J-LACAN                     gaogoa

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XXV-Le moment de conclure   1977-1978

       Version rue CB                        note

14 mars 1978

(exposé de SOURY)

 

   (p1->) Quelqu’un a émis, à mon sujet, l’imputation que je faisais  faire de la recherches à mon auditoire ou, plus exactement, que j’y parvenais.

     C ‘est François Wahl dans l’occasion. C’est bien à quoi je devais arriver.

     J’avais énoncé autrefois que «Je ne cherche pas, je trouve ». Ce sont mes mots empruntés à quelqu’un qui avait de son temps une certaine notoriété, à savoir le peintre Picasso.

     Actuellement je ne trouve pas, je cherche. Je cherche, et même quelques personnes veulent bien m’accompagner dans cette recherche. Autrement dit, j’ai évidé, si l’on peut dire, ces ronds de ficelles avec lesquels je faisais autrefois des chaînes borooméennes. Ces chaînes borroméennes, je les ai transformées, non pas en tore, mais en tissus toriques. Autrement dit, j’ai évidé, si l’on peut dire, ces ronds de ficelles avec lesquels je faisais autrefois des chaînes borroméennes. Ces chaînes borroméennes je les ai transformées, non pas en tores, mais en tissus toriques. Autrement dit, ce sont des tores qui portent maintenant mes ronds de ficelle. Ce n’est pas commode parce qu’un tore, c’est une surface et qu’il y a deux manières de traiter une surface. Une surface ça porte des traits et ces traits qui se trouvent être sur une des pages de la surface, autrement dit une des faces de la surface, ces traits, c’est actuellement ce qui incarne, supporte mes ronds de ficelle qui sont toujours borroméens. En fait le tore (ci-dessous), il est au centre de ces traits, il est fabriqué à peu près comme ça et les traits sont à la surface, ce qui implique que

 

 

 

 

     (p2->) Ca, c’est un tableau de Soury (voir page suivante) ; il y distingue deux éléments, à savoir le fait qu’un tore peut se retourner. Il se retourne de deux façons, soit que le tore soit troué, troué de l’extérieur.

Dans ce cas-là,

 

comme on peut le voir ici, il est capable de se retourner, c’est-à-dire que pour dessiner les choses comme cela, il se retourne à l’envers et qu’il en résulte que ce dans quoi on entre, à savoir ce que j’appellerai âme du tore devient l’axe, à savoir que le résultat de ce retournement est quelque chose qui se présente comme ceci en coupe, à savoir que l’âme du tore en devient l’axe. En d’autres termes, ceci vient se fermer ici et ce dont il s’agit dans le tore devient l’axe, à savoir que l’âme est formée de redéploiement du trou. Au contraire, le retournement par coupure qui a pour effet aussi de transformer le tore en permettant –voici la coupe-

 

 

en permettant de le retourner comme ceci, substitue également l’âme et l’axe : ici le tore ayant ce qu’on appelle son âme et ici, du fait de la coupure, ce qui était d’abord l’âme du tore – voilà la coupure- devenant son axe. Il ma semble, quant à moi, que les deux cas sont homogènes. Néanmoins le fait que Soury distingue ce retournement par coupure du retournement par trou m’impressionne, à savoir que je fais grande confiance à Soury.

     (p3->) Autrement dit ce qui s’appelle ici (sur tableau de Soury de la page précédente carrefour de bande – on dit carrefour de bande- se réfère au tore troué. Ici aussi le retournement dont il s’agit est un retournement torique, c’est-à-dire du fait d’un trou. Je vais donner la parole maintenant à Soury qui se retrouvera en posture de défendre sa position.

     Bien sûr, il y a quelque chose qui m’impressionne, c’est que le tore, pour le dessiner comme ceci, c’est-à-dire en perspective, le tore a pour propriété  d’admettre  un type de coupure qui est très exactement celui-ci. Si, à partir de cette coupure, on retourne le tore, c’est-à-dire qu’on

      

fait passer la coupure par derrière le tore, l’axe reste l’axe et l’âme reste l’âme. Il y a retournement du tore, mais sans modifier ce qui se trouve distributivement l’axe et l’âme- ceci est l’axe. Est-ce que ceci suffit à permettre que le retournement par coupure opère autrement sur le tore ? C’est bien ce dont je pose la question !; Et là-dessus, je vais donner la parole à Soury  qui veut bien, dans mon embarras, prendre le relais de ce dont il s’agit.  Prenez place ici.

