XXI-Les non-dupes errent 1973-1974
version rue CB note
(p13->) IL Y A UN PETIT LIVRE, là que. . . je
vais commencer comme ça sur le ton de la confidence , hein , parce que , évidemment
je me demande, je me demande en repartant, n'est-ce pas : suis-je assez dupe - suis-je assez dupe, hein
- pour ne pas errer ?
Errer au sens où je vous l'ai précisé la dernière
fois, ce qui veut dire : est-ce que je colle assez à . . . au discours
analytique , qui n'est quand même pas sans comporter une certaine sorte
d'horreur froide . Est-ce que je colle assez pour ne pas . . . pour m'en
distraire, c'est-à-dire ne pas le suivre vraiment selon son fil ,
ou même , pour employer un terme dont je me servirai plus tard - là où
on m'attend, sur les espaces vectoriels, je vous le dis tout de suite , enfin
, j'aborderai pas ça aujourd'hui, mais les espaces ça introduit une notion,
comme ça, un autre espace dans l'espace. On appelle ça " espace
fibré ".
Mais enfin , ce discours analytique , faut quand même
pas oublier, pour m'excuser si je n'y colle pas tout à fait, hein, c'est que je
l'ai fondé. Je l'ai fondé d'une élaboration écrite, celle qui s'écrit le
petit a et le
superposés à gauche, et puis le S barré et le
à droite .
Quand
il s'agit d'être dupe, n'est-ce-pas, il ne |
ce
que je vais dire maintenant, à
savoir : la mathématique de Freud. Ce qui est repérable à la
logique de son discours. A son errance à lui. C'est-à-dire à la façon dont il
essayait de rendre ce discours analytique adéquat au discours scientifique. C'était
ça son " erre ". C'est ce qui l'a - je ne peux pas dire " empêché "
, enfin - d'en faire la mathématique ; puisque la mathématique il la
faisait comme ça , fallait un deuxième pas pour ensuite pourvoir 1'inscrire.
(p14->) Alors , pendant que je vous parlais la dernière
fois , il m'est revenu, comme ça, des bouffées de souvenirs, de quelque chose
qui bien sûr ne m'arrivait pas ici, qui m'avait tracassé le matin en préparant
ce que j'avais à vous dire.
Voilà, ça s'appelle - tout de suite ,
disons-le - ça s'appelle die Grenzen der Deutbarkeit. C'est quelque
chose qui a un rapport étroit, enfin, avec l'inscription du discours
analytique, c'est que si cette inscription est bien ce que j'en dis, à savoir
le début , le noyau-clé de sa mathématique , il y a toutes les chances
à ce que ça serve à la même chose que la mathématique. C'est-à-dire
que ça porte en soi sa propre limite. Je savais que j'avais lu ça, parce que
je l'avais dans un vieux machin que j'ai racheté comme ça, d'occasion, dans
les débris de ce qui surnageait de l'histoire de Freud, après l'histoire
nazie, alors j'ai eu ce débris... et je me disais que quand même ça avait dû
être recueilli quelque part, vue la date. C'est vrai. Ca a été recueilli dans
le tome III des Gesamelte Schriften . Mais ! Mais pas ailleurs, à savoir
là où
ça aurait dû paraître, étant déjà édité en 1925, en fait, et même déjà
paru , enfin , une première fois si mon souvenir est bon dans . . Eh ben ,
c'est pas paru du tout avant . . . avant " ça " , que j'ai eu , donc.
Alors c'était donc - c'est sorti dans les
Gesammelte Schriften mais ça n'a pas paru là où ça devait paraître au moment
où ça sortait , c'est à savoir dans la huitième édition de la Traumdeutung.
Et c'est pas paru parce que , dans ces notes additionnelles en question , il
y a un troisième chapitre - le premier étant constitué par ces Grenzen
der Deutbarkeit , le second je vous le passe, je vous en reparlerai - et
le troisième signifie die occulte Bedeutung des Traumes .
C'est-à-dire
" la signification occulte ". C'est pour ça que ce n'est pas paru .
Ce qui m'est resté dans l'esprit , ce qui me
tracassait , c'était die Grenzen. Mais à cause du fait que ces Grenzen étaient
associé à la signification occulte , ça n'est pas sorti. Jones raconte ça
quelque part : l'occulte - enfin , il y a une objection . Il y a une
objection de la part du discours scientifique. Et en effet, tel que ça se présente
maintenant , l'occulte , ça se définit très précisément en ceci , enfin
: ce que le discours scientifique ne peut pas encaisser . C'est même
, on peut le dire sa définition . Alors , c'est pas étonnant qu'il y fasse objection
. Cette objection est venue , comme ça, par le véhicule de Jones , et ça peut
paraître une explication toute simple , du fait que ça ne soit pas paru là où
ça devait paraître , à savoir dans la huitième édition.
