XIV- La logique du fantasme. 1966-1967
version rue CB
24 Mai 1967 note
(p261->) Je vais essayer de vous faire entrer aujourd'hui dans cette arcane
qui pourrait être
triviale dans la psychanalyse. Elle n'en est pas moins qu'une arcane, à savoir
ceci que vous rencontrez à
tous les tournants, que si le sujet analysé, le sujet analysable adopte ce
qu'on appelle une position régressive, ou encore préœdipienne, pré-génitale,
pré quelque chose, qui serait bien souhaitable, dont on pourrait s'étonner à
cette occasion qu'on ne la désigne que post, puisque c'est pour se dérober au
jeu, à l'incidence de la castration, que le sujet est censé s'y réfugier. Si
j'essaie cette année d'ébaucher une structure qui s'annonce comme logique
d'une logique hasardeuse, combien précaire peut-être, ou aussi bien je vous ménage
n'y donnant pas trop vite les formes auxquelles j'ai pu me fier dans mes propres
gribouillages, mais essayant de vous montrer l'accessible d'une articulation
de telle sorte sous cette forme facile qu'enfin j'ai choisi entre d'autres qui
consiste simplement à m'emparer de ce qu'il y a de plus incommensurable au Un,
nommément, le nombre d'or, et ceci à cette fin seulement de vous rendre
tangible combien par un tel chemin où je vous le répète, je ne prétends
point ni vous donner les pas définitifs, ni même les avoir fait moi-même,
mais combien est préférable un tel chemin qui s'assure de quelque vérité
concernant la dépendance du sujet, plutôt que de se livrer à ces exercices pénibles
qui sont ceux de la prose analytique commune et qui se distinguent en ces sortes
de tortillements, de détours insensés qui semblent toujours nécessaires pour
rendre compte de ce jeu des positions libidinales.
La mise en exercice de tout une population d'entités subjectives que vous
connaissez bien et qui traînent partout, le moi, l'idéal du moi,
le surmoi, le Savoir sans compter ce qu'on peut y ajouter de
nouveau, de raffiné en distinguant le Moi Idéal de l'Idéal du
Moi, est ce que tout cela ne porte pas en soi-même, voire, comme il se fait
dans la littérature anglo-saxonne depuis quelque temps, y adjoindre le self
qui, pour manifestement y être adjoint pour porter remède à cette multitude
ridicule, n'y échoue pas moins pour ne représenter que la façon dont il est
manié, qu'une entité supplémentaire.
Entité, être de raison, toujours inadéquat à partir du moment où nous
faisons entrer en jeu, d'une façon correcte, la fonction du sujet comme rien
d'autre que ce qui est représenté par un signifiant auprès d'un autre
signifiant.
(p262->) Un
sujet n'est en aucun cas une entité autonome, seul le nom propre peut en
donner l'illusion. Je, c'est trop dire qu'il soit suspect, depuis que je vous en
parle, il ne doit même plus l'être, il n'est très précisément que ce sujet,
que comme signifiant je représente pour le signifiant marche, par exemple, ou
pour le couple de signifiants : la boucle, je la boucle.
Vous sentez que si j'ai pris cette formule, c'est pour éviter la forme
pronominale, je me tais, qui assurément commencerait à nous mener bien loin si
nous posions la question de ce que veut dire le me dans une telle forme,
comme dans bien d'autres.
Vous verrez combien son accession prétendue réfléchie s'étale en un éventail
qui ne permet à aucun degré de lui donner quelque consistance. Mais je ne m'étendrai
pas bien sûr dans ce sens qui n'est ici qu'un rappel.