SOURY : J’aurai besoin du tableau aussi. Il s’agirait de la différence entre le trouage et la coupure du tore. Et même il s’agit de la (p4->) différence entre le retournement, le trouage et la coupure. Alors je vais essayer de présenter la différence entre coupure et trouage du tore, enfin d’abord en ne m’occupant pas que ça peut servir à faire du retournement, simplement que couper le tore et trouer le tore, comment c’est différent. Je dessine le tore. J’ai besoin de craies de couleur. Voilà.

                     

 

Alors, voici le tore. Sur le tore, des cercles peuvent être sur le tore, il y a des cercles réductibles, des cercles réductibles, c’est des cercles

qui, par déformation, peuvent être réduits et il y a des cercles non-réductibles. Alors comme cercle non-réductible, il y a le cercle méridien, il y a le cercle longitude et il y a d’autre cercles.

Voilà, j’ai dessiné un cercle sur le tore qui n’est ni le cercle méridien, ni le cercle longitude. Alors lorsqu’il y a un cercle sur le tore, c’est possible de le couper le long du cercle et le résultat… Bon alors le trouage, c’est ce cas-là, c’est couper le long d’un cercle réductible et la coupure, c’est couper le long d’un cercle non réductible.

Si on coupe le long d’un petit cercle, un cercle réductible, un petit cercle, qu’est ce qui reste ? Il reste d’une part un petit disque, le petit disque, et d’autre part il reste une surface à bord, une surface avec bord que je dessine.  Voilà. Alors ce dessin-là représente une surface avec bord. Voilà le résultat du trouage. Dire trouage, c’est ne pas s’intéresser au petit disque qui reste et dire que le tore troué c’est ça. Le tore troué, c’est une surface avec bords qui est dessinée ici.

     Si le tore est coupé le long d’un cercle  non-réductible, alors c’est ça la coupure, alors qu’est ce qui reste ? D’abord il ne reste qu’un seul morceau. Je vais dire ce qui reste :

 

 

(p5->)

 

il reste une bande plus ou moins nouée et plus ou moins tordue. Alors je vais dessiner ce qui reste par une coupure méridienne. Par une coupure méridienne, il reste une bande qui n’est ni nouée, ni tordue. Par une coupure longitudinale aussi, il reste la même chose : une bande qui n’est ni nouée, ni tordue. Et ça aussi ce sont des surfaces avec bord. Mais il y a quand même une différence : c’est que là c’était une surface  avec un seul bord et ici ce sont des surfaces avec deux bords. Si la coupure est faite le long d’un cercle pas si simple, pas si simple que le cercle méridien ou que le cercle longitude, alors ce qui reste c’est une bande, il reste encore une bande, mais qui est plus ou moins nouée, plus ou moins tordue. Alors par exemple, enfin pour un certain cercle, on obtient une bande qui est nouée en trèfle et qui est tordue. Alors la torsion, je ne me rappelle pas la torsion correspondante, donc je dessine, j’ai toute chances de faire une erreur là, c’est-à-dire que ce n’est pas n’importe qu’elle torsion, mais je ne me rappelle plus qu’elle torsion il y a.

Bon, bref, c’est une bande qui est nouée et tordue et on peut séparer sa partie nouée, c’est-à-dire que le nouage de cette bande peut-être représenté par un nœud, bon ici le nœud de trèfle ;

 

 

et la torsion peut être comptabilisée, c’est un certain nombre de tours. Dans le cas du trèfle, il y a une torsion de, je crois, trois tours, il y a 3 tours de torsion ; enfin si c’est pas trois, c’est six, je peux me tromper. Donc là, je n’ai pas indiqué ces choses là pour bien montrer qu’il s’agit de bandes.

