinaisons des nombres et toutes les opérations qui se rapportent à l'arithmétique
et autres choses semblables. "
Il n'y a pas le moindre soupçon qu'en disant ces choses, Descartes eut le
sentiment qu'il y a un rapport entre l'arithmétique et le fait que les femmes
font de la dentelle, voire que les tapissiers font des noeuds. Il est d'autre
part certain que jamais Descartes ne s'est le moindrement du monde occupé des
noeuds, qu'il a fallu bien au contraire être déjà assez avancé dans le
vingtième siècle pour que quelque chose s'ébauche qui puisse s'appeler théorie
des noeuds. Vous savez d'autre part, dans ce que je vous ai dit,
que cette théorie
des noeuds est dans l'enfance, est extrêmement maladroite et que telle qu'elle
est fabriquée, il y a ( suite page suivante )
C'est bien pourquoi , vous m'avez entendu produire ceci
( Ta Zôa Trekhei ) . Et nous sommes
assurément là zôon , nous marchons. Mais faut pas s' imaginer que parce que
nous marchons que nous faisons quelque chose qui a le moindre rapport avec
l'espace à trois dimensions. Que notre corps soit à trois dimensions,
c'est ce qui fait aucun doute, pour peu que de ce corps, on crève la boudouille ; mais ça ne veut pas du tout dire que ce que nous appelons espace, ça
ne soit pas toujours plus ou moins plat. I1 y a même des mathématiciens pour l'avoir écrit
en toutes lettres : tout espace est plat.
Toute manipulation
de quelque chose de Réel se situe dans ce cas dans un espace dont, dont c'est
un fait que nous savons très mal le manier, en dehors de techniques qui
imposent cet espace à
Si
nous repartons de quelque chose qu'il faut bien dire être la science, est-ce
que la science ne nous permet pas de soupçonner, de soupçonner que c'est à traiter
l'espace de la même façon que celle qui s'impose du fait d'une technique,
qui s'impose à
moi tout au moins, que ce qu'elle rencontre c'est le paradoxe. Car enfin, on
ne peut dire que la matière, vous en avez un, petit peu entendu parler, que la
matière ne lui fasse pas problème à tout instant, problème, c'est-à-dire,
c'est ça que ça veut dire, problème : défense avancée, chose à concasser
pour qu'on arrive à voir ce que ça défend. La science ne
s'est peut être
pas encore tout à fait rendu compte que si elle traite la matière, c'est
comme si elle avait un Inconscient, la-dite matière, comme si elle savait
quelque part ce qu'elle faisait. Naturellement, naturellement c'est
une vérité
qui s'est très rapidement éteinte. On s'en est aperçu, il y a eu un
petit moment de réveil, au moment de Newton on lui a dit, mais
enfin, cette histoire de cette sacrée gravitation que vous nous
racontez, enfin, comment d'ailleurs pouvait-on se la représenter avant ? Mis à part
le topos d'Aristote. Enfin, c'est à nous impensable, impensable
parce que pourquoi, parce que nous avons les petites formules de Newton, et que
nous n'y comprenons rien, c'est ce qui en fait la valeur. Car quand ces formules
ont fait leur entrée,
c'est tout de suite ça qu'on y a fait objection, c'est à savoir, mais comment
est-ce que chacune de ces particules peut savoir à quelle distance elle
est de toutes les autres, c'est-à-dire que ce qu'on évoquait
c'est ; c'était l'Inconscient, enfin, de la particule bien sûr. Tout ça, tout
ça s'est éteint.
Parce
que pourquoi ? Parce qu'on a simplement renoncé à rien y comprendre, et
que, d'ailleurs, c'est dans la mesure où on y est revenu qu'on a pu parvenir à des
formules plus compliquées
et
nouant un petit peu plus de dimensions dans l'affaire, c'est bien le problème.