Il est donc une fonction, une fonction subjective qui s'appelle la castration et
dont on doit rappeler qu'il ne peut qu'être frappant qu'on nous la donne, et
ceci n'a jamais avant la psychanalyse, été dit, qu'on nous la donne pour
essentielle à l'accès de ce qu'on appelle le génital. Si cette expression était
appropriée, au dernier carat, je veux dire qu'elle ne l'est pas, on
pourrait s'émerveiller de quelque chose qui alors s'exprimerait ainsi : que,
disons comment ça se présenterait si on l'aborde du dehors, et après tout
nous en sommes toujours là, que le passage au fantasme, de l'organe est dans
une certaine fonction, assurément privilégiée dès lors, la génitale plus précisément,
nécessaire pour que la fonction s'accomplisse. Je ne vois aucune façon ici de
sortir de l'impasse, sinon à dire aux psychanalystes, l'importance notable dans
la topographie politique à employer ce moyen, je veux dire qu'au tournant d'une
phrase, sans même bien s'apercevoir de la portée de ce qu'ils disent, ils nous
affirment après tout que la castration, c'est un rêve, ceci employé au sens où
c'est des histoires de malades. Or, il n'en est rien, la castration. est une
structure subjective, tout à fait essentielle, précisément à ce que quelque
chose du sujet, si mince que ce soit entre dans cette affaire que la
psychanalyse étiquette : le génital.
Je dois dire qu'à cette impasse je pense avoir apporté une petite
entrebaillure, avoir, comme on dit, changé quelque chose à cela pour autant
qu'il n'y a pas très longtemps, il y a 4 - 5 rencontres, que j'ai introduit la
remarque qu'il ne saurait s'agir que de l'introduction du Sujet dans cette
fonction du génital si tant est que nous sachions ce que nous voulons dire
quand nous l'appelons ainsi, c'est-à-dire du passage de la fonction à l'acte,
de la mise en question de savoir si cet acte peut mériter le titre d'acte
sexuel, il n'y a pas, il y a, qui le sait, il y a peut-être, nous saurons peut-être
un jour s'il y a un acte sexuel. Aussi ai-je commenté le sexe, le mien, le
tien, le vôtre, repose sur la fonction d'un signifiant, capable d'opérer dans
cet acte. Quoiqu'il en soit, on ne saurait d'aucune façon s'évader de ceci qui
est affirmé non seulement par la doctrine, mais que nous rencontrons à tous
les tournants de notre expérience, que n'est capable d'opérer dans le sens de
l'acte sexuel, je parle de quelque chose qui y ressemble, et ne soit pas ce à
quoi je vais essayer de me
Normé a un sens très précis, au franchissement de la géométrie affine vers
la géométrie métrique. Bref, on en entre dans un certain ordre de mesure qui
est celle que j'essaie d'évoquer avec mon nombre d'or qui ici, je le répète,
n'est bien que métaphorique. Réduisez-le au terme de l'incommensurable, le
plus espacé qui soit au regard de l'Un. Donc, le complexe de castration,
je le dis, j'espère n'avoir à le dire ici que pour les oreilles novices, ne
saurait aucunement se contenter du support de la petite histoire du genre : papa
a dit, on va te la couper si tu prétends succéder à ton père.
D'abord, parce que la plupart du temps, comme bien sûr tout le monde depuis
longtemps a pu s'en apercevoir, pour ce qui est de cette petite histoire, de ce
menu propos, c'est maman qui l'a dit au moment précis où Jean succèdait en
effet à son père, mais dans cette mesure modique qu'il se tripotait
tranquillement dans un petit coin, tranquille comme Baptiste, qu'il se tripotait
son petit machin, comme déjà avait fait papa à son âge. Ceci n'a rien à
faire avec le complexe de castration, c'est une petite historiole qui n'est pas
rendue plus vraisemblable par le fait que la culpabilité sur la masturbation
se rencontre à tous , les tournants de la genèse des troubles auxquels nous
avons à faire. II ne suffit pas de dire que la masturbation n'a rien de
physiologiquement nocif et que c'est par sa place dans une certaine économie
subjective qu'elle prend son importance, nous dirons même comme je l'ai rappelé
une de ces dernières fois, qu'elle peut prendre une valeur hédonique tout à
fait claire, puisqu'elle peut, être poussée jusqu'à l'ascétisme et que telle
philosophie peut en faire, à condition bien sûr, d'avoir avec sa pratique une
conduite totale cohérente, peut en faire un fondement de son bien être.
J'ai rappelé Diogène à qui non seulement elle était familière mais qui le
promouvait en exemple de la façon dont il convenait de traiter ce qui reste
dans cette perspective le menu surplus d'un chatouillement organique :
titillation.