 

               Donc le tore coupé, c’est une bande plus où moins nouée, plus ou moins tordue, donc ça donne certains nœuds, pas tous les nœuds ; et ça donne une certaine torsion. Il y a certains cercles sur le tore que Monsieur Lacan a mentionné. C’est des cercles qu’il avait mis en correspondance  avec Désir et Demande ; Enfin voilà, ces cercles, on peut les repérer par combien de fois, ils tournent autour de l’âme et combien de fois ils tournent autour de l’axe. Ces cercles il y en a beaucoup, mais ils peuvent être repérés et ce repérage peut être justifié. Alors les cercles qu’avaient présenté Monsieur Lacan, c’est des cercles qui tournaient une fois seulement, soit

(p6->)

autour de l’axe soit autour de l’âme et puis plusieurs fois…là j’en dessine un qui tourne une seule fois autour de l’axe et plusieurs fois autour de l’âme ; là j’en ai dessiné un qui tourne une fois autour de l’axe et cinq fois autour de l’âme. Alors si le tore est coupé selon un cercle comme ça, le résultat est une bande qui est tordue, mais qui n’est pas nouée, c’est-à-dire que le résultat, le tore coupé le long d’un cercle comme ça, pour celui-là un/cinq : il va y avoir cinq tours et pas de nouages, 5 tours de torsion et pas de nouage. Alors je suis en train de me tromper, c’est-à-dire que je suis entrain de confondre les tours et les demi-tours, je n’en ai pas dessiné assez. Voilà, bon. Alors ce que j’ai dessiné là c’est une bande qui est tordue et qui n’est pas nouée. Donc les cercles qu’a mentionné M. Lacan parmi tous les cercles sur le tore, ça a été le cercle méridien et le cercle longitude qui donnent la bande ni nouée, ni tordue et puis ces cercles-là correspondant à Désir/Demande qui donne une bande qui est tordue et pas nouée.

     Pour le moment déjà, ça fait une différence entre trouage  et coupure. Alors, voici ici le résultat du trouage, il n’y a qu’une façon de trouer, alors que des façon de couper, il y en a autant qu’il y a de  cercles sur le tore. Alors voilà le résultat du trouage, voilà le résultat de la coupure. (p 4 et 5) Ici le résultat du trouage, c’est une surface avec bord qui n’a qu’un seul ; le résultat de la coupure, ce sont des surfaces  à deux bords, mais c’est une surface spécialement simple, puisque c’est une bande. Ca, c’est déjà une façon de montrer la différence entre nouage et coupure : c’est que le tore noué et le tore coupé, ce n’est pas la même chose. 

     Maintenant par rapport au retournement, je vais m’engager dans dire des différences entre trouage et coupure par rapport au retournement. D’abord quelque chose, c’est que couper le long d’un cercle – je vais effacer un peu là- disons, dans la coupure le trouage est implicite, c’est-à-dire que, dans couper le trouage est implicite, c’est-à-dire dans la coupure il y a beaucoup plus que d’enlever seulement un petit trou. La coupure peut être présentée comme quelque chose de « en plus » par rapport au trouage, c’est-à-dire qu’on peut faire un trouage d’abord et à partir de ce trouage couper. La coupure donc peut être décomposée en deux temps : d’abord trouer (p7->) et ensuite couper à partir du trouage. Et donc ça peut être fait ici, c’est à dire que ça c’est le tore  troué, bon, eh bien, la coupure peut être obtenue… enfin si c’est considéré comme deux étapes : première étape trouer, deuxième étape couper à partir du tore troué, la coupure peut

être montrée là-dessus, c’est à dire sur le tore troué. Alors je vais montrer, je vais indiquer, sans le dessiner, les coupures les plus simples, mettons une coupure méridienne. Dans le tore troué, la distinction méridien/longitude s’est perdue ; mettons enfin une coupure méridienne, ça peut être par exemple de couper ici. Bon je vais le dessiner quand même. Voilà, mettons ça, c’est une coupure méridienne (1). Alors là-dessus on peut voir qu’il ne reste qu’une bande, c’est à dire qu’une fois coupé ici, la coupure ici laisse ça. Alors on peut éventuellement imaginer les déformations là-dessus comme quoi ceci peut se résorber et ceci peut se résorber et ce qui reste est bien une bande. Donc on peut retrouver à partir du tore troué que la coupure méridienne  laisse une bande. De même si ça avait été une coupure longitudinale, la coupure longitudinale (2) aurait aussi laissé une bande. Je vais effacer cette coupure que j’ai faite là pour dessiner une coupure moins simple, une coupure selon un cercle qui n’est pas au plus simple.  Alors je vais faire la coupure, je vais dessiner une certaine coupure.

