XIV- La logique du fantasme. 1966-1967
version rue CB
7 Juin 1967 note
(p285->)
Ce qu'il y a de commun à ce
qu'on appelle en dernière heure le
En un certain sens c'est vrai, c'est pourquoi la mise en suspens du Sujet
découle, c'est ce qui suffit à nous faire contribuer à quelque chose qui
n'est pourtant pas une doctrine qui est seulement la reconnaissance d'un
efficace qui semble bien être de la même nature que celui qui fonde la
science. Il n'en reste pas moins qu'une notion de classe telle qu'elle
impliquerait structuralismes qu'un minimum de caractéristiques ne saurait
d'aucune façon, conjoindre en un ensemble un certain nombre de recherches pour
autant que pour prendre la mienne par exemple, après tout ce n'est que comme
office, comme appareil adjuvant qu'elle a dû d'abord rencontrer pour
l'articuler cette nécessité de l'articulation subjective dans le signifiant.
Elle en est, en quelque sorte, la préface, rien ne saurait y être correctement
pensé sans cela, pourtant ce n'est pas sans raison que nous devons produire
enfin ce qui dans le même champ a été articulé trop vite, qui est le rapport
fondamental du sujet ainsi constitué avec le corps.
Ceci d'où sort que symbolisme veut toujours dire enfin symbolisme corporel,
ceci à quoi j'arrive, a dû pendant des années, être par moi écarté précisément
en raison du fait que c'est ainsi depuis toujours, que c'est ainsi
traditionnellement qu'était articulé le symbolisme, c'est-à-dire d'une façon
qui manquait l'essentiel comme il arrive pour être trop précipité, les
membres et l'estomac, il y a bien longtemps, depuis toujours, j'ai évoqué à
l'horizon la fable de Mennenius et d'Aggripa. Ce n'était pas si mal. Comparer
la noblesse à l'estomac c'est mieux que de la comparer à la tête, puis ça
remet la tête à sa place parmi les membres. C'est aller quand même un peu
vite.
(p286->)
Si nous le savons c'est en
raison du fait que ce qui est au centre de notre recherche à nous analystes,
c'est quelque chose qui sans doute ne passe pas par ailleurs que par les voies
de la structure des incidences du signifiant dans le réel en tant qu'il y
introduit le Sujet mais que son centre, c'est un signe, que je ne puisse
le rappeler avec cette force qu'au moment où à proprement parler j'installe
mon discours dans ce que je puis légitimement appeler une logique. C'est à ce
moment que je puis rappeler que tout tourne pour nous autour de ce qu'il en est
de ce qu'il faut appeler la difficulté non pas d'être comme disait l'Autre
en son grand âge, la difficulté inhérente à l'acte sexuel. I1 y a d'autres
difficultés qui ont annoncé celles-là, introduire cette fonction de la
difficulté ce n'est pas rien, le jour où la difficulté de l'harmonie sociale
a pris ce nom légitime : la lutte des classes, un pas était franchi.
La difficulté de l'acte sexuel ce peut être d'un certain poids si on s'y arrête,
je veux dire si tout ce que nous avons à articuler dans ce champ se centre
effectivement sur cette difficulté. Je soupçonne l'une des raisons pourquoi
les psychanalystes préfèrent s'en tenir à ce que posait la Chose. A ce que
posait la Chose au centre il en résulte de lumière pour toute une région
zonale. Je soupçonne que mis à part quelque chose qu'il faudra bien que je
signale tout à l'heure, c'est d'abord une difficulté logique. On pourrait à
ce propos tenir pour indiciel que l'institution du mariage se révèle comme
d'autant plus, je ne dirai pas solide, c'est bien plus que ça résistante, que
droit est donné dans notre société de s'articuler à toutes les aspirations
comme disent les psychologues à toutes les aspirations vers l'acte sexuel.