Il faut bien dire que cette perspective est plus ou moins immanente à toute
position philosophique et même empiète sur un certain nombre de positions
qu'on peut qualifier de religieuses si nous considérons la retraite de l'ermite
comme quelque chose, qui, de soi-même, la comporte. Ça ne commence à
prendre son intérêt, donc à l'occasion sa valeur coupable, que là où l'on
s'efforce à atteindre à l'acte sexuel. Alors apparaît ceci : que la
jouissance recherchée en elle
La corrélation de ceci ( - je n'ai aucune raison à me refuser à ce que s'y
donne la littérature, comme je viens de vous le dire, il n'y là d'accès que,
empathique ça devra être purifié secondairement - on ne se refuse pas cet accès-là
non plus, quand nous sommes en terrain plus difficile) donc ait le plus étroit
rapport cette castration avec l'opération de ce qu'on appelle l'objet dans la
structure de l'orgasme en tant - je vous le répète nous sommes toujours dans
l'empathie - il est repéré comme distinct d'une jouissance auto-érotique,
c'est une concession masturbatoire et puis c'est tout, étant donné ce dont il
s'agit, c'est-à-dire d'un organe et bien précis. Parce que d'auto-érotisme,
Dieu sait ce qu'on en a fait et ce qu'on va en faire ! Comme vous savez que
c'est justement là ce qui est en question, à savoir que cet auto-érotisme qui
pourrait avoir un sens bien précis, celui de jouissance locale, maniable comme
tout ce qui est local, on va en faire bientôt le bain océanique dans lequel
nous avons à le repérer.
Comme je vous l'ai dit, quiconque fonde quoi que ce soit sur l'idée d'un
narcissisme primaire et part de là pour engendrer ce qui serait
l'investissement
J'ai admis j'ai parlé
d'un objet présent dans l'orgasme. II n'y a rien de plus facile de là que de
filer bien sûr, et on y manque pas, vers la mômerie de la dimension de la
personne. Quand nous copulons, nous autres qui sommes parvenus à la
maturité génitale, nous avons référence à la personne ainsi
s'exprimait-on il y a quelque 25 ou 30 ans. spécialement dans le cercle des
psychanalystes français qui ont après tout bien leur intérêt dans l'histoire
de la psychanalyse.
Rien n'est moins sûr que poser la question de l'objet intéressé dans l'acte
sexuel, c'est introduire la question de savoir si cet objet est l'homme ou bien
un homme, la femme on bien une femme. Bref, c'est l'intérêt de l'introduction
du mot acte d'ouvrir la question qui vaut bien après tout d'être ouverte, ce
n'est pas moi qui la fait circuler parmi vous, de savoir si dans l'acte sexuel,
pour autant que pour aucun d'entre vous ce soit jamais arrivé un acte sexuel,
si ça a rapport à l'avènement d'un signifiant représentant le sujet comme
sexe auprès d'un autre signifiant, ou si ça a la valeur de ce que j'ai appelé
dans un autre registre, la rencontre, à savoir la rencontre unique, celle qui
une fois arrivée est définitive.
Naturellement, tout ça, on en parle, c'est ce qui a de grave, on en parle légèrement
en tous cas marquez qu'il y a là deux registres distincts à savoir si dans
l'acte sexuel l'homme arrive à l'homme dans son statut d'homme et la femme de même
est une tout autre question que de savoir si on a oui ou non à rencontrer son
partenaire définitif, puisque c'est de cela qu'il s'agit quand on évoque la
rencontre. Curieux, que plus les poètes l'évoquent, moins ce soit efficace
dans la conscience de chacun comme question. Que ce soit la personne en tous
cas, peut faire doucement sourire, quiconque a un petit aperçu de la
jouissance féminine, voilà assurément un premier point très intéressant
à mettre tout à fait en avant comme introduction à toute question qui peut se
poser sur ce qu'il en est de ce qu'on appelle la sexualité féminine,
alors que ce dont il s'agit est précisément sa jouissance. Il y a une chose
certaine et qui vaut la peine d'être remarquée, c'est que la psychanalyse
semble dans une question telle que celle que je viens de produire rendra
incapable tous les sujets installés dans son expérience, nommément les
psychanalystes, de l'affronter le moindrement. Les mâles, la preuve est faite
surabondamment, cette question de la sexualité féminine n'a jamais fait un pas
qui soit sérieux venant d'un sujet apparemment défini comme mâle par sa
constitution anatomique.
