XXII-
R.S.I 1974-1975
version
rue CB note
10 décembre 1974
(p6->)
Voilà. Vous avez donc vu mon affiche, ça se lit comme ça : Rsi . Ca peut se
lire comme ça. Ca peut aussi se lire, puisque c'est en grandes lettres, ça
peut se lire R.S.I . . Ce qui peut-être a suggéré à ceux qui sont avertis : le
Réel,
le Symbolique et l'Imaginaire.
Je voudrais cette année vous parler du Réel, et commencer par vous faire remarquer que ces trois mots, Réel, Symbolique et Imaginaire, ont un sens. Ce sont trois sens différents, mais vous pouvez aussi remarquer que j'ai dit trois sens, comme ça, parce que ça semble aller tout seul ; mais s'ils sont différents, ça suffit-il pour qu'ils fassent trois, s'ils sont aussi différents que je le dis ?
D'où la
notion de commune mesure, qui est difficile à saisir, sinon à y définir
l'unité comme fonction de mesure.
Y en a tant : un, deux, trois. Encore faut-il, pour qu'on puisse dire qu'il
y en a tant, encore faut-il fonder cette unité sur le signe, que ce soit
un signe ou que ce soit écrit é-g-a-l-e, ou bien que
vous fassiez deux petits traits pour signifier égale l'équivalence de ces unités.
Mais
si, par hasard, ils étaient
autres, si je puis dire, l'un à l'autre, nous serions bien embarrassés et, après
tout, ce qui en témoignerait, ce serait le sens lui-même du mot autre.
Encore, faut-il distinguer dans ce sens d'autre, l'autre fait d'une
distinction définie par un rapport extérieur/intérieur, par exemple, comme
Freud le fait, qu'il le veuille ou pas, dans sa seconde topique, qui se
supporte d'une géométrie du sac, où vous voyez une chose, quelque part, dans
les Nouvelles Conférences, une chose qui est sensée contenir, contenir quoi,
c'est drôle à dire, c'est les pulsions. C'est ça qu'il appelle le Ça.
Naturellement, ça le force à y rajouter
un certain nombre d'ustensiles, une sorte de lunule, qui tout d'un coup
transforme ça en une sorte de vitellus sur lequel se différencierait un em-(p7->)bryon.
C'est évidemment pas ce qu'il
veut dire, mais c'est regrettable que ça le suggère. Tels sont les désavantages
des figurations imagées.
Je ne vous dis pas tout ce qu'il est
forcé de rajouter encore sans compter je ne sais quelles hachures, qu'il
intitule du Surmoi. Cette géométrie du sac c'est, c'est bien ce quelque chose
à quoi nous avons à faire, au niveau de la topologie. A ceci près que, que
comme peut-être l'idée vous en est venue, ça se crayonne sur une
surface et, que le sac, nous sommes forcés de l' y mettre. Sur une surface, ça
fait un rond, et de ce rond, il y a un intérieur et un extérieur.
C'est
avec ça qu'on est amené à écrire
l'inclusion, à savoir que quelque chose, I par exemple,
est inclus dans un E, un ensemble. L'inclusion, vous savez peut-être comment ça
s'écrit,
comme ça
- d'où on a déduit un peu vite qu'on pouvait glisser de
l'inclusion, qui est là au-dessus, au signe " inférieur à " (
), à savoir que I est plus petit que E. Ce qui est une imbécillité
manifeste.
Voilà donc le premier autre, autre défini
de l'extérieur à l'intérieur. Seulement, il y a un autre autre - celui
que j'ai marqué d'un grand A - qui lui se définit de n'avoir pas le
moindre rapport, si petit que vous l'imaginiez. Quand on commence à se véhiculer
avec des mots, on est tout de suite dans des chausses-trappes, parce que ce si
petit que vous l'imaginiez, et bien ça remet dans le coup l'imaginaire. Et
quand vous remettez dans le coup l'imaginaire, vous avez toutes les chances de
vous empêtrer.
C'est comme ça même qu'on est parti
pour l'infinitésimal. Il a fallu se donner un mal de chien pour le sortir de
l'imaginaire.