Puisqu'il s'est trouvé que quelque chose a été franchi dans l'éclaircissement
de la difficulté de l'harmonie sociale, il est en effet tout à fait frappant
que ce n'est pas spécialement là qu'ait été plus ouvert le droit à
s'articuler des aspirations vers l'acte sexuel que le mariage s'y montre, je ne
dirai pas plus résistant, il n'a pas à résister, plus institué qu'ailleurs
et que dans le champ où les aspirations s'articulent sous mille formes
efficaces dans tous les champs de l'art, du cinéma, de la parole, sans compter
dans celui du grand malaise névrotique de la civilisation, le mariage bien sûr,
reste au centre, n'ayant pas bougé n'ayant pas bougé d'un pouce dans son
statut fondamental. Autrement dit pour la résumer, cette institution, de voir
qu'elle est fondée sur cette seule énonciation une fois prononcée, dont je me
suis servi autrement comme exemple pour indiquer la structuration du message en
lui-même , "tu es ma femme" . Ce qui n'a même pas besoin d'être
redoublé d'une autre annonce, ce qui rend presque purement formel qu'on lui
demande si elle est d'accord. A ceci tient sous toutes les formes où persiste
au moins pour l'instant cette institution, à ceci tient l'inauguration de ce
que nous appellerons un couple défini comme producteur.
Ce n'est pas tout à fait dire seulement qu'il s'agit du couple au sens où il
s'agit de l'affaire sexuelle. Bien sûr elle est exigible. Mais il faut
remarquer que nous pouvons dire que son produit est autre chose que l'enfant réduit
au rejeton
(p288->) Il
est assez commode de franchir, le nettoyage, la purification préalable, de
retourner à ses pantoufles qui ne sont, quoiqu'on en dise, pas le lieu élu de
l'acte sexuel. Certes c'est déjà un accès que d'être en état de penser le désir.
Allez-vous croire que je vous donne ce mot d'ordre : qu'il s'agit de penser
l'acte sexuel ? Un acte, remarquez-le si vous vous souvenez de la façon où je
l'ai introduit, n'a pas besoin d'être pensé pour être un acte. La question se
soulève même de savoir si ce n'est pas pour ça qu'il est un acte. Je n'irai
pas plus loin dans ce sens, qui ne favorise que trop les semblants d'acte. Le
faire n'est pas commode, mais il est certain qu'il faille ou non le penser, on
peut le penser qu'après, nature de l'acte, c'est qu'il faut le connaître
d'abord ce qui peut-être n'exclut pas qu'il soit pensé, c'est vous dire si
l'on part de la difficulté de l'acte sexuel ce n'est pas mettre à la portée
de la main le temps de la penser.
Alors reprenons au niveau le plus ras, comment ça se pose si c'est un acte,
constitution en acte d'un signifiant à partir de quelques motions dirons-nous
n'invoquant là que le registre du mouvement, quelque chose de mesurable dans la
pensée d'un corps, il doit y avoir, si le signifiant se réduit à la plus
simple chaîne, cette opposition que j'ai déjà inscrite sur deux petites
plaques inattendues dans un de mes articles et que nous traduirons ici par «suis
un homme» et son rapport avec "suis une femme".
Nous revenons à ce qui tout à l'heure se présentait comme le message sous une
forme inversée. Est-ce qu'il n'est pas absolument fabuleux que nous ne
puissions pas en aucun cas absolument pas rendre compte d'un lien entre ces
termes qui justifie que nous les prenions pour l'un de l'autre l'inverse, et
qu'il faut bien dès lors que nous les interrogions tels qu'ils sont, c'est-à-dire,
que nous ne l'ignorez pas et comme c'est articulé dans chaque ligne de Freud,
dans la totale incapacité de leur donner quelque corrélat sur que ce soit,
activité, passivité ne sont que des substituts, dont chaque fois qu'il les
emploie Freud souligne le caractère, je ne dirai pas inadéquat, suspect.