Mais la chose la plus curieuse c'est que les psychanalystes femmes, alors
elles, manifestement en approchant ce thème, montrent tous les signes d'une défaillance
qui suggère qu'elles sont par ce qu'elles pourraient avoir là-dessus à
formuler, terrifiées. De sorte que la question de la jouissance féminine ne
semble pas ici un jour prochain être mise vraiment à l'étude puisque c'est là,
mon Dieu, le seul lieu où on pourrait en dire quelque chose de sérieux. A
tout le moins, de
L'objet donc, n'est pas du tout donné en lui même par la réalité du
partenaire. J'entends l'objet intéressé dans la dimension normée, dite génitale
de l'acte sexuel. Il est beaucoup plus proche en tous cas, c'est le premier accès
qui nous est donné de la fonction de la détumescence.
Dire qu'il y a complexe de castration c'est précisément dire que la détumescence,
d'aucune façon ne suffit à le constituer. Que c'est ce que nous avons avec
quelque lourdeur pris soin d'affirmer d'abord, maintenant bien sûr, ce fait
d'expérience, que ce n'est pas la même chose de copuler et de se branler. Il
n'en reste pas moins que cette dimension qui fait que la question de la valeur
de jouissance s'accroche, prend son point d'appui, son point pivot, là où détumescence
est possible, ne doit pas être négligée parce que la fonction de la détumescence
quoique ce soit que nous ayions à en penser sur le plan physiologique,
royalement délaissé, bien entendu, par les psychanalystes, qui là-dessus
n'ont pas apporté la moindre lumière clinique nouvelle qui ne soit pas déjà
dans tous les manuels concernant la "psysiologie" du sexe, je veux
dire qui n'était pas trainant partout avant que la psychanalyse vienne au
monde.
La détumescence n'est là que pour rappeler la limite du principe dit du
plaisir. La détumescence dans l'acte génital, pour être la caractéristique
de l'organe pénien nommément, dans la mesure où ce qu'elle supporte de
jouissance est mis en suspens est là pour introduire légitimement ou pas,
quand je dis légitimement, je veux dire comme quelque chose de réel, ou comme
une dimension supposée pour introduire ceci : qu'il y a jouissance au-delà.
Que le principe du plaisir ici, fonctionne comme limite au bord d'une dimension
de la jouissance en tant qu'elle est suggérée par la conjonction dite : acte
sexuel. Tout ce que nous montre l'expérience, ce qu'on appelle éjaculation précoce
et qu'on ferait mieux d'appeler dans notre registre détumescence précoce,
donne lieu à l'idée que la fonction, celle de la détumescence, peut représenter
en elle-même le négatif d'une certaine jouissance, d'une jouissance qui est précisément
ceci et la clinique ne nous le montre que trop, d'une jouissance qui est devant,
quoi le sujet se refuse, voire, le sujet se dérobe pour autant que cette
jouissance comme telle est trop cohérente avec cette dimension de la castration
perçue dans l'acte sexuel comme menace, toutes ces précipitations du sujet au
regard de cet au-delà nous permet de concevoir que ce n'est pas sans fondement
que dans ces achoppements, ces lapsus de l'acte sexuel, se démontrent, précisément
ce qu'il s'agit dans le complexe de castration à savoir : que la détumescence
est annulée comme bien en elle-même, qu'elle est réduite à -la fonction de
protection contre un mal redouté que vous l'appeliez jouissance ou castration
comme un moindre mal elle-même, et à partir de là que plus
Donc il n'y a de jouissance, de toutes façons, repérable que du corps propre et ce qui est au-delà des limites que lui impose le principe du plaisir, ce n'est pas hasard mais nécessité qui de ne le faire apparaître que dans cette conjoncture de l'acte sexuel l'associe tel quel à l'évocation du corrélat sexuel sans que nous puissions en dire plus. Autrement dit, pour tous ceux qui ont déjà l'oreille ouverte aux termes usuels dans la psychanalyse c'est sur ce plan et ce plan seul que Thanatos peut se trouver de quelque façon mis en connexion à Éros, c'est dans la mesure où la jouissance du corps propre au-delà du principe du plaisir s'évoque et ne s'évoque pas ailleurs, que dans l'acte qui met un trou un vide d'une béance en son centre autour de ce qui est localisé à la détumescence hédoniste, c'est à partir de ce moment-là que se pose la possibilité de la conjonction d'Éros et de Thanatos. C'est à partir de là que le fait est concevable et n'est pas une grossière élucubration mythique que dans l'économie de l'instinct la psychanalyse est introduite, ce n'est pas par hasard qu'elle désigne sous ces deux noms propres (....?)