Freud, vous le savez, c'était pas du tout neuf,
enfin, qu'il
De
sorte qu'il tient compte de tous les faits qui font trou dans son - disons,
je vais vite, là, parce que c'est
pas un mot qui vaut . . . mais qui font " trou " parce que c'est plus
sensible , tout de suite, de la dire comme ça, qui font " trou " -
dans son système ! Mais ce qui n'est pas de son système du tout, il ne
veut rien en savoir. Alors, en se tracassant, comme ça, sur les phénomènes
occultes - dits occultes - ça ne veut pas dire du tout qu'ils sont
" occultes ", qu'ils sont " cachés ", parce que, ce
qui est caché, c'est ce qui est caché par la forme du discours lui-même, mais
ce qui n'a absolument rien à voir avec la forme du discours , c'est pas caché , c'est
" ailleurs ".
Vous
là, tels que vous êtes , comme ça
- je fais appel à votre sentiment , enfin - il y a rien de commun
entre l'inconscient et l'occulte. En tout cas au niveau où vous êtes
là pour
m'entendre, je pense que quand même vous êtes déjà assez rompus à cette idée
que l'inconscient... c'est fondamentalement du langage, hein.
Et si vous avez pu l'autre jour regarder ce que j'avais commencé de faire comme ça,
vaguement au tableau, avec la ligne dite du " voyage ", et puis que
vous avez pu simplement admettre ce que je vous serine depuis vingt ans - enfin,
même
plus -, à savoir ce qui clôt , ce qui termine la Traumdeutung : ce que
j'ai rappelé l'autre jour, à savoir ce fameux désir indestructible qui se
" promène " , qui, sur la ligne du voyage, dès lors que l'entrée dans
le champ du langage s'est produite, accompagne d'un bout à l'autre et Ebenbíld
, toujours le même, sans variation, accompagne le sujet structurant son désir.
Comme
dit Freud ,
Ebenbild , (on traduit " à l'image ", mais c'est pas "
à l'image " , c'est
Ebenbild , c'est une image fixe , toujours la même ! ) à l'image der
Vergangenheit, c'est-à-dire ce qui, à l'image de cet Ebenbild ne
peut même pas s'appeler du passé : c'est toujours la même chose, il n'y a pas
de passé à partir du moment où il s'agit de cette fonction spatiale, le
croisement de la ligne avec ce réseau de la structure , qui se déplace , elle,
selon la ligne, mais en même temps dont on peut dire qu'elle ne se déplace pas
, puisque la ligne , elle ne varie pas . C'est par rapport à la vie en tant que
voyage qu'on peut dire qu'il y en a une partie qui est passée et une autre qui
reste , comme ça, à consommer, qu'on appelle l'avenir. Ces inscriptions du désir
indestructible suivent la glissade. Mais en suivant la glissade , du même coup
elle l'arrête , elle la fige , n'est-ce pas , parce que tout mouvement
est relatif , n'est-ce pas . Et si la glissade là-dedans n'est que
glissade, elle ne constitue pas un re-(p16->)
Alors la structure symbolique ,
n'est-ce pas , elle est à la fin de cette Traumdeutung peut-être
encore à découvrir, mais c'est là-dessus que Freud conclut sa notion
dans ce titre, dans cette conclusion qui vient là comme la pointe même de tout
ce que jamais dans la Traumdeutung il a énoncé du rêve : sa notion est là.
C'est - bien en ça que ce qui en rétroagit , c'est que - c'est ce qu'il
a expliqué à propos du rêve, n'est-ce pas - c'est que : il y a
de l'inconscient, et que l'inconscient c'est ça ; qu'il a pu dire à l'occasion
que l'inconscient , c'est irrationnel , mais que ça veut simplement dire que sa
rationalité est à construire , que même si le principe de contradiction, le
oui et le non, n'y jouent pas le rôle qu'on croit dans la logique classique, n'est-ce pas
- comme la logique classique est dépassée depuis
longtemps, à ce moment-là, ben, il faut en construire une autre...
Ouais...
Et moi, je soupçonne que si die Grenzen der Deutbarkeit
" les limites de l'interprétation "
(c'est ce que ça veut dire) sont pas sorties dans l'édition suivante de l'Interprétation
des rêves, c'est pas simplement parce que c'était
à l'ombre de l'occulte, c'est parce que quand même, là, ça .
. . ça
en remettait. Ca dépassait un peu le truc de l'affirmation que " le désir
est indestructible " ça montrait dans cette structuration du désir
lui-même quelque chose qui justement aurait permis d'en mathématiser
autrement la nature . C'est pour ça que ça vaut la peine , quand même , que
je vous en donne comme ça - il est évident que devant une pareille
assistance il n'est pas possible que je commente vingt-cinq pages de Freud
, il n'y en a pas plus , il y en a même moins - mais je pourrai quand même
aborder le premier paragraphe, ça vous incitera à aller le trouver , parce que
quand même ça a fini par être publié , comme me le fait remarquer ma chère
amie Nicole Sels , qu'à la suite de la séance dernière j'ai lancée sur ce
truc , je lui ai dit : " Mais enfin où diable c'est , cette histoire ?
