J.LACAN                              gaogoa

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HaR- L'Homme aux rats - 1952-1953

 

 

  Avant le premier séminaire public consacré aux Ecrits techniques, Lacan a étudié chez lui, avec quelques uns, durant les années 1952-1953 Dora, L’homme aux rats et L’homme aux loups, trois des Cinq psychanalyses de Freud.

Il ne reste pas d’autre trace de ce séminaire ‘zéro’, qu’une conférence au Collège philosophique en 1952, publiée en 1956 sous le titre Le mythe individuel du névrosé, partie consacrée à un commentaire de L’homme aux rats.
in L'homme aux rats, l'emprise du transfert, Christian COLBEAUX, coblog,
     
     
  LACAN, Le mythe individuel du névrosé, ou Poésie et vérité dans la névrose, 1953, le texte, Staferla,
     
  Le Mythe individuel du névrosé
ou poésie et vérité dans la névrose
Seuil,
 

“J’ai appris bien des choses de Claude Lévi-Strauss”, dit Lacan. C’est d’abord que la structure symbolique domine. Quoi ? Le social, les relations de parenté, l’idéologie, mais aussi, pour chacun, son rapport au monde, ses relations sensibles, son complexe familial. C’est ensuite que des scénarios imaginaires, à savoir les mythes, et les rites qu’ils fondent, sont nécessaires à voiler les contradictions de la réalité économique et sociale. Troisième leçon : ces formations se transforment ; elles le font suivant des lois, qui sont mathématiques.

Lacan investit ces leçons en psychanalyse. Le sujet aux prises avec un réel impossible à symboliser produit un scénario fantasmatique qui met en scène un comportement stylisé, lequel peut prendre l’aspect d’une véritable cérémonie, voire s’accompagner d’un court délire. La superposition du cas freudien de “l’homme aux rats” et d’un épisode de la jeunesse de Goethe, sa passion pour la belle Frédérique, permet de dégager la formule du fantasme chez le névrosé : chaque fois qu’il réussit à coïncider avec lui-même, son partenaire sexuel se dédouble ; quand sa vie amoureuse s’unifie, c’est alors un double narcissique qui apparaît, vivant par procuration à sa place.

Deux autres textes complètent la conférence célèbre qui donne son titre au volume : un exposé sur la fonction religieuse du symbole, occasion d’un dialogue désopilant avec Mircea Eliade ; une question posée à Lévi-Strauss sur le rapport des mythes avec la structure concrète des sociétés primitives.

 
     
 
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  Lire l'article de Esthela SOLANO-SUAREZ, L'homme aux rats, Cairn,  
     
 

voir FAINSILBER Liliane : Relire Les Cinq psychanalyses, le goût de ...,

Les Cinq psychanalyses, P.U.F.1954.
L’homme aux rats, journal d’une analyse, 1974, Puf,

 
     
 
FREUD Sgmund,
 
 
L’homme aux rats, journal d’une analyse, 1974,
Puf,
     
 
L'Homme aux rats
Journal d'une analyse

Introduction :

Le manuscrit 
La traduction,
le patient et sa famille

Texte et traduction 
Commentaire

Conclusion  --  Bibliographie  --  Index

 

     
 

Le 1er octobre 1907, Freud entreprend l’analyse de l’homme aux rats, dont il tirera l’une de ses Cinq Psychanalyses. Ce manuscrit, constitué des notes prises après chaque séance, n’était pas destiné à la publication. Il fut confié par la fille de Freud à Daniel Lagache, qui en assura la publication. C’est un document de grande importance, car il révèle la façon dont Freud analysait, transcrivait, puis remaniait et réinterprétait en vue d’une publication ultérieure. Cette édition bilingue est donc un document témoignant du travail de Freud.