Qu'est-ce que c'est, que, que cette analyse, au sens proprement de ma
technique, celle que j'ai en commun avec un cer
C'est
de la que procède, que procède
le fameux sentiment de culpabilité dont vous avez probablement
quelquefois entendu parler. Le sentiment de culpabilité est quelque chose
qui fait les comptes qui fait les comptes et bien entendu
ne s'y retrouve pas, ne
s'y retrouve jamais. Il se perd dans ses comptes. Mais c'est bien là où se
touche qu'il y a au minimum un noeud, ce noeud dont, si vous me permettez de
le dire, la nature a horreur, j' entends, une autre chanson que la nature a horreur
du vide, la nature a horreur du noeud. La nature a horreur
du noeud, tout spécialement borroméen et, chose étrange, c'est en cela, c'est
e (?) , cela que je vous repasse le machin, le machin, ça n' est rien de moins
que 1 ' " Urverdrängt ",
le refoulé originaire, le refoulé primordial, et c'est bien pour ça que je
vous conseille de vous exercer avec mes deux petits machins, c'est
non pas que ça vous donnera quoique ce soit du refoulé, puisque ce refoulé, c'est
le trou. Jamais vous ne l'aurez. Mais en route, à manipuler ce petit noeud, vous
vous familiariserez, au moins avec vos mains, avec ce quelque chose auquel de
toute façon vous ne pouvez rien comprendre, puisqu'il est
tout à fait exclu
que ce noeud, vous le sachiez. C'est même bien pour ça, l'histoire en témoigne,
c'est bien pour ça que la géométrie
En
un certain sens, je dirai qu'il y a quelque chose de nouveau, à ce qu'on s'intéresse à des
mots, à des termes, comme
celui par exemple de la mésologie, qu'est-ce qu'il y a entre,
entre quoi et quoi ? Il s'agit de définir qu'est-ce que c'est, entre, ouaih !
Je t'entre, c'est mon tentrisme à moi. Entre, c'est une catégorie qui
a fait son apparition enfin tout récemment dans la mathématique et c'est bien,
c'est bien en cela, enfin, que de temps en temps, je vais consulter un mathématicien
pour, pour qu'ils me disent où ils en sont à cet égard.
Oui ! Il y a quelque chose que pour prendre - vous voyez, je fais des progrès,
je suis presque arrivé à dessiner
un noeud
borroméen, sans être forcé de faire des petits effaçages. Je voudrais
aujourd'hui, puisque déjà l'heure avance, annoncer ce que j' ai à
dire, et qui nous prendra notre année.
Ici (Fig.I)
au joint de l'Imaginaire et du Symbolique, et pas dans n'importe quel joint,
dans ce joint-ci, où vous
pouvez confondre ces deux points - encore qu'ils ne procèdent pas du même
mouvement, du même mouvement relatif de l'Imaginaire et du Symbolique - ici,
dans ces deux points qui d'ailleurs se confondent, quand de l'Imaginaire et du
Symbolique, le coincement se produit, en ces deux points, il y a le sens. Faut bien
que je fende un peu les choses, puisque je m'en excuse, j'ai dû traîner pour
vous donner un peu une dit-mension, une dit-mension qui me tracasse, celle du
noeud.
Ici, et là, vous voyez comme c'est difficile, faut
quand même que je fignole un peu, nous avons quelque chose qui s'appelle la
Qu'est-ce
que c'est que cette existence, et où pouvons-nous bien la situer ? Cette
existence est très
importante en soi. Parce que si nous avons l'idée, l'idée de quelque chose qui
vient à la place de cette espèce de, de production naïve, de
production naïve et qui ne part que des mots, à savoir ce dans quoi on
s'est avancé avec Aristote, à savoir que " dictum de omni et nullo "
s'exprime-t-il quelque part, voilà ce qu'est l'Universel. Ce
qu'on dit de tout peut aussi bien s'appliquer à quiconque. C'est de là que le premier débrouillage
linguistique s'est fait. Le grave, c'est que la suite a
consisté à démontrer
à Aristote qui n'en pouvait mais depuis longtemps que l'universalité n'impliquait
pas l'existence. Mais c'est pas ça qu'il y a de grave dans une
certaine appréhension des choses. Que l'universalité n'implique pas
l'existence, nous en faisons le balayage tous les jours. C'est
que l'existence implique l'universalité qui est grave. C'est que dans ce qui est l'existence,
nous jaspinions quelque chose qui, qui participe du général. Alors que tout ce
pour quoi c'est fait, mon petit noeud là borroméen, c'est pour vous montrer,
c'est pour vous montrer que l'existence, c'est de sa nature,
ce qui ex-.
Ce qui tourne autour du consistant mais ce qui fait intervalle, et qui, dans
cet
Beaucoup de gens ont soupçonné enfin,
n'est-ce pas, que l'homme n'est qu'une main, s'il était encore une main,
il y a tout son corps, il pense aussi avec ses pieds, je vous ai même
conseillé de le faire, parce que c'est après tout ce qu'on peut vous souhaiter
de mieux.