", cette histoire qui pourtant dans les Gesammelte Schriften, est
indiquée tout de suite après cette pointe sur laquelle j'ai terminé du désir
indestructible et i n v a r i a n t , car c'était de ça qu'il s'agit .
Alors,
comme me le commente - ça
vaut la peine, n'est-ce-pas , comme me le commente la chère
Nicole , qui en connaît un bout pour ce qui est de chercher l'édition
d'un texte (qui en connaît un bout et qui en fout un coup , enfin , c'est
inimaginable ce que je la fais cavaler , je veux dire que , elle cavale , et
qu'elle me rapporte le truc dans les deux heures : là elle a mis beaucoup plus
longtemps : elle a mis au moins trois jours) . Oui, il ne figure ce chapitre
supplémentaire
- parce que je lui avais dit : " Quand même . ce serait curieux que
je le trouve pas dans les Gesammelte
Alors, je ne vous lis pas tout de suite
la chose en allemand.
Ça se dit comme ça : " La question
si on peut donner de tout
Et c'est là qu'on rentre un peu plus
avant .
"
Nos activités geistige , celles de
l'esprit ", c'est comme ça : unsere geistigen Täztigkeiten.
Pour Freud, ça
veut dire " ce qu'on pense ". Les activités de l'esprit , c'est ce
qui est généralement désigné comme les pensées.
Streben
. Streben, c'est un mot qui a d'autres
résonances , n'est-ce-pas , que ce par quoi on le traduit en anglais
, à savoir - dans cette occasion, n'est-ce pas, c'est la traduction
de Strachey justement - pursue . Ça ne poursuit rien du tout . Ça
poursuit rien du tout , streben , quand on suit bien ce que c'est ,
quand on voit l'étoffe du mot , ce qui évidemment se fait avec ses usages précédents
, c'est quelque chose qui est , à inscrire , quelque chose comme ça : vous
comprenez si vous avez une voûte, comme ça, quelque chose en bois : c'est les
tirants. Ça a l'air de la supporter comme ça ; si vous aviez la moindre notion
d'architecture, vous sau-(p18->)
Die Frage, ob man von jedem Produkt des Traumiebens eine Unsere geistigin Tätigkeiten streben entweder ein nutzliches Ziel an oder unmittelbaren Lustgewinn |
Car
qu'est-ce que
ça veut dire un Lustgewinn ? Un gain de Lust . Si l'ambiguïté de
ce terme en allemand, n'est-ce pas, ne permet pas d'introduire dans le Lustprinzip ,
traduit " principe du plaisir " , justement cette formidable divergence
qu'il y a entre la notion du plaisir telle qu'elle est commentée par Freud
lui-même selon la traduction antique, seule issue de la sagesse épicurienne,
ce qui voulait dire jouir le moins possible , parce que qu'est-ce que ça
nous emmerde, la jouissance ! C' est justement pour ça qu'ils se faisaient
traiter de pourceaux , parce qu'en effet , les pourceaux , mon Dieu , ça jouit
pas tellement qu'on s'imagine , n'est-ce pas , ça reste dans sa petite
porcherie , bien tranquilles , enfin , ça jouit au minimum . . .
C'est bien pour ça
qu'on les a traités de pourceaux, parce que tous les autres, enfin, ils étaient
vachement tracassés par la jouissance . Fallait , enfin , qu'ils en mettent un
coup , enfin : ils étaient esclaves de la jouissance. C'est même pour ça,
tiens . . . là je me laisse emporter, hein, c'est même pour ça qu'il y avait
des esclaves, hein. La seule civilisation qui était vraiment mordue par
la jouissance , il fallait qu'elle ait des esclaves . Parce que ceux
qui jouissaient, c'était eux ! Sans les esclaves, pas de jouissance hein . Vous
, vous êtes tous des employés . Enfin , vous faites ce que vous pouvez pour être
des employés. Vous n'êtes pas tout à fait arrivés, mais croyez-moi,
vous y viendrez.
Bon, je me suis un peu
laissé emballer, là comme ça. Réfléchissez quand même un peu à ça,
enfin, n'est-ce pas, qu'il y a que les esclaves qui jouissent.
C'est leur fonction. Et c'est pour ça qu'on les isole , que même on
n'a pas le moindre scrupule à transformer des hommes libres en esclaves , puisqu'en
les faisant esclaves , on leur permet de ne plus se consacrer qu'à jouir . Les
hommes libres, ils n'aspirent qu'à ça. Et comme ils sont altruistes, ils font
des esclaves. C'est arrivé comme ça dans l'histoire, dans notre histoire à nous
. Évidemment
, il y avait des endroits où on était beaucoup plus civilisés :
il n'y avait pas d'esclavage en Chine. Mais le résultat c'est que, malgré
tout ce qu' on dit , ils ne
Bon,
enfin, ( pour la suite du texte
original allemand dont le début est reproduit page 18 , voir à la fin du
chapitre, p 27 ) unmittelbaren Lustgewinn, ça veut dire " un
plus-de-jouir, là, immédiat " . " Dans le premier cas ,
hein , celui du but d'utilite, ce sont, (ces geistigen Tätigkeiten ,
ces opérations
spirituelles) ce sont des décisions intellectuelles, des préparations à la
manipulation, hein, Handlungen , ou des communications an Andere
aux autres
" , à savoir que l'on parle pour les - comme je viens de dire - pour les
manipuler , comme vous dites .