Qu'ils
soient trois, ce Réel, ce
Symbolique et cet Imaginaire qu'est-ce que ça veut dire ? Il y a deux
pentes. Une pente qui nous entraîne à les homogénéiser, ce qui est raide.
Parce que quel rapport ont-ils entre eux ? Et bien c'est justement là ce
dans quoi cette année je voudrais vous frayer la voie.
On
pourrait dire que le Réel, c'est ce
qui est strictement
L'équivoque, ça n'est pas le sens. Le
sens, c'est ce par quoi répond quelque chose, qui est autre que le Symbolique,
et ce quelque chose, il n'y a pas moyen de le supporter autrement que de
l'Imaginaire. Mais, qu'est-ce que c'est que l'Imaginaire ? Est-ce que
même, ça existe, puisque vous soufflez dessus, rien que de prononcer
ce terme d'Imaginaire. I1 y a quelque chose qui fait que l'être parlant se démontre
voué à la débilité mentale. Et ceci résulte de la seule
notion d'Imaginaire, en tant que le départ de celle-ci est la référence au
corps et au fait que sa représentation, je veux dire tout ce qui pour lui se
représente, n'est que le reflet de son organisme. C'est la moindre des
suppositions qui implique le corps,
Seulement
là, il y a quelque chose qui
tout de suite nous fait achopper, c'est que dans cette notion de corps, il faut
y impliquer tout de suite, tout de suite ceci qui est sa définition même, que
c'est quelque chose dont on présume qu'il a des fonctions
Cette dimension s'introduit de ce quelque chose
que lalangue,
Alors,
il y a quelque chose d'un tout petit peu frappant, à voir que la langue
soupçonnée d'être la plus bête
est justement celle-là qui forge ce terme " intellegere ", lire
entre les lignes, à savoir ailleurs que la façon dont le Symbolique s'écrit .
C'est dans cet effet d'écriture du Symbolique que tient l'effet de sens,
autrement dit d' imbécillité - celui dont témoignent jusqu' à ce jour
tous les systèmes dits de la nature. Sans le langage, pas le moindre soupçon
ne pourrait nous venir de cette imbécillité, qui est aussi ce par quoi, par
quoi le support qu'est le corps, nous témoigne, je vous le rappelle, de l'avoir
dit tout à l'heure, mais cela ne vous a fait ni chaud ni froid, témoigne d'être
vivant.
A
la vérité, cette
masse, attestée
de la débilité mentale, est quelque chose dont je n'espère pas, sous aucun
mode, sortir, Je ne vois pas pourquoi ce que je vous apporterais serait moins
débile que le reste. Ce serait bien là que prendrait son sens cette peau de
banane qu'on m'a glissée sous le pied, en me coinçant comme ça au téléphone,
pour que j'aille faire à Nice, une conférence ; je vous le donne en mille, on
m' avait foutu le titre sous la patte : " Le Phénomène Lacanien "
! Eh oui ! Ce que je suis en train de vous dire, c'est que justement je
ne m'attends pas à ce que ce soit un phénomène, à savoir que ce que je dise soit
moins bête
que
La
seule chose qui fait que je persévère,
et vous savez que
I1
y a quelque chose qui s'est produit
pourtant, je vous en fais part, comme ça, parce que je me laisse entraîner ;
naturellement, je pouvais rien leur expliquer de tout ça, puisque pour eux, j'étais
un phénomène. Les organisateurs, en fait, ce qu'ils voulaient, c'était
l'attroupement. I1 y a toujours de l'attroupement pour regarder un phénomène.
Alors, j'allais pas leur dire : " Mais vous savez, je suis pas un
phénomène ! " ,
ç'aurait été de la " Verneinung ". Enfin, j'ai débloqué une bonne
petite heure un quart. Je peux pas dire que je sois content du tout de ce que
je leur ai raconté, parce que qu'est-ce que vous voulez raconter en une heure
un quart ! Moi, avec vous, je m'imagine, bien sûr, que j'ai un nombre d'heures,
comme c'est un tout petit peu plus que trois, c'est sans limite. J'ai bien tort,
parce qu'en réalité, e11es sont pas plus de cinquante, en mettant tout ce que
j'aurai d'ici la fin de l'année. Mais, c'est ça qui aide à prendre le chemin.