Reposons les questions avec les appareils que nous ont fourni notre bonne petite
tradition du maniement du sujet. Elle doit pouvoir ici être mise à l'épreuve
et même si elle ne peut servir à rien, la façon dont elle sera rebutée par
l'objet, nous instruira peut-être de quelque chose concernant l'objet lui-même
son élasticité par exemple. L'être mâle, aussi bien l'être femelle, sont à
ce niveau du discours exactement dans la même position, nous allons lui trouver
quelque chose d'analogue à quoi, ce à quoi, nous a mené notre maniement du
sujet. Il doit bien y avoir deux faces, il y a un en soi et un pour quelque
chose, mais ce qui se voit tout de suite, c'est que ce n'est pas du tout là le
pour soi, en raison même de l'exigence fondamentale de l'acte sexuel qui ne
peut pas rester pour soi, mais ne disons pas qu'il est celui pour qui fait la
paire, c'est là que doit nous servir l'introduction de la fonction du grand
Autre, ce qui correspond ici à notre interrogation comme opposée à cet en
soi, plutôt dérapant qui correspond à l'être mâle et bien
A cette alternative dont j'ai étendu la portée en montrant qu'elle n'est pas
celle simplement de l'aliénation puisqu'elle nous a permis d'ores et déjà au
premier trimestre à situer cette opération logique de l'aliénation dans sa
relation avec deux autres. Vous l'avez peut-être oublié qui forme avec elle
quelque chose que j'ai interrogé à la manière d'un groupe de Klein. Bref, le
départ de ce petit rectangle, où j'ai situé l'aliénation fondamentale du
Sujet, précisément dans son rapport avec une passibilité qui n'était que la
place marquée de l'acte sexuel sous la forme logique de la sublimation, cette
alternative où je ne pense pas, ou je ne suis pas, choix séduisant, comme vous
le voyez, qui est le départ de ce qui est offert au sujet, dès que la
perspective s'introduit d'un inconscient en tant qu'il est fait de cette
difficulté de l'acte sexuel vous voyez ici comme elle se répartit. Le "je
ne pense pas", c'est assurément l'en soi, le pour soi, si jamais il se
manifeste de l'être mâle ou de l'être femme, le "je ne suis pas" étant
de l'autre côté, à savoir du côté du pour l'autre, ce que l'acte
sexuel est appelé à assurer, puisqu'il s'y fonde, c'est quelque chose que nous
pourrons appeler un signe venant du «je ne pense pas» d'où je suis comme ne
pensant pas, pour arriver au «je ne suis pas» là où je suis comme n'étant
pas. Si je suis où je ne pense pas et si je pense où je ne suis pas, c'est
bien l'occasion de s'en rappeler dans ce rapport qui a beau arriver au "je
ne suis pas", c'est‑-à-dire,
moi, mâle au niveau de la femme, c'est quand même là que quelqu'aient été
les prétentions des philosophes à détacher le tophronen, je cogite, du ,to
kaeren, je jouis, c'est quand même là que mon destin au niveau du tophronen se
joue.
Le fait d'avoir dialogué avec Socrate n'a jamais empêché personne d'avoir des
obsessions qui chatouillent, qui dérangent grandement son tophronen.
Le pas suivant est celui-ci : qui nous est offert, et c'est pour ça que je l'ai
rappelé, par la fonction du message, c'est un fait qu'imprudent et ne sachant
absolument pas ce que je dis, je m'annonce comme étant homme là où je ne
pense pas sous cette forme du : tu es ma femme là où je ne suis pas, ça a
quand même l'intérêt que ça donne à la femme la possibilité de s'annoncer
elle aussi, c'est ça qui exige qu'elle soit là au titre de sujet, car elle le
devient, elle comme moi, dès lors qu'elle s'annonce. Cette rencontre sous la
forme pure, d'autant plus pure, j'y insiste qu'on ne sait absolument pas ce
qu'on dit, c'est là ce qui met au tout premier plan la fonction du Sujet dans
l'acte sexuel. C'est même comme pur Sujet que nous nous apercevons précisément
au niveau du fondement de cet acte, que ce pur sujet se situe au joint ou
pour mieux dire au disjoint du corps et de la jouissance.
Si vous vouliez me dire ici même qu'après tout, cet acte, nous pouvons bien
nous passer de ses exigences d'acte, qu'on a pas besoin peut-être de l'acte
sexuel pour foutre d'une façon parfaitement convenable.