" Dans
l'autre cas, nous appelons ça
- nennen wir sie ( sie, c'est à savoir les gestigen Tätigkeiten)
Spielen und Phantasieren nous appelons ça des jeux et le fait
de fantasmer. Bien sûr, qu'il dit, bekanntlich , n'est-ce pas, 1'utile,
c'est simplement aussi quand même un détour , ein Umveg, pour une satisfaction
de
jouissance. " Mais c'est pas en soi qu'elle est visée, n'est-ce pas.
" Le
rêver " - il n'a pas dit
le rêve - le fait de rêver est donc
une activité de la seconde espèce "
, à savoir ce qu'il a défini par le
Le rapport de l'homme au langage ,
lequel ne peut se . . . simplement , s'attaquer que sur la base de ceci : que le
signifiant c'est un signe, qui ne s'adresse qu'à un autre signe ; que le
signifiant, c'est ce qui fait signe à un signe , et que c'est pour ça que
c'est le signifiant . Ça n'a rien à faire avec la communication à quelqu'un
d'autre, ça détermine un sujet , ça a pour effet un sujet . Et le sujet ,
c'est bien assez qu'il soit déterminé par ça, en tant que sujet, à savoir
qu'il surgisse de quelque chose qui ne peut avoir sa justification qu'ailleurs .
A ceci près que dans le rêve , on la voit , à savoir que l'opération
du chiffrage , c'est fait p o u r 1 a j o u i s s a n c e . A savoir que les choses sont faites pour que dans le chiffrage on y gagne ce quelque chose
qui est l'essentiel du processus primaire , à savoir un Lustgewinn. C'est ça
qui est dit là.
(p20->) Et puis ça continue . Et non seulement
ça continue , mais ça appuie . Et ça montre bien en quoi, pour
quoi le rêve
fonctionne, c'est à savoir qu'il n'est fait et n'est fait en rien , et c'est
pour ça qu'il fonctionne , pour ça : il n'est fait en rien - " que
pour le sommeil, den SchLaf verhütten , protégé ". Il protège le
sommeil. Ce que Freud n'a dit , comme ça, qu'incidemment dans divers points , là
il insiste . Je veux dire que la question qu'il introduit , c'est en quoi précisément
ce qui du rêve dépend de l'inconscient , c'est-à-dire de la
structure, de la structure du désir - ce qui du rêve pourrait bien
incommoder le sommeil.
Sur
le sommeil, il est clair que nous ne savons pas grand-chose . Nous ne savons
pas grand-chose justement parce que , parce que ceux qui les étudient ,
comme ça , comme faits , avec
deux petits encéphalographes, encéphalopodes, encéphalo-tout-ce-que-vou-voudrez,
ben, ils lient des choses ensemble, enfin mais . . . c'est quand même curieux,
n'est-ce pas, qu'une chose aussi répandue dans la vie, là, comme on dit,
que le sommeil - enfin je n'avance rien, là, je constate que : on n'a
jamais posé la question de ce que ça avait à faire avec la jouissance. Tout
ça parce que la jouissance , enfin , c'est , faut bien dire qu'on n'en a pas
fait un ressort tout à fait majeur de la conception du monde , comme on
s'exprime .
Qu'est-ce que le sommeil ? C'est
peut-être là que la formule de Freud pourrait évidemment prendre son
sens et rejoindre l'idée du plaisir : si j'ai parlé des pourceaux tout à
l'heure, c'est parce qu'ils roupillent souvent, oui. Ils ont le moins de
jouissance possible dans la mesure où plus ça dort mieux ça vaut. En tout cas
ça collerait avec - si mon hypothèse est bonne à -savoir que c'est dans
le chiffrage qu'est la jouissance ; on peut voir aussi, on peut voir
par là , enfin , quelque chose , c'est que en effet le chiffrage
du rêve , après
tout , il est pas poussé si loin que ça , si loin qu'on le dit , enfin ? C'est. . . j'ai déjà expliqué la
condensation, le déplacement, c'est... c'est la
métaphore, c'est la métonymie , et puis c'est toutes
sortes de petites manipulations , comme ça , qui étendent la
chose dans l'Imaginaire.
C'est
dans cette direction là,
hein,
qu'il faut voir la jouissance. Alors on pourrait peut-être s'élever, n'est-ce
pas, à une structure , comme ça conforme , conforme à
l'histoire du chiffrage , c'est que si c'est dans le sens de ce quelque chose
qui arrive . . . à quoi ? die Grenzen, les limites. Là est l'erreur.