Bref,
au bout d'une heure un quart de déblocage,
je leur ai posé des questions, je veux dire, je leur ai demandé de m'en poser.
C'était une demande. Eh bien, vous m'en croirez si vous voulez, contrairement
à vous, ils m'en ont posées pendant trois quarts d'heure ! Et, je dirai plus,
ces questions avaient ceci de frappant, c'est qu'elles étaient des questions
pertinentes. Pertinentes, bien sûr, comme ça, dans une deuxième zone. Enfin,
c'était , c'était le témoignage de ceci que, que dans un certain contexte,
celui où je n'insiste pas, il pouvait me venir des questions, et des questions
pas bêtes, des questions, en tout cas, qui m'imposaient de répondre. De
sorte que je me trouvais devant cette si-(p11->)tuation,
sans avoir eu à récuser le
phénomène lacanien, de l' avoir démontré. Ça, naturellement, c'était même
pas sûr qu'ils s'en aperçoivent eux-même, que c'était ça le phénomène
lacanien. A savoir que j'étais effet pour un public, qui n'a entendu comme ça,
par répercussion, que de très loin, ce que je peux articuler dans cet endroit
qui est ici, et où je fais mon enseignement, mon enseignement pour frayer pour
l'analyste, le discours même qui le supporte, si tant est que ce soit bien du
discours ; et du discours toujours, que cette chose que nous essayons de
manipuler, dans l'analyse, pâtit d'un discours, .
Je
dis donc que c'est ça le
phénomène. Il est en somme de la vague. Si vous me permettez d'employer un terme
qui aurait pu me tenter d'écrire les lettres dans un autre ordre, au lieu de
R-S-I, R-I-S, ça aurait fait un ris, ce fameux ris de
l'eau, sur lequel justement, quelque part dans mes Écrits, j'équivoque ; j'ai
recherché la page tout à l'heure, il y avait quelqu'un là, un copain du
premier rang ; qui les avait ces Écrits ; je l'ai trouvé, c'est à la page 266,
que je joue sur ce ris d' eau (/rideau), voire à y impliquer " mon cher
ami, Leiris dominant " je ne sais pas quoi.
Il faut évidemment que je me réconforte en me disant que ce . . phénomène n'est pas unique. Il n'est que particulier. Je veux dire qu'il se distingue de l'universel. L'ennuyeux, c'est qu'il soit jusqu'à ce jour unique, au niveau de l'analyste. I1 est pourtant indispensable que l'analyste soit au moins deux. L'analyste, pour avoir des effets, et l'analyste, qui ces effets, les théorise, C'est bien en ça que m'était précieux que m'accompagne une personne qui, peut-être, je ne lui ai pas demandé, à ce niveau précis du phénomène, du phénomène dit lacanien, a pu s'apercevoir, précisément là, au niveau de ce que j'avais à dire, de ce que je viens maintenant d'énoncer, à savoir que ce phénomène, je l'ai simplement, cette fois-là, démontré par le fait que de là, de cet attroupement, j'ai reçu des questions ; et que là seulement est le phénomène. Si cette personne, ce dont je ne doute pas, est analyste, elle a pu s'apercevoir que ce phénomène, je l'avais de ce peu que j'ai dit, qui était, je vous le répète, détestable, démontré.
(p12->)
Voici fermée la parenthèse, et je veux
maintenant revenir à ce dans quoi j'ai aujourd'hui à avancer, c'est à savoir
que je n'ai trouvé, pour dire le mot, qu'une seule façon de leur donner, à ces
trois termes, Réel, Symbolique et Imaginaire, commune mesure qu'à les nouer,
de ce noeud bobo . . . bobo . . . borroméen. En d'autres termes, qu'il faut
s'intéresser à ce que j'ai figuré là sur le tableau, et vous avez pu voir,
pas sans mal, pour m'être plusieurs fois, trompé de couleur . . Car, c'est bien
là, que nous retrouverons tout le temps la question : qu'est-ce qui
distingue ce en quoi consiste chacun de ces choses que, dans un temps, j'ai désigné,
de rond de ficelle, qu'est-ce qui distingue chacun des autres. Absolument
rien que le sens. Et c'est en quoi nous avons l'espoir, un espoir, mon
Dieu, sur quoi vous pouvez faire fond, parce que l'espoir, enfin, il n'est que
pour moi dans cette affaire. Et si je n'avais pas la réponse, comme vous le savez,
je ne poserais pas la question.