(p290->) I1
s'agit en effet de savoir dans le relief de l'acte, ce qui exige le Sujet, c'est
peut-être peu dire que de dire que tout tient dans l'opposition des signifiants
homme-femme, si nous ne savons pas encore même, ce qu'ils veulent dire.
En effet, là où se voit l'incidence du Sujet n'est pas tellement dans le mot
femme que dans le mot mâle. La jouissance est un terme ambigu, il glisse de
ceci qui fait dire qu'il n'y a de jouissance que du corps, et qui ouvre le champ
de la jouissance où vient s'inscrire ces limites sévères où le Sujet se
contient des incidences du plaisir, ce sens où jouir, ai je dit, c'est posséder
le mâle. Je jouis de quelque chose, ce qui laisse en suspens la question de
savoir si ce quelque chose de ce que je jouisse de lui, jouit, là autour du «me»
et très précisément cette séparation de la jouissance et du corps, car ce
n'est pas pour rien que je vous y ai introduit la dernière fois par le rappel
de cette articulation fragile d'être limitée au champ traditionnel de la genèse
du Sujet, de la phénoménologie de l'esprit du Maître et de l'esclave, moi, je
jouis de to corps, c'est-à-dire que ton corps devient la métaphore de ma
jouissance.
Hegel tout de même n'oublie pas que ce n'est qu'une métaphore, c'est-à-dire
que si Maître je suis, ma jouissance est déjà déplacée, qu'elle dépend de
la métaphore du serf et qu'il reste que pour lui comme pour ce que j'interroge
dans l'acte sexuel, il y a une autre jouissance qui est à la dérive.
Est-ce que j'ai besoin de l'écrire.
mon corps - corps
ma jouissance
jouissance
il s'agit de
savoir ce qui est là sous la forme de mon corps. Je ne pense même pas,
innocent que je suis, à l'appeler "mon", ça à voir avec le rapport
de métaphore qui fonderait tout de la façon la plus élégante et la plus aisée
avec la jouissance qui est en question et qui fait la difficulté de l'acte
sexuel.
Vous allez me dire : pourquoi est-ce que c'est au niveau de la femme qu'elle
fait question ?
Nous allons le dire très vite et simplement, tout de suite, tous les
psychanalystes le savent, ne savent pas le dire forcément, mais ils le savent,
par ceci : c'est que homme ou femme ils n'ont pas encore été capables
d'articuler la moindre chose qui tienne sur le sujet de la jouissance féminine.
Je ne suis pas en train de dire que la jouissance féminine ne peut pas prendre
cette place, c'est là la difficulté de l'acte sexuel. Cette référence du Maître
et de l'esclave à savoir la jouissance à la dérive, il n'y a pas de raison
qu'elle ne soit pas toujours là la jouissance et ceci d'autant plus que lui n'a
pas eu comme le Maître,
Si vous lisez la comédie antique, si vous relisez le cher Térance, par
exemple, qui n'est pas précisément un primitif, qui est même tout le
contraire, dont on peut même dire que les choses sont poussées si loin chez
lui, que ça dépasse en simplicité tout ce que nous pouvons cogiter. C'est
plus simplet qu'un film de M. Robbe-Grillet, même quand il est bâclé. Mais il
n'est pas bâclé. Seulement, nous ne nous apercevons plus de quoi il s'agit, il
y a une certaine histoire d'Adrienne, par exemple, vous allez lire et vous allez
dire : "Mon dieu, quelle histoire" ! Tout ça parce qu'un garçon qui
a un père, doit ou non épouser une fille de la bonne ou de la mauvaise société,
et comme à la fin celle qui est de la mauvaise société, s'avère être de la
bonne, à cause de cette histoire éternelle des reconnaissances, qu'elle a
Voilà de quoi il s'agit dans la comédie antique, à ceci près que ça n'a
pour nous aucun intérêt, à savoir de vous montrer qu'il peut y avoir une
question de ce qu'il advient de la jouissance quand il s'est produit ce petit
mouvement de décalage, qui est à proprement parler constitué dès que
s'introduit entre le corps et la jouissance, la fonction du Sujet.