Les limites
der Deutbarkeit , si vous lisez bien ces quatre pages, car il n'y en a pas
plus , vous vous apercevrez que , ce qui la signale , cette limite, c'est exactement
le même moment quand ça arrive au sens. A savoir que le sens il est en somme
assez court. C'est pas trente six sens qu'on découvre au bi-du-bout
de l'inconscient : c'est le sens sexuel. C'est-à-dire très précisément
le " sens non-sens ". Le sens où ça foire la Verhältnis .
La Beziehung,
elle,
a lieu
Et c'est bien pour ça que, il y a un
moment où le rêve, ça se dégonfle, c'est-à-dire qu'on cesse de
rêver et que le sommeil, il reste à l'abri de la jouissance. C'est parce
qu'en fin de compte on en voit le bout .
Mais
l'important , l'important pour nous , s'il est vrai que ce sens sexuel
il ne se définit que de ne pas pouvoir s'écrire,
c'est de voir justement ce qui, dans le chiffrage - non pas dans le déchiffrage
- ce qui dans le chiffrage nécessite die Grenzen , le même mot, ici
employé dans le titre, le même mot sert à ce qui, dans la mathématique , se
désigne comme " limite ". Comme limite d'une fonction, comme limite
d'un nombre réel. Ca peut augmenter tant que ça veut , la variable , - la fonction
ne dépassera pas certaines limites.
Et
le langage, c'est fait comme ça.
C'est quelque chose qui,
Alors il reste nos histoires de Freud
avec son occulte.
L'histoire
d'occulte, c'est très
curieux, n'est-ce pas ? Je vous ai parlé de la huitième édition , mais
pas de la septième. La septième, c'est impossible de mettre la main dessus,
non pas à cause des nazis , cette fois , mais parce qu'elle est parue
probablement en très peu d'exemplaires, enfin, c'est sorti en 1919, vous vous
rendez compte ! La chose fabuleuse, c'est que quand même, grâce à une autre
amie (vous voyez, je n'ai que des amis), Nany Bridgman , Nany Bridgman. qui est
à la B . N . a mis la main sur la septième. Eh bien, ça m'a soulagé, hein.
Parce que la façon dont Freud est traduit - il est vrai que ça a surtout
commencé avec Marie Bonaparte, bon . . . mais avant, il y avait eu Isaac Meyerson
; j'avais été , je lui en demande pardon , jusqu à penser que pour lui, c'était
le même truc, à savoir qu'il écrivait n'importe quoi ; j'avais été jusque là,
et pourquoi ? Parce que ( je ne l'ai pas apporté à, comme ça, c'est
malheureux, je l'ai oublié , voilà la vérité ) il y a une petite phrase , il
y a une petite phrase au moment où Freud pose la question, c'est ça qui
culmine dans ce dernier paragraphe dont je vous ai parlé, au mo-(p22->)ment
où
Freud pose la question de ce qu'il en est , quel est l'ordre de la réalité de
ce rêve - il est forcé d'appeler ça " psychique ", mais en même
temps ça le tracasse de l'appeler psychique, parce qu'il sent bien que l'âme
, enfin, ça colle pas cette histoire, enfin que l'âme c'est quand même pas différente
du corps, bon .
Alors là,
il évoque la réalité matérielle, il n'a pas vu très bien à ce
moment-là que le matériel , il l'avait là : c'était tout son bouquin,
tout simplement à savoir la façon dont il avait traité le rêve, en le
traitant par la manipulation du déchiffrage, c'est-à-dire après
tout avec simplement ce que le langage comporte dimension, de chiffré .
Alors là,
il s'engage dans ce qu'il en est, en fin de compte, de cette réalité, et il
est saisi - il est saisi uniquement là , c'est la seule édition où il y
a une phrase comme ça, une phrase où, tout d'un coup, il répudie ce fait : un
savant, un savant certes modeste, il le qualifie comme ça, il y a quand même
deux trucs que de toute façon - enfin , il met là une barrière, il ne
peut pas encaisser - c'est la subsistance de ce qui est mort.
Ça ça vise
l'immortalité de l'âme.
Et deuxièmement,
le fait que tous les éléments de l'avenir soient calculables. Ce qui, évidemment
là, rejoint n'est-ce pas, rejoint le sol solide d'Aristote, hein. L'âme
dans Aristote est définie de telle sorte qu'elle n'implique nullement son
immortalité , et c'est d'ailleurs grâce à ça qu'il peut y avoir
un progrès
de la science , c'est à partir du moment où en effet on s'intéresse
au corps - et puis deuxièmement, deuxièmement ceci : c'est le maintien
du contingent comme essentiel. Et après tout , pourquoi le contingent, à savoir
ce qui va se passer demain, nous ne pouvons pas le prédire ? En beaucoup de
choses nous pouvons le prédire. De quoi se sert Aristote dans sa définition du
contingent ? De savoir qui est-ce qui va demain avoir la victoire, de
savoir si dès aujourd'hui, au nom de ceci, que demain une chose s'appellera
" victoire de Mantinée " , est-ce que nous pouvons écrire dès
aujourd'hui , écrire : victoire de Mantinée. C'est uniquement de ça qu'il
s'agit dans l'argumentation d'Aristote à propos du contingent . C'est tout de
même
une belle occasion de nous interroger sur ce pour quoi des événements qui ne
sont pas d'ailleurs n'importe lesquels , qui sont des événements , disons ,
humains - je ne vois pas pourquoi je répugnerais là à l'énoncer ainsi - pourquoi
est-ce que c'est ça le contingent ? Parce qu'après
tout, il y a quand même des événements humains qui sont d'autant plus prévisibles
qu'ils sont constants. Par exemple j'étais sûr que vous seriez aussi nombreux
aujourd'hui que la dernière fois - pour des raisons d'ailleurs aussi
obscures mais enfin . c'était calculable . Pourquoi est-ce qu'une victoire n'est
pas calculable ? Qui est-ce qui me répond ?...