Vous voyez c'est encore tourner autour, il faudrait croire que si on y est
encore autour c'est parce qu'il n'est pas facile d'y entrer. Nous pouvons tout
au moins retenir, recueillir cette vérité que la rencontre sexuelle des corps
ne passe pas en son essence par le principe du plaisir. Néanmoins que pour
s'orienter - dans la jouissance qu'elle comporte supposer, s'y orienter ne
veut pas dire y entrer, pour s'y orienter elle n'a d'autre repère que cette
sorte de négativation portée sur la jouissance que l'organe de la copulation
en tant que c'est celui qui définit le présumé mâle, à savoir le pénis et
que c'est de là que surgit l'idée d'une jouissance de l'objet féminin. J'ai
dit que surgit l'idée et pas la jouissance bien entendu. C'est une idée. C'est
subjectif. Seulement ce qui est curieux et que la psychanalyse affirme, faute de
l'exprimer d'une façon logiquement correcte, personne ne s'aperçoit de ce que
ça veut dire, de ce que ça comporte, c'est que la jouissance féminine elle-même
ne peut passer que par le même repère, et que c'est ça qu'on appelle chez la
femme le complexe de castration.
C'est bien pour ça que le sujet femme n'est pas facile à articuler, et qu'à
un certain niveau je vous propose l'hommelle, ça ne veut pas dire que
toute femme se limite là, justement, il y a de la femme quelque part, mais elle
n'est pas facile à trouver.
Je veux dire, à mettre à sa place, puisque pour y organiser une place il faut
cette référence dont les accidents organiques font qu'elle se trouve chez ce
qu'on appelle anatomiquement le mâle. C'est à partir de ce suspens porté sur
l'organe qu'une orientation pour les deux : l'homme et la femme, se rencontre.
Que la fonction autrement dit prend sa valeur d'être par rapport à ce trou,
cette béance du complexe de castration dans une position renversée.
(p268->) Un renversement c'est un sens, avant le renversement il se peut qu' il n'y ait nul sens subjectivable. Après tout, c'est peut-être à ça qu'il faut rapporter le fait frappant que je vous ai dit tout à l'heure, c'est qu'à savoir que les psychanalystes femmes ne nous ont rien appris de plus que ce que les psychanalystes hommes, avaient été capables sur leur jouissance d'élucubrer, c'est à dire peu de chose.
A partir d'un renversement il y a une orientation, si peu que ce soit, si c'est
tout ce qui peut orienter la jouissance de la femme dans l'acte sexuel, on
comprend que jusqu'à nouvel ordre, il faille nous en contenter.
En somme ceci nous laisse en un point qui a sa caractéristique, nous dirons que
pour ce qui est de l'acte sexuel, ce qui peut actuellement s'en formuler c'est
la dimension de ce qu'on appelle dans d'autres registres ce qui peut
actuellement s'en formuler, ce qu'on appelle la bonne intention, une intention
droite concernant l'acte sexuel, voilà au moins dans ce qui peut au point où
nous en sommes se formuler, voilà ce que raisonnablement aux dires des
psychanalystes, nous pouvons, nous devons nous contenter.