     J’ai peur de me tromper quand même, alors j’ai fait une coupure qui repart du bord du trou, enfin j’ai fait une coupure qui s’enclenche à partir du bord du trou du trouage ; alors je l’ai enclenchée ici.

Voilà, un cercle, enfin c’est un cercle qui fait deux tours autour de l’axe, enfin deux tours et trois tours puisque, une fois le tore troué, la distinction de l’intérieur et de l’extérieur est perdue et la distinction de l’âme et de l’axe est perdue ; perdue, pas tout à fait perdue, je vais y arriver, mais on ne peut plus distinguer méridien et longitude. Alors j’ai dessiné une coupure du tore troué et, à partir de ce dessin, avec de la patience, c’est possible de restituer la bande nouée et tordue qui sera obtenue ; en dessinant    

 

(p8->) sur le tore troué par des procédés de dessin on peut arriver à savoir le résultat de la coupure, c’est-à-dire qu’ici, j’ai choisi un cercle qui tourne deux fois d’une part et trois fois de l’autre part parce que le résultat de cette coupure-là, ce sera un nouage en trèfle. Ca, c’est une coupure qui n’est pas la plus simple et le résultat est une bande qui est nouée et qui est tordue. Dans la coupure, le trouage est implicite, le trouage est implicite, on peut le dire autrement : c’est que couper le tore c’est faire beaucoup plus que trouer, c’est-à-dire que l’espace du trouage qui est créé, il est largement créé à l’occasion d’une coupure. Donc tout ce qui peut se faire par trouage peut se faire par coupure. En particulier le retournement qui peut se faire par trouage peut se faire par coupure. Mais par coupure il y a des retournements, il y a d’autres retournements qui sont possibles. Il y a certains retournement qui ne sont pas possibles par trouages et qui sont possibles par coupure.

     Alors je vais dire la différence entre les retournements permis par coupure et permis par trouage. Je vais effacer la partie droite.

     Pour pouvoir distinguer ça, il y a besoin de différenciation, c’est à dire j’ai besoin de différencier l’âme de l’axe par des couleurs. Alors je vais utiliser  bleu et rouge pour l’âme et l’axe ; et j’ai besoin encore de différenciation, c’est de différencier les deux faces du tore ; les deux faces du tore, le tore est une surface sans bords, c’est une surface qui a deux faces et j’ai besoin de cette différenciation-là. Bon, alors ici le tore est ...le tore, on ne lui voit qu’une seule de ses faces, je vais utiliser vert et jaune pour les deux faces et ici on voit qu’une seule face. Pour le tore,

on ne lui voit qu’une seule face, on ne voit pas la face intérieur jaune. Donc c’est vert et jaune, les deux faces du tore et il y a une correspondance entre le couple âme/axe et le couple des deux faces ; il y a une correspondance, c’est-à-dire que la face verte qui est ici la face extérieure est en correspondance avec l’axe, et la face jaune, face intérieure, est en correspondance avec l’âme. J’ai introduit deux couples, mais ces deux couples

 

(p9->) sont actuellement- parce que c’est ça qui va se perdre- actuellement c’est le couple des deux faces et le couple intérieur/extérieur qui sont liés. Alors la différence entre coupure et trouage, retournement par coupure/ retournement par trouage, enfin la différence, une différence, c’est que le retournement par trouage ne touche pas, enfin ne change pas cette liaison des deux faces avec l’intérieur/extérieur alors  que le retournement par coupure dissocie cette liaison.