Nous
avons l'espoir, je vous laisse
l'espoir à court terme, il n'y en a pas d'autre, que nous fassions, cette année,
un pas ensemble, un pas qui seulement consiste en ceci que si nous avons gagné
quelque part quelque chose, c'est forcément, c'est sûr, au dépens d'autre
chose, qu'en d'autres termes, si le discours analytique fonctionne, c'est sûrement
que nous y perdions quelque chose ailleurs. D'ailleurs, qu'est-ce
que nous pourrions bien perdre, si vraiment ce que je viens de dire, à savoir
que tous les systèmes de la nature jusqu'ici surgis sont marqués de la débilité mentale, à quoi bon tellement y tenir. I1 nous reste, quand même, ces
appareils-pivots dont la manipulation peut nous permettre de rendre compte
de notre propre, j'entends à nous analystes, opération.
Sur le noeud borroméen, je voudrais un instant vous retenir. Le noeud borroméen consiste en strictement ceci que trois en est le minimum. Si vous faites une chaîne, avec ce que ce mot pour vous, a de sens ordinaire . . . ça . . . Si vous dénouez deux anneaux de la chaîne, les autres anneaux demeurent noués. La définition du noeud borroméen part de trois. C'est à savoir que si, de trois, vous rompez un des anneaux, ils sont libres, tous les trois, c'est-(p13->)-à-dire que les deux autres anneaux sont libérés. Le remarquable, dans ceci qui est un fait de consistance, c'est que d'anneaux ; à partir de là, vous pouvez en mettre un nombre indéfini. Il sera toujours vrai que si vous rompez un de ces anneaux, tous les autre ; si nombreux soient-ils, seront libres. Je vous ai déjà, je pense suffisamment fait sentir, dans un temps déjà périmé, que pour prendre l'exemple d'un anneau ainsi fabriqué, il est tout à fait
concevable qu'un autre vienne passer
dans la boucle qui consiste, qui est
réalisée par le pliage de ce petit |
Cette propriété est à elle seule ce qui homogénéise tout ce qu'il y a de nombre à partir de trois ; ce qui veut dire que, dams la suite des nombres, des nombres entiers, un et deux sont détachés ; quelque chose commence à trois, qui inclut tous les nombres, aussi loin qu'ils soient dénombrables, et c'est bien ce sur quoi j'ai entendu mettre l'accent, dams mon séminaire, notamment, de l'année dernière. Ce n'est pas tout. Pour borroméaniser un certain nombre de tores consistants, il y a beaucoup plus d'une seule manière, je vous l'ai indiqué, déjà, en son temps, il y a très probablement, une quantité qu'il faut, il n'y a aucune raison de ne pas qualifier d'infinie, d'infinie au sens du numérable, puisque vous n'avez un instant qu'à supposer la façon suivante de faire
une
boucle, pour vous apercevoir que vous
pouvez la multiplier indéfiniment. |
(p14->)ment, et
que, par conséquent, rien
qu'a déjà, dans cette dimension, il y a moyen de nouer ensemble l'un à l'autre
autant de façons qu' il est possible d'en rêver à l'occasion, que vous
pouvez même en trouver d'autres, qu'il n'en sera pas moins vrai que le noeud
borroméen quelqu'il soit a pour limite inférieure, le nombre trois, que c'est
toujours de trois que le noeud borroméen portera la marque, et qu'à ce titre,
vous avez tout de suite à vous poser la question : à quel
registre appartient le noeud borroméen ? Est-ce au Symbolique, à
l'Imaginaire ou au Réel ?
J'avance, dès aujourd'hui, ce que dans
la suite, je me permettrai de démontrer. J'avance ceci : le noeud borroméen, en
tant qu'il se supporte du nombre trois, est du registre de l'Imaginaire .