( A Madame Gloria Gonzalès, sa secrétaire : Donnez-moi un cigare . )
(p23->)
Écoutez : une
victoire n'est pas calculable...
Quelqu'un dans la
salle : - Parce qu'il faut être deux. .
- Il y a de
l'idée . . .
I1
y a de l'idée,
c'est évident, enfin, c'est vrai, comme vous dites, il faut être deux, et même
parfois un peu plus . . . Mais en allant dans ce sens-là, n'est-ce
pas, vous voyez bien que, malgré tout, vous glissez tout doucement du côté,
du côté où ce deux, où ce deux foire : à savoir du côté du rapport sexuel
. C'est tout un truc, hein, d'être deux. Oui. Quand je pense que je n'aurai pas
le temps aujourd'hui de vous raconter toutes les belles choses que j'avais préparées
pour vous sur l'amour, eh ben , ça me déçoit un peu mais c'est parce que j'ai
traîné, et puis j'ai traîné comme ça parce que . . . parce que j'ai voulu faire
quand même un chiffrage soigné, c'est-à-dire ne pas trop errer,
hein, alors pour le reste , enfin , vous pourrez peut-être un petit peu
attendre.
Mais
pour me référer
à quelque chose que j'ai déjà avancé je l'ai dit de mille façons, bien
souvent, mais un jour je l'ai dit tout à fait cru, comme ça, en clair , j'ai
dit que : l'effet de 1'interprétation - pour me limiter à ce à quoi, n'est-ce
pas, je dois rester collé, je dois rester dupe , et plus encore
d u p e sans m e f o r c e r , parce que si je suis dupe en me forçant,
eh bien j'écrirai le Discours sur les passions de l'amour, justement,
c'est-à-dire
ce qu'a écrit Pascal, et qu'est-ce qu'on voit qu'il se force, hein ? Après
ça, naturellement ça a lâché, ça a claqué, il n'a jamais pu y revenir,
mais enfin, il est assez probable ( j'en suis pas sûr ) qu'il s'est forcé, quand
il a écrit ça, quand même. Ça donne des résultats absolument stupéfiants,
n'est-ce pas. C'est absolument magnifique, enfin : en se forçant, on
arrive à dire . . . on arrive, on arrive vraiment à ne pas errer. Lisez-ça,
enfin ça colle, l'amour ça se passe comme ça. Absolument déconcertant, mais
ça se passe comme ça. Bon.
Qu'est-ce que
ça veut dire que l'interprétation est i n c a l c u l a b l
e dans ses effets ?
Ca veut dire que son seul sens, c'est la jouissance ; c'est
la jouissance, d'ailleurs, qui fait tout à fait obstacle à ce que le rapport
sexuel ne puisse d'aucune façon s'inscrire, et qu'en somme, ça permet d'étendre à la
jouissance cette formule que l'effet de l'interprétation est incalculable.
Si vous réfléchissez bien, en effet, à ce qui se passe à la rencontre de ces
deux troupeaux qui s'appellent armée, n'est-ce pas, et qui d'ailleurs sont
des discours, des discours ambulants, enfin je veux dire que chacun ne tient
que parce qu'on croit que le capitaine, c'est S . Bon . . . I1 est tout de même
tout
à fait clair que si la victoire d'une armée sur une autre est strictement imprévisible,
c'est que d u c o m b a t t a n t o n n e p e u
t
p a s
c a 1 c u 1 e r 1 a j o
u i s s a n c e . Que tout est là, enfin si il y en a qui
jouissent de se faire tuer, ils ont l'avantage.
(p24->) Voilà. C'est un petit aperçu
concernant ce qui peut en être du contingent, c'est-à-dire de ce
qui ne se définit que de l'incalculable . . . Ouais.
Alors
maintenant , quand même , je ne
vais tout de même pas vous quitter sans vous dire, enfin quelques petits mots
de ce qu'il en est tout à l'opposé de la ligne, comme ça, où nous nous
sommes , enfin , exercés - ou bien je me suis exercé devant vous - mais où quand
même
- enfin il y a des chances, comme ça - un peu
suivi, au moins suivi par votre silence, n'est-ce pas . . . L'occulte, ça
peut quand même pas seulement se définir par le fait enfin , que c'est rejeté par
la science.