Ce n'est pas avec la jouissance propre à un corps en tant que cette jouissance
le définit, un corps c'est quelque chose qui peut jouir. Seulement, on le fait
devenir la métaphore de la jouissance d'un autre.
Qu'est-ce que devient la sienne ? Est-ce qu'elle s'échange ? Toute la question
est là. Mais elle n'est pas résolue. Elle n'est pas résolue, pourquoi ? Tout
de même nous, analystes, nous le savons. Cela ne veut pas dire que nous pouvons
toujours le dire, c'est une observation générale. Il ne faut pas tout le temps
la répéter. La fonction du corps, nous l'avons toujours rappelé, c'est le
lieu de l'Autre.
(p292->)
Nous
ne savons pas si elle vient là.
Dans
le "tu es ma femme", savoir si le corps de la femme est la métaphore
de sa jouissance à lui.
En effet, pour des raisons qui tiennent à ceci : qu'il n'y a pas que le couple
en jeu dans l'acte sexuel, à savoir, que comme d'autres structuralistes qui
fonctionnent dans d'autres champs où l'ont rappelé, ce rapport de l'homme et
de la femme est soumis à des fonctions d'échanges, qui impliquent du même
coup une valeur d'échange et que le lieu où quelque chose qui est d'usage est
frappé de cette négativation qui en fait une valeur d'échange est ici pour
des raisons prises dans la constitution naturelle de la fonction de copulation,
est ici, prise sur la jouissance masculine en tant qu'elle on sait où elle est,
enfin, on le croit. Il y a un petit organe qu'on peut attraper. C'est ce que
fait le bébé tout de suite avec le plus grand aise.
Je fais une parenthèse, il faudra que je vous la n...........m (mots effacés!) (la montre, on m'a) apporté un petit livre romantique sur la masturbation avec figures, ..elqu....(idem!) (c'est quelque) chose de tellement ravissant, que je ne peux pas croire que si je le fais ici circuler, il me reviendra.
Manque une page.
(Hilarité
bruyante .) Alors je ne sais que faire, je ne sais que faire ...Il faudra, il
doit y avoir des appareils, où on peut projeter, comme ça, des
objets, et l'ouvrir à la page. Il faut que vous voyez cela . Ca s'appelle
" Le livre sans titre. " C'est fait pour, il y a au moins vingt cinq
figures, ou une vingtaine, qui démontrent les ravages qu'exerce sur un
malheureux, sur tout malheureux jeune homme, bien sûr ( vous savez combien
la masturbation avait mauvaise réputation au début du siècle
dernier ) , les ravages, les horreurs enfin, que ça produit . Et tout
ça, avec un trait et des couleurs, enfin, voir le malheureux jeune homme
vomir du sang ! parce que c'est une des choses qui sont les conséquences
... ( C'est quelque chose de sublime )
Je vous demande pardon : ça n'a rien à faire avec mon discours,
absolument rien . Ca va me couter horriblement cher, pour des raisons aussi
pourquoi je ne voudrais pas m'en séparer . ( Nouvelle hilarité.)
Et c'est d'une beauté qui dépasse tout. Et s'il existe des appareils
avec lesquels on peut projeter, sans même que la chose soit transparente,
je voudrais vous montrer ça ; je n'ai jamais rien vu de pareil ! (rires
)
Enfin, bref . . . Enfin, bref, vous le savez cet embargo sur la jouissance masculine, en tant qu'elle est appréciable quelque part, voilà quelque chose qui est structural, quoique caché, pour la fondation de la valeur .
Si une femme, qui est un sujet, quand même, dans l'acte sexuel (je dirai même plus : je viens d'articuler (p16) qu'il ne saurait y avoir d'acte sexuel si elle n'est pas, fondée comme sujet ) , pour qu'une femme puisse prendre la fonction de valeur d'échange, il faut qu'elle recouvre quelque chose qui est, - ce qui est déjà institué comme valeur et qui est ce que la psychanalyse révèle sous le nom de " complexe de castration " .
L'échange des femmes, je ne suis pas en train de vous dire qu'il se retraduit aisément par échange des phallus . Sans ça, on ne voit pas pourquoi les ethnologues ne feraient pas aussi bien leurs tableaux de structures en appelant les choses par leur nom .