C'est
en tant que l'Imaginaire s'enracine des trois dimensions de l'espace, j'avance
ceci, j'avance ceci qui ne va nulle part se conjurer avec une esthétique
transcendantale, c'est au contraire parce que le noeud borroméen appartient à
l'Imaginaire, c'est-à-dire, supporte la triade de l'Imaginaire, du
Symbolique et du Réel, c'est en tant que cette triade existe de ce que s'y
conjoigne l'addition de l'Imaginaire, que l'espace, en tant que sensible, se
trouve réduit à ce minimum de trois dimensions, soit de son attache au
Symbolique et au Réel.
D'autres dimensions sont imaginables, et
elles ont été imaginées. C'est pour tenir au Symbolique et au Réel, que
l'Imaginaire se réduit à ce qui n'est pas un maximum imposé par le sac du
corps, ce qui n'est pas un maximum, mais ce qui, au contraire, se définit d'un
minimum, celui qui fait qu'il n'y a de noeud borroméen que de ce qu'il y en ait au moins trois.
Je vais ici, avant de vous quitter, vous
donner une petite indication, quelques points, quelques ponctuations de ce que
nous allons avoir, cette année, à démontrer. Si tant est qu'ici, du rond
bleu, j'ai figuré le Réel, du rond blanc, le Symbolique, et du rond rouge,
celui qui se trouve se supporter du trois, être figuré ici les dominant ; je voudrais vous faire remarquer que il n'est nullement impliqué
dans la notion du noeud, comme tel, du noeud borroméen, qu'il s'agisse de rond
de ficelle ou de tores,
Est-ce qu'il n'y a pas, dans la définition que donne la géométrie euclidienne, du point, comme de l'intersection de deux droites, quelque chose, dont je me permettrai de dire, quelque chose qui pèche, c'est-à-dire, qu'est-ce qui empêche deux droites de glisser l'une sur l'autre ? Seul peut permettre de définir comme tel un point ce qui se présente comme ceci, à savoir trois droites qui ne sont pas ici de simples arêtes, des traits de scie, des
ombres,
mais qui sont effectivement trois droites consistantes, qui, au point ici central, réalisent ce qui |
zéro, c'est-à-dire qui ne
dimense pas.
Je vous suggère de faire l'essai de
ceci, qu'il n'y a pas là simplement trait banal, à savoir que ceci se supporte
aussi bien de trois surfaces, je veux dire qu'avec trois
surfaces, vous obtenez l'effet dit de point, d'une façon aussi valable que celle figurée
ici, disons,
avec trois cordes, - que, d'autre part, vous pouvez rendre sensible que
ces droites ici, ces cordes, vous les obtiendriez de jeu libre, c'est-à-dire
sur trois surfaces ne se coinçant
Ce
que je veux, avant de vous quitter, vous annoncer, c'est donc ceci, - c'est
clair ? -, ici ( figure 3 ) du fait que nous pouvons voir que avec deux
droites infinies, nous pouvons, à
nouer un seul rond de ficelle, maintenir la propriété du noeud borroméen, à
cette seule condition que les deux droites ne sauraient quelque part, entre ce
noeud et l'infini, se recouper que d'une seule façon, c'est à savoir, pour
prendre la ligne droite R, qu'il faut la tirer, si je puis dire, en avant, alors
que la ligne S de la figure de droite, on ne peut la tirer que en arrière,
qu'il ne faut pas, en quelque sorte, qu'il ne faut pas qu'elle soit amené
à se boucler deux à deux, ce que, de toute façon exclut la
figure centrale qui, ayant déjà fait qu'une des boucles, qu'un des ronds, soit
le rond blanc sur le rond rouge, définit, de ce seul fait, quelque soit son
sort ultérieur, la position stricte de la droite infinie bleue, qui doit passer
sous ce qui est dessous, et sur ce qui est dessus, pour m'exprimer d'une façon
simple. A cette condition, le noeud borroméen fonctionne.
Je voudrais vous indiquer ceci, c'est
que si nous situons ce rond, le bleu, du Réel, si nous situons ce rond, du
Symbolique, et celui-ci, de l'imaginaire, je me permets de vous indiquer
qu' ici se situe, se situe d'une mise à plat, autrement dit dune réduction
de l'Imaginaire, car il est clair que l'Imaginaire, toujours, tend à se réduire
d'une mise à plat, que c'est là-dessus que se fonde toute figuration,
étant bien entendu que ça n'est pas parce que nous aurions chiffonné ces
trois ronds de ficelle qu'ils seraient moins noués borroméennement, dans le Réel,
c'est-à-dire au regard de ceci que chacun d'eux dénoué libère
les deux autres, la chose serait toujours vraie.