Ernst Lanzer est obsédé par l’image d’un supplice chinois qui consiste à ligoter un homme et à l’asseoir sur un pot dans lequel se trouve un rat. La bête, affolée, n’a d’autre moyen que de rentrer dans l’homme. L’issue en est la mort pour les deux parties. On ne livrera pas ici « la solution de l’idée aux rats » pour ne pas gâcher le plaisir de la fin au lecteur. On peut simplement dire que le rat, charriant la peste comme dans la légende allemande du joueur de flûte, est pour Freud une part archaïque de la psyché d’Ernst Lanzer, qu’il combat et qui cherche à réintégrer à tout prix sa psyché. Le rat est son refoulé, son enfer quotidien, qui agglutine le plaisir à la souffrance, le châtiment à la jouissance. Freud précise à cette occasion les concepts de culpabilité et de masochisme. En parlant, Ernst Lanzer fait sortir le rat au soleil, et celui-ci, d’abord aveuglé et apeuré, finit par s’humaniser, en une métamorphose bouleversante. L’Homme aux rats est aussi l’histoire d’une guérison. Cette guérison n’est possible que par l’alliance extraordinaire entre le médecin et son malade. Nous sommes en 1909. Freud complète sa théorie de la névrose en écoutant attentivement Ernst Lanzer, cerne le concept d’ambivalence, promis à un grand avenir, comme chez Melanie Klein. Réciproquement, le médecin explique à son malade sa théorie, s’identifie à lui (écrivant à Jung « Je suis plutôt du type obsessionnel ») et affine ainsi le concept du contre-transfert. Cette identification permet aussi l’identification du lecteur, qui chemine ainsi entre la théorie et la pratique de Freud, expliquée pas à pas, comme dans une bonne enquête. On sort éclairé de la lecture de ce livre. A l’une des obsessions d’Ernst Lanzer, la cure viendra répondre comme une torture libératrice. Soumis à la bienveillante question de Freud, obligé de réfléchir sur lui-même, le malade trouvera une issue inédite à sa maladie. Ce faisant, Freud permettra à Œdipe d’échapper à son destin, après lui avoir fait reconnaitre la force terriblement contraigante du fatum. Ironie tragique, Ernst Lanzer, guéri, mourra quelques mois plus tard à la guerre. Qui est fou en fin de compte? Le malade ? La société ? Freud n’en dit rien, mais on peut penser que le futur auteur de Malaise dans la civilisation, décrivant les phénomènes de psychose collective comme la guerre ou le nazisme, avait gardé Ernst Lanzer dans un coin de sa tête. Les malades ne sont pas forcément ceux qu’on croit.

(D. Berthezène)

 
     
 
Cinq psychanalyses,
puf,
     
 

1901-1918

« C’est à l’initiative de Freud que ces cinq histoires de cas ont été publiées en commun. La tradition psychanalytique a maintenu sous son titre et dans son unité cet ensemble de cas, quelle que soit la particularité de chacune de ses pièces, et ceci non sans raison : il s’agit d’un recueil dans lequel, depuis des décennies, les lecteurs vont puiser une inspiration qui ne se tarit pas, qu’aucun psychanalyste ne peut se permettre d’ignorer mais se doit de discuter et éventuellement de compléter. » (Introduction de Jean Laplanche)

Née de la volonté de proposer pour la première fois en France l’intégralité du texte freudien dans une nouvelle traduction, l’édition des Œuvres complètes est aujourd’hui l’édition de référence.

 
  Fragment d’une analyse d’hystérie (Dora)
Traduction de F. Kahn et F. Robert
Avant-propos de F. Robert

Analyse de la phobie d’un garçon de cinq ans (Le petit Hans)
Traduction de R. Lainé et J. Stute-Cadiot
Préface de J. André

Remarques sur un cas de névrose de contrainte (L’Homme aux rats)
Traduction de P. Cotet et F. Robert
Préface de J. André

Remarques psychanalytiques sur un cas de paranoïa (Demantia paranoïdes) décrit sous forme autobiographique (Le Président Schreber)
Traduction de P. Cotet et R. Lainé
Préface de J. André

À partir de l’histoire d’une névrose infantile (L’Homme aux loups)
Traduction de J. Altounian et P. Cotet
Préface de P. Mahony

Principales abréviations
Conventions relatives à la présentation

 

 

 

 

Quelques pages de l'Homme aux rats,
book.google,