Tout ceci est fort bien exprimé dans le mythe fondamental quand le père
originel est dit jouir de toutes les femmes, est-ce que ça veut dire que les
femmes jouissent si peu que ce soit ? Le sujet est laissé intact et ce
n'est pas seulement dans une intention humoristique que je l'évoque en ce
point, c'est que vous allez le voir, c'est là une question clé. C'est-à-dire
que tout ce que je vais avoir à articuler concernant ce que je vais
reprendre, à savoir ce que j'ai laissé ouvert la dernière fois, que s'il nous
fallait laisser désert et en friche le champ central , celui de l'Un, de
l'union sexuelle pour autant que s'avère légèrement dérapante l'idée d'un
procès quel qu'il soit de partition permettant de fonder ce qu'on appel
les rôles et que nous appelons nous les signifiants de l'homme et de la femme,
que si ce au seuil de quoi je vous ai laissé la dernière fois à savoir une
tout autre conjonction, celle de l'Autre, sur le registre, sur les
tablettes, duquel s'inscrit toute cette aventure et je vous ai dit que ce
registre et ces tablettes n'étaient autres que le corps même que ce rapport de
l'Autre avec le partenaire qui lui reste, à savoir ce dont nous sommes
partis et ce n'est pas pour rien que je l'ai appelé «a», c'est à
savoir votre substance, votre substance de sujet pour autant que comme sujet
vous n'en avez aucune, sinon cet objet chût de l'inscription signifiante, sinon
que ce qui fait que ce «a » est cette sorte de fragment de
l'appartenance du A en ballade, c'est-à-dire vous-même qui êtes ici en
tant que présence subjective, mais qui dès que j'aurai fini montrerez bien
votre nature d'objet «a » à l'aspect de grand balayage que prendra
aussitôt cette salle.
Je laisserai en suspens la question de ce qu'il en est de l'objet phallique,
parce qu'il faut et ce n'est pas tine nécessité qui ne s'impose qu'à moi, que
je le dépouille, de la façon dont il est supporté comme objet.
Tout ceci pour m'apercevoir que lui-même, il n'est pas supporté,
Tout ce que je viens de dire, la loi Mosaïque elle-même et aussi bien peut-être
l'accent qui ajoute le soulignage que ce morceau n'est pas le pénis, puisque
sans la circoncision il est en quelque sorte incisé pour être marqué de ce
signe négatif. Est-ce que ce signe n'est pas pour faire surgir devant nous, ce
qu'il y a, dirai-je, de porte perverse dans l'instauration au seuil de ce qu'il
en est de l'acte sexuel, de ce commandement, ils ne seront qu'une seule chair.
Ce qui veut dire, que dans un champ interposé entre nous et ce qu'il en serait
en ce qu'il en pourrait être de quelque chose qui aurait non l'acte sexuel en
tant que l'homme et la femme s'y vont valoir l'un pour l'autre. Auparavant, il
est à savoir si cette épaisseur est traversable, s'il y aura un rapport
autonome du corps à quelque chose qui en est séparé après en avoir fait
partie. Telle est l'énigmatique, le seuil aigu où nous voyons la loi de l'acte
sexuel dans sa donnée cruciale. Que l'homme châtré puisse être conçu comme
ne devant étreindre jamais que ce complément auquel il peut se tromper et Dieu
sait s'il n'y manque pas de le prendre pour complément phallique, je pose
aujourd'hui, en terminant mon discours, cette question que nous ne savons pas,
ce complément, encore comment le désigner, appelons-le, logique. La fiction
que cet objet soit autre, assurément, nécessite le complexe de castration.
Nul étonnement qu'on nous dise dans les à-côtés mythiques de la Bible, ces
à-côtés dans lesquels on trouve les petites additions marginales des rabbins,
qu'on nous dise que quelque chose qui est peut-être bien justement la femme
primordiale, celle qui était là avant Ève et qu'ils appellent, Illite (Lilith
!? note du claviste ). Que ce
soit elle qui, sous la forme du serpent et par la main d'Ève fasse se présenter
à la dent, quoi ? la pomme. Objet oral et qui peut-être n'est pas là pour
autre chose que pour
note
:
bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire, ou
si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par avance
de m'adresser un
émail.
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