Comment
se fait-il qu'il nous faille, qu'il nous faille cette mise à-plat, pour
pouvoir figurer une topologie quelconque ? C'est (p17->)
très certainement une question qui
attient à celle de la débilité que j'ai qualifiée de mentale, pour autant
qu'elle est enracinée du corps lui-même.
Petit a, ai-je écrit, ici, soit
dans l'Imaginaire, mais aussi bien dans le Symbolique, j'inscris la fonction
dite du sens. Les deux autres fonctions, celles qui relèvent de ce qui est à définir
comme au regard du point central permettant d'y ajouter trois autres points,
ceci est quelque chose d'à définir, nous avons jouissance. I1 s'agit de
savoir, ces deux jouissances, pour autant que, par exemple, une, nous
pourrions la définir, mais laquelle ? Jouir de la vie, si le Réel, c'est la
vie, nous sommes amenés à l'y référer, mais est-ce sûr, si le Réel,
c'est la vie, la jouissance, pour autant qu'elle participe de l'Imaginaire du
sens, le jouir de la vie, pour tout dire, c'est quelque chose que nous pouvons
situer dans ceci qui, notons-le, n'est pas moins un point que le point
central, le point dit de l'objet a, puisqu'il conjoint, à l'occasion, trois
surfaces qui, également, se coincent .
Qu'en est-il, d'autre part, de cet autre mode de jouissance, celui qui se figure d'un recoupement, d'un serrage, où vient ici
le
Réel, le coincer à la périphérie de deux
autres ronds de ficelle ? Qu'en est-il de cette jouissance
? Ce sont des, près, |
Un point que je suggère est d'ores et déjà
celui-ci, pour revenir à Freud, c'est à savoir que quelque chose de
triadique, il l'a énoncé ; " Inhibition, Symptôme, Angoisse ", je
dirai que l'inhibition, comme Freud lui-même l'articule, est
toujours affaire de corps, soit de fonction. Et pour l'indiquer déjà sur ce schéma,
je dirai que l'inhibition, c'est ce qui, quelque part, s'arrête de s'immiscer,
si je puis dire, dans une figure qui est figure de trou, de trou du Symbolique.
Nous aurons à discuter cette inhibition pour savoir si ce qui se rencontre chez
l'animal, où il y a dans le système nerveux centres inhibiteurs, est quelque
chose
I1 est, à partir de ceci, et pas
seulement à partir, il est tout à fait saisissant de voir que l'angoisse, en tant que elle est quelque chose qui part du Réel, il est tout à fait sensible
de voir que c'est cette angoisse, qui va donner son sens à la nature
de la jouissance qui se produit ici (sous a) du recoupement mis en surface, du
recoupement eulérien du Réel et du Symbolique .
Enfin, pour définir le troisième
terme, c'est dans le symptôme que nous identifions ce qui se produit dans le champ du
Réel. Si le Réel se manifeste dans l'analyse, et pas seulement
dans l'analyse, si la notion de symptôme a été introduite, bien avant
Freud par Marx, de façon à en faire le signe de quelque chose qui est ce qui
ne va pas, dans le Réel, si, en d'autres termes, nous sommes capables d'opérer
sur le symptôme, c'est pour autant que le symptôme est de l'effet du
Symbolique dans le Réel; c'est pour autant que ce Symbolique, tel que je
l'ai dessiné
ici, doit se compléter, ici, et pourquoi est-ce extérieur ? - c'est ce que j'aurai à manipuler pour vous, dans la suite
- c'est pour
autant que l'Inconscient est pour tout dire ce qui répond du symptôme, c'est
pour autant que ce noeud, ce noeud lui, bien réel, quoique seulement reflété
dans l'Imaginaire, c'est pour autant que ce noeud rend compte d'un certain
nombre d'inscriptions par quoi des surfaces se répondent, que nous verrons que
l'Inconscient peut être responsable de la réduction du symptôme.
note: bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire,
ou si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par
avance de m'adresser un émail.
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commentaire relu ce 14 août 2005