 

Alors le retournement par trouage : qu’est-ce qu’il en reste ? Dans cette présentation-là du tore troué, on ne lui voit qu’une seule face, je prends toujours la face verte, cette surface est colorée maintenant, ces deux faces sont colorées, il y a une face jaune, et une face verte et dans cette présentation plane il n’y a que la face verte qui est visible, la face jeune apparaîtrait par retournement, retournement du plan. Attention là ! Je parle de plusieurs retournements à la fois en ce moment, c’est dangereux : je viens de mélanger retournement du plan et retournement du tore. Alors voilà le tore troué. Dans l’état du tore troué, âme et axe, je peux les représenter comme deux axes ; alors je vais situer l’âme et l’axe par rapport au tore troué. J’ai une chance sur deux de me tromper. La face verte correspond avec l’axe bleu. Je place là l’axe, c’est une droite, ça c’est l’axe bleu ; et maintenant l’axe rouge. Alors pourquoi je dessine deux axes, il y a des raisons. Je vais dire la raison de dessiner deux axes pour le tore troué. Je vais effacer à gauche pour.. Alors du tore d’origine, je ne conserve que sont âme et son axe qui sont représentés ici.

Le tore, une fois retourné, aura comme âme et comme axe ceci ; donc le retournement du tore, c’est l’échange de l’âme et de l’axe,  c’est le passage de ça à ça. Eh bien, le tore troué, c’est un état à deux axes, je ne fais que l’affirmer ; je vais le redessiner. Finalement je ne fais que redessiner ce qu’il y a là-bas, mais je le redessine là dans la position de charnière, d’intermédiaire. Voilà le tore troué, surface avec deux axe. Et j’en mentionne une autre version, c’est que si on ne garde de ça que le cercle bord, c’est-à-dire qu’on
(p10->)

 

ne garde que le bord, ce qu’il en reste de ça, c’est – je vais le dessiner toujours au milieu- voilà : ceci,  c’est conserver les deux axes du tore qui sont ici en bleu et rouge et le cercle en bord du trou. Ici, (page 9) c’était conserver la surface avec bord et ici c’est conserver seulement autrement le bord. Alors ce qui est au milieu là fait charnière dans l’opération du retournement d’échange de l’âme et de l’axe. Alors je mentionne cette figure-là, parce qu’il y a une configuration borroméenne, c’est-à-dire qu’intérieur et extérieur et bord du trou forment une configuration borroméenne. Finalement je n’ai fait qu’affirmer que dans cet état intermédiaire l’âme et l’axe tous les deux étaient…au moment de cet état intermédiaire qui est l ‘état d’indétermination, charnière entre intérieur et extérieur, c’est-à-dire qu’ici intérieur et extérieur se différencient et ici intérieur et extérieur ne se différencient pas. Ici le couple intérieur/extérieur est à l’état de vacillation ou, dans l’état du tore troué, la distinction intérieur/extérieur est perdue. Alors ça c’était au sujet du tore troué. Alors maintenant, j’efface ce schéma-là, le schéma de correspondance, encore que je risque d’en avoir besoin du schéma de correspondance de départ entre le couple des deux faces et le couple intérieur/extérieur. Alors il y a vert qui correspond à bleu et puis jaune qui correspond à rouge. Alors que le tore est coupé, il va… Mais ça, de mémoire je ne sais pas comment sont disposés… Donc je vais le dessiner…, éventuellement je me trompe, mais ça ne me gênera pas pour ce dont j’ai besoin.

Je vais dessiner un tore coupé, je vais le dessiner comme une bande nouée et tordue. Ici je suis en train de redessiner une bande nouée et tordue obtenue par coupure du tore. Voilà. Alors pour

 


(p11->)

indiquer que c’est une bande, je mets ces petits traits, mais je ne vais pas mettre des petits traits partout.

Voilà, ça, c’est le dessin d’une bande nouée et tordue obtenue par coupure du tore. Voilà. Alors j’arrête de dessiner les petits traits.