Là,
qu'est-ce qui résiste à l'épreuve
de l'existence, à prendre comme, comme ce qui se coince dans le noeud ? Il y
a quand même là un frayage le frayage fait par Freud . Freud n' avait
certainement pas de l'Imaginaire, du Symbolique et du Réel, la notion que
j'ai, la notion que j'ai, parce que c'est le minimum qu' on puisse avoir. Appelez-les
comme vous voudrez, pourvu qu'il y ait trois consistances, vous aurez le noeud.
Ce
que Freud a fait, n'est pas sans se rapporter à l'existence et, de ce fait, à s'approcher
du noeud. Je vais, je vais comme ça, parce que je suis gentil et parce
que je vous ai assez emmerdé
aujourd'hui, je vais tout de même vous montrer un truc que je trouve moi assez
rigolo, et c'est naturellement de mon invention. Et, à mon avis, ça illustre
bien quelque chose qui donne tout son prix à ce sur quoi je vous ai (priés) de
vous interroger à savoir si c' est le même noeud, les deux du milieu ? Freud
n' avait pas l'idée du Symbolique, de l'Imaginaire et du Réel, mais il en
avait quand même un soupçon, le fait que j'ai pu vous en extraire avec le
temps, sans doute et de la patience, que j'ai commencé par l'Imaginaire,
et qu'après ça, j'ai assez dû mâcher cette histoire de Symbolique avec toute
cette référence, cette référence linguistique sur lequel j'ai pas effectivement
trouvé enfin tout ce qui m'aurait bien arrangé. Et puis,
ce fameux Réel
que je finis par vous sortir sous la forme même du noeud.
I1
y a chez Freud une référence à quelque chose qu' il considère comme le
Réel. C'est pas ce qu'on croit. C'est
pas le " Realitätsprinzip ", parce qu'il est trop évident que cette
" Realitätsprinzip " est une histoire, est une histoire, est une histoire
de dire, c'est-à-dire sociale. Mais, supposons qu'il ait
eu le soup-
Ceux-là (Fig.II)
ne tiennent pas, hein, je vous fais remar
J'ai
dit, j'ai dit ici ou si ce n'est pas ici, c'est ailleurs c'est dans mon
discours de Rome, le dernier que j'ai
fait, celui que j'appelle le troisième, j'ai dit que si
j'avais fait les Noms du Père écrits cette fois correctement, j'aurais énoncé une
consistance telle qu'elle nous donnerait raison de certains glissements de Freud : Il
a fallu à Freud, non pas trois, le minimum,
c'est
exactement le même machin lévogyre Ceci pour préciser qu'il ne s'agit pas, bien sûr, d'un d'un changement d'ordre, d'un changement de plan, entre le Réel et le Symbolique, c'est simple- |
(p48->)ment qu'ils se nouent autrement. Se
nouer autrement, c'est ça qui fait l'essentiel du complexe d'Oedipe, et c'est
très précisément ce en quoi opère l'analyse elle-même, c'est à
entrer dans la finesse de ces champs d'ex-sistence, que cette année nous
procèderons.
I1 est déjà une
heure assez avancée,
je renonce, si je puis dire, vu la difficulté de ce, la lenteur de ce que je
vous ai aujourd'hui présenté, je renonce à aller plus loin, remettant à
notre prochaine rencontre qui aura lieu dans huit jours la suite de ce que je
voulais vous dire aujourd'hui.
Je peux quand même marquer quelque chose, c'est que si l'ex-sistence se définit par rapport à une certaine consistance, si l'ex-sistence n'est en fin de compte que ce dehors qui n'est pas un non-dedans, si cette ex-sistence est en quelque sorte ce autour de quoi s'évapore une substance, si l' ex-sistence, telle qu'un Kierkegaard nous l'avance est essentiellement pathétique, il n'en reste pas moins que la notion d'une faille, que la notion d'un trou, même dans quelque chose d'aussi exténué que l'existence garde son sens. Que si je vous ai dit d'abord qu'il y a dans le Symbolique un refoulé, il y a aussi dans le Réel quelque chose qui fait trou, il y a aussi dans l'Imaginaire, Freud s'en est bien aperçu, et c'est bien pourquoi il a fignolé tout ce qu'il en est des pulsions dans le corps comme étant centrées autour du passage d'un orifice à l'autre.
note: bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire,
ou si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par
avance de m'adresser un émail.
Haut
de Page
commentaire relu
ce 17 août 2005