Parce
que , comme je viens de vous dire , c'est fou tout ce que ça rejette ,
la science hein '. En principe tout ce que nous venons de dire , et qui
existe pourtant , quand même . A savoir la guerre.
Ils sont là, tous, les savants, à se creuser la tête : Warum Krieg
? Ah ! ah !
pourquoi la guerre ? Ils n'arrivent pas à comprendre ça, les pauvres . . .
ouais . . . Ils se mettent à deux pour ça , hein , Freud et Einstein . C'est
pas en leur faveur . . .
Mais
enfin , l'occulte ,
l'occulte
c'est bel et bien sûrement ça : cette absence de rapport .
Et je vous en dirais bien même un petit peu plus , enfin , s'il fallait pas tout
de même que
je précise bien comment ça se présentait du temps de Freud. Parce que là
c'est tout à fait clair. Tout ce qu'il a écrit, n'est-ce pas,
Psychoanalyse und Telepathie , Traum and Telepathie, dont ont fait
Dieu sait quel mauvais usage les gens qui ont isolé ça sous le nom de phénomène
" psi ", c'est des escrocs , n'est-ce pas . Il faut quand même
bien voir que Freud , alors - lisez ses textes , n'est-ce pas , ceux
dont je viens de donner le titre , quand même , ceux-là , on les trouve
, contrairement aux Grenzen der Deutbarkeit.
C'
est tout à fait clair : il dit
que le rêve et la télépathie , par exemple , ça n'a strictement rien à faire .
C'est même au point qu'il va jusqu'à dire que la
télépathie , c'est
quelque chose du même ordre , enfin , je l'admets , pourquoi
pas , c'est
de l'ordre de la communication . Et dans le rêve , c'est traité comme
n'importe quelle autre , à savoir la première partie de ce que je vous avais énoncé
tout à l'heure , à savoir etwass
(p25->) On peut , il n'y a qu'à traiter le cas
, il n'y a qu'à l'envisager, à opérer avec lui, en pensant que, comme
n'importe quel autre résidu du jour, il y a eu avertissement télépathique.
Que ce soit télépathique ou pas , autrement dit , il s'en fout , la seule
chose qui l'intéresse c'est que c'est repris dans le rêve , ceci (je ne peux
pas vous faire la lecture parce qu'il est trop tard, n'est-ce pas) ceci est
énoncé dans Freud il faut considérer pour concevoir quelque chose aux
rapports de la télépathie et du rêve, que la télépathie s'est produite
comme un reste, r é s i d u de la journée précédente.
Il
préfère admettre ça, quoique bien
sûr, naturellement . . . il préfère admettre le phénomène télépathique - c'est ça
le sens de sa position - que de le faire rentrer dans le
rêve. Et il souligne , il souligne , à savoir il dit pourquoi : parce que le
rêve c'est fait - et il fait toute la liste - avec toute une série
de chiffrages et que ces chiffrages ne peuvent porter que
sur un matériel
qui est constitué par les restes diurnes . Il préfère mettre la télépathie,
la ranger dans les événements courants - à ceci : de la
rattacher en rien aux mécanismes eux-mêmes de l'inconscient. C'est si facile à
confirmer, il suffit que vous vous reportiez - bien sûr naturellement en
français ça n'a jamais été traduit mais quand même, il y en a certains
d'entre vous qui lisent l'anglais, même j'espère, beaucoup, et d'autre part un
certain nombre qui lisent l'allemand - reportez-vous aux textes de
Freud sur l'inconscient et la télépathie : il n'y a jamais d'ambiguïté , il
préfère tout à savoir, en somme, non seulement ce qu'il met en doute, mais ce
sur quoi-ce dont il se lave les mains, ce dont il dit : je n'ai là-dessus
aucune compétence. Mais il préfère admettre que la télépathie existe à
simplement la rapprocher de ce qu'il en est de l'inconscient .
Autrement dit , tout ce qu'il émet ,
tout ce qu'il avance comme remarquable, considérant certains rêves, tout ce
qu'il avance comme remarquable consiste toujours à dire : il n'y a rien eu
d ' autre que de rapport au rêve en tant que chiffrage. Ou encore que de
rapport de l'inconscient de l'occultiste ou du diseur de bonne fortune avec
l'inconscient du sujet. En d'autres termes il dénie tout phénomène télépathique
auprès de ceci - il dénie au regard de ceci : qu'il
n'y a eu que repérage
du désir. Ce repérage du désir, il le considère comme toujours possible, ce
qui veut dire - ce qui veut dire par rapport à mon inscription de l'autre
jour de la vie comme voyage et de la structure qui se déplace en même temps
que le voyage dessiné, dessiné linéairement.