. . . C'est l'échange des phallus en tant que symbole d'une jouissance soustraite comme telle . C'est-à-dire non pas le pénis, mais ce qui ( puisque la femme devient la métaphore de la jouissance ) fait qu'on peut à sa place prendre une nouvelle métaphore, à savoir, cette partie du corps négativée que nous appelons le phallus pour le distinguer du pénis.
Et ceci n'en laisse pas moins le problème ouvert, que nous venons d'articuler . En d'autres termes, quelque chose s'instaure . Sur quoi, un autre processus : celui de l'échange social, dans la fondation du " matériel " - si je puis dire ! destiné à l'acte sexuel . Et ceci ne laisse pas moins en suspe(nd,) nous pouvons, en raison de cet élément externe, situer quelque chose concernant concernant la femme dans sa fonction de métaphore par rapport à une jouissance, passée à la fonction de valeur . Ce qui est exprimé dans maints mythes . Je n'ai pas besoin de vous rappeller Isis et son deuil éternel, de ce qu'il en est de cette dernière partie du corps qu'elle a rassemblé . Je vous signale seulement, au passage, que , dans ce mythe extrême, où précisément la déesse se définit comme étant, elle ( c'est ce qui la distingue du mortel ) , " jouissance pure " , certes séparée elle aussi du corps, ( mais pourquoi ? parce que . . . ) il n'est pas question, pour elle, de ce qui constitue un corps de son statut comme corps mortel .
Ceci ne veut pas dire que les dieux . . . - selon la version proposée par ELP)
Dieux
n'ont pas de corps, simplement comme vous ne l'ignorez pas ils en changent. Même
le Dieu d'Israël a un corps, il faut être fou pour ne pas s'en apercevoir. Ce
corps est une colonne de feu, la nuit, et de fumée, le jour, ceci nous est dit
dans le livre et ce dont il s'agit là est à proprement parler son corps. Ce
sont des choses que j'aurais mieux développées si j'avais pu faire le séminaire
sur le nom du père.
La déesse est jouissance. Il est important de le rappeler. Son statut de déesse
est d'être jouissance et le méconnaître c'est proprement se condamner à ne
rien comprendre de ce qui est de la jouissance, c'est pourquoi le philèbe est
exemplaire où une réplique nous annonce qu'en aucun cas les dieux n'ont que
faire de la jouissance, ce ne serait pas digne d'eux. C'est là si l'on peut
dire qu'est le point faible du départ du discours philosophique. C'est d'avoir
radicalement méconnu le statut de la jouissance dans l'ordre des étant.
(p293->) Je
ne fais ces remarques que dune façon incidente et pour vous rappeler la portée
que cette lecture du philèbe permet de repérer avec une exactitude exemplaire
le champ limité dans lequel se développe tout ce qui va en être du statut du
Sujet et de ce que signifie la récupération des questions qui ont été de son
fait, isolées.
Nous voici donc autour de cette question de ce qu'il en est de la jouissance
dans l'acte sexuel, disons, pour introduire ce qui est la fin de ce discours,
mais qu'il est essentiel d'abord d'articuler avec la plus extrême scansion, ce
qui est la fin de ce discours et de nous permettre de repérer en quoi les actes
qu'on met et légitimement au registre de la perversion concernent l'acte
sexuel. S'ils concernent l'acte sexuel c'est parce qu'au point où il est
question de la jouissance, vous verrez que du fait qu'il y a ce point il peut
n'en être pas moins question au niveau du corps de la femme, mais que c'est par
un second biais que nous pouvons l'aborder étant donné que la prise, le modèle
qui nous est donné de ce qui va apparaître dans les tentatives de solution est
dans l'instauration de la valeur de jouissance, c'est-à-dire dans le fait
qu'est négativée la fonction d'un certain organe qui est l'organe même par où
la nature par l'offre d'un plaisir assure la fonction copulante d'une façon qui
est parfaitement contingente, accessoire, chez d'autres espèces animales elle
l'assure différemment, avec des crochets par exemples, et rien ne peut nous
assurer que dans cet organe il y ait quoi que ce soit qui concerne à proprement
parler la jouissance. Ici, nous avons ce terme par où s'introduit la valeur,
c'est par là qu'au niveau où est la question de la jouissance très précisément
cette jouissance entre en jeu sous forme de question. Se poser la question de la
jouissance féminine eh bien, c'est déjà ouvrir la porte de tous les actes
pervers.