La
question peut se poser, et comment ne se poserait-elle pas , si vraiment
la structure est ponctuée par le désir
de l'Autre, en tant que tel, si déjà le sujet naît inclus dans le langage,
inclus dans le langage et déjà déterminé dans son inconscient par le désir
de l'Autre, pourquoi n'y aurait-il pas entre tout ça une certaine solidarité
? L'inconscient n'exclut pas - (p26->)
Et
le plus fort, ce qu'il souligne, n'est-ce
pas, c'est que ce détournement de l'attention, il est justement
obtenu par la façon dont le diseur de bonne fortune se tracasse lui-même avec
toutes sortes d'objets mythiques. Ça détourne assez son attention pour qu'il puisse
enfin , appréhender quelque chose qui lui permette de faire la prédiction
suivante à une telle jeune femme qui a enlevé sa bague de mariage pour lui
faire croire que . . . enfin , pour rester anonyme ; il lui dit qu'elle va se
marier et qu'elle aura deux enfants à trente-deux ans . Il n'y a
d'explications à cette prédiction - qui d'ailleurs ne se réalise
absolument pas, mais qui malgré qu'elle ne se soit pas réalisée, laisse le
sujet qui en a été le destinataire, absolument dans l'enchantement . Chaque
fois que Freud souligne un fait de télépathie , c'est toujours un fait de cet
ordre , à savoir où la prédiction ne s'est nullement réalisée ; ne s'est
nullement réalisée, mais qui par contre laisse le sujet dans un état de
satisfaction absolument épanouie. On ne pouvait rien lui dire de mieux . Et en
effet , ce chiffre trente-deux en l'occasion, était inscrit dans son désir.
Si l'inconscient est ce
L'intérêt
. L'intérêt est ceci que
Freud sait très bien souligner éventuellement, n'est-ce pas, c'est que,
le seul point remarquable de ces faits dits d'occultisme , c'est qu'ils
concernent toujours une personne à qui on tient , pour qui on a de l'intérêt.
Que l'on aime. Mais il est tout ce qu'il y a de plus concevable
que d'une personne que l'on aime, on ait avec elle quelques rapports inconscients.
Mais ce n'est pas, ce n'est pas en tant qu'on l'aime . Parce qu'en tant qu'on
l'aime , c'est bien connu , n'est-ce pas , on la rate . On n'y arrive pas . Alors
il s'agit tout de même de deux choses, dans ces prétendues informations télépathiques.
Il y a le contenu de l'information. Et puis il y a le f a i t de
l'information. Le fait de l'information , c'est à très proprement parler ce
que Freud repousse. Il veut bien l'admettre comme possible, mais dans un monde
avec quoi il n'a strictement rien à faire. Pour (p27->)
L'initiation
c'est ce dont nous avons des débris au titre de l'occultisme. Ça prouve
simplement que c'est la seule chose qui, en fin de compte, nous intéresse
encore dans l'initiation . Je ne vois pas pourquoi je ne donnerais pas à
l'initiation, que l'Antiquité connaissait, enfin, un certain statut. Tout ce
que nous pouvons entrevoir des fameux Mystères - et tout ce qui peut nous
en rester encore dans des pays ethnologiquement situables, de quelque chose de
l'ordre de l'initiation - c'est lié , c'est lié à ce que quelque part ,
quelqu'un comme Mauss n'est-ce pas, avait appelé " technique
du corps " je veux dire que, ce que nous avons et qui nous concerne dans
ce discours, autant analytique que scientifique, voire universitaire, voire celui
du Maître et tout ce que vous, voudrez . . . c'est que , elle se présente
elle-même , l'initiation , quand on regarde la chose de près, toujours
comme ceci : une approche , une approche qui ne se fait pas sans toutes sortes
de détours , de lenteurs , une approche de quelque chose où ce
qui est ouvert, révélé, c'est quelque chose qui, strictement, concerne
la jouissance. Je veux
dire qu'il n'est pas impensable que le corps, le corps en tant que nous le
croyons vivant, soit quelque chose de beaucoup plus calé que ce que connaissent
les anatomo-physiologistes . Il y a peut-être
une science de la jouissance, si on peut s'exprimer ainsi. L'initiation
en aucun cas ne peut se définir autrement. Il n'y a qu'un malheur, c'est
que de nos jours, il n'y a plus trace, absolument nulle part, d'initiation. Voilà.
* Suite du
texte allemand de Freud dont Jacques Lacan commence l'explication page 17 ; la
première partie du texte a été reproduite page 18
Un ersteren
Falle sind es intellektuelle Encscheidungen, Vorbereitunqen zu Handlungen oder Mitteilungen an
andere ; im anderen Falle nennen wir sie Spielen and Phantasieren. Bekanntlich ist
auch das Nützliche mur ein Umweg zur lustvollen Befriedigunpg. Das Träumen ist nun eine
Tätigkeit der zweiten Art, die ja eintwicklungsggeschichtlich die ursprünglichere ist.
Es ist irreführend, ru sagen, das Träumen bemühe sich sum die bevorstehenden Aufgaben des Lebens
oder suche Probleme der Tagesarbeit zu Ende zu führen. Darum kümmert sich das
vorbewuBte Denken. Dem Träumen liegt soiche nützliche Absicht ebenso ferne
die die der Vorbereitung einer Mitteilung an einen anderen. Wenn sich der
Traum mit |
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