Ceci résulte pour ça, que les hommes ont en apparence tout au moins, le privilège
des grandes positions perverses, qu'on pose la question, c'est déjà quelque
chose qu'on puisse la poser, si la femme même en a soupçon. Bien sûr, par la
réflexion de ce qu'introduit en elle ce manque de la jouissance de l'homme,
elle entre dans ce champ par la voie du désir, qui comme je l'enseigne, est le
désir de l'Autre, c'est-à-dire le désir de l'homme, mais c'est plus
primitivement que pour l'homme se pose la question de la jouissance, elle se
pose en ceci qu'elle est intéressée au départ, au fondement de la possibilité
de l'acte sexuel, et la façon dont il va l'interroger c'est au moyen d'objets,
de ces objets que j'appelle «a» en tant qu'ils sont marginaux, qu'ils échappent
à une certaine structure du corps, à savoir : à celle que j'appelle spéculaire,
et qui est le mirage par quoi je dis que l'âme est la forme du corps, que tout
ce, qui du corps passe dans l'âme, là est ce qui peut être
retenu, là est l'image du corps, là est ce par quoi tant d'analystes croient
pouvoir saisir ce qu'il en est dans notre référence au corps, d'où tant
d'absurdités, car c'est précisément dans cette partie du corps dans ces étranges
limites qui, comme je le dirai, en commentant ces images font boule, font
symphyse, dans ces parties du corps que nous appellerons par rapport à la réflexion
spéculaire partie anesthésique, c'est là que se, réfugie la .question de la
jouissance et c'est à ces objets que le Sujet pour qui cette question se pose
au premier rang, le sujet mâle, que
Que la pulsion sado-masochiste joue toute entière un jeu où ce ce qui
est en question est dans le point de disjonction marqué par mon signe du à
savoir, la disjonction de la jouissance et du corps, c'est pour autant, vous le
verrez la prochaine fois dans ces détails, que le masochiste, c'est de lui que
je
partirai, interroge la complétude et la rigueur de cette séparation et la
soutient comme telle. C'est par là qu'il vient à soutirer si je puis dire, du
champ de l'autre ce qui reste pour lui de disponible d'un certain jeu de la
jouissance, c'est en tant que le masochiste donne une solution qui n'est pas
voie de l'acte sexuel, mais qui se passe sur cette voie que nous pourrons
situer de la façon juste ce qui se dit de toujours approximatif sur cette
position fondamentale du masochiste en tant qu'elle est structure perverse et
qu'en son niveau pour l'avoir articulé en son temps, qui est ici primordiale,
1ui seul nous permet de distinguer, car il faut les distinguer, ce qu'il en est
de l'acte pervers et ce qu'il en est de l'acte névrotique.
Vous le verrez, je vous l'indique, car j'ai le sentiment de ne pas vous en avoir
tant dit aujourd'hui, je vous l'indique pour autant que cela peut à certains
servir déjà de thème de réflexion, il faut radicalement distinguer l'acte
pervers de l'acte névrotique.
L'acte pervers se situe au niveau de cette question sur la jouissance. L'acte névrotique même s'il se réfère au modèle de l'acte pervers, n'a pas d'autre fin que de soutenir ce qui n'a rien à faire avec la question de l'acte sexuel à savoir l'effet du désir. Ce n'est qu'à poser les questions de cette façon radicale, et elle ne peut être radicale que d'être articulée logique que nous pouvons distinguer la fonction fondamentale de l'acte pervers, je veux dire, nous apercevoir qu'il est distinct de tout ce qui y ressemble parce que cela y emprunte son fantasme.
note
:
bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire, ou
si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par avance
de m'adresser un
émail.
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