L’âme et l’axe maintenant sont ici ; ce qui était anciennement l’âme et l’axe – maintenant ce sont deux axes- se trouve…., c’est dommage je manque un peu de place…

Alors voilà, les deux axes intérieur et extérieur et maintenant le couple des deux faces. Alors cette bande, telle qu’elle est dessinée, encore une fois, on ne lui voit qu’une face, ce n’est pas par hasard, c’est-à-dire que je privilégie systématiquement les dessins où on ne voit qu’une face. Donc voilà la bande nouée et tordue avec une face jaune et une face verte et ici on ne lui voit que sa face verte. Voilà. Alors je vais quand même dessiner les deux faces, dans le cas ici, pour faire voir les deux faces dans un autre cas.

(p12->)

C’est qu’ici j’avais dessiné antérieurement une bande qui n’était pas nouée et qui était tordue, alors là on voit les deux faces, c’est-à-dire qu’à l’occasion de la torsion on voit l’autre face, c’est-à-dire, que dans cette partie-là, on voit du jaune, il y a du jaune et du vert. Enfin ça c’est pour montrer que dans un dessin de surface avec bord, les deux faces peuvent apparaître. C’est le hasard de certains dessins qui font qu’on voit toujours la même face. Alors ici donc, voilà les deux axes anciennement intérieur et extérieur et le tore coupé : cette bande. Eh bien, je ne sais pas si c’est imaginable que là-dedans le couple du jaune et du vert est devenu indépendant du couple du bleu et du rouge, c’est-à-dire que cette bande, tout ceci ce n’est qu’une bande on peut lui donner un demi-tour tout le long et ça sera toujours le même objet et la face jaune joue le même rôle que la face verte. Alors dans cette situation-là du tore coupé avec ses deux axes, le couple des deux faces verte et jaune et le couple intérieur/extérieur, bleu et rouge sont devenus indépendant. Ce qui indique quelque chose sur la différence des deux retournements, c’est que, dans le retournement par trouage on échange l’intérieur et l’extérieur, on échange les deux faces et ils s’échangent ensemble, c’est-à-dire qu’au moment ou ça échange le couple intérieur/extérieur, ça échange les deux faces, c’est à dire si ce tore coloré en jaune et vert quand on le retourne, s’il était d’extérieur vert, après il sera d’extérieur jaune. Dans le retournement par trouage, on inverse simultanément les deux faces et l’intérieur extérieur. Au contraire, le retournement par coupure permet de dissocier cette liaison, c’est-à-dire que, une fois le tore coupé, on peut le refermer, non pas…, je vais le dire autrement :  c’est qu’au lieu de voir le tore troué ou le tore coupé comme un intermédiaire je vais le décrire différemment, c’est que le tore troué peut être refermé de deux façons

 

 

(p13->) différentes, et le tore coupé, lui, peut être refermé de quatre façon différentes. Enfin j’hésite entre deux façon de formuler ; une façon où le tore troué ou le tore coupé apparaît comme un intermédiaire entre deux état du tore et une autre façon de parler où les deux états du tore sont décrits comme deux façons de fermer cette surface avec

bord. Alors une fois le tore coupé, il est possible de le refermer de multiples façons, c’est-à-dire qu’il est possible de le refermer comme il était à l’origine, c’est à  dire avec l’axe extérieur bleu et la face extérieure verte, mais il est possible de le refermer n’importe comment, c’est à dire qu’il est possible de le refermer avec l’axe extérieur rouge et avec la face extérieur verte ou jaune, c’est-à-dire qu’il y a quatre autres façon de refermer ce tore coupé en combinant de toutes les façons possibles le couple bleu/rouge, pour fixer le couple bleu/rouge en intérieur/extérieur, en âme et en axe et pour fixer le couple vert/jaune en face intérieure et face extérieure. Alors c’est des histoire de couples, de binaires. Je trouve assez difficile de présenter des considérations d’exactitude. Là je me suis embarqué dans …enfin c’était trouage et coupure. Enfin ces histoires de couples ou de binaires sont toujours liés à des histoires d’exactitude.

LACAN : Le vert peut s’associer au bleu et au rouge…

SOURY : Oui, oui

LACAN : et d’un autre côté, le jaune peut s’associer aussi au bleu et au rouge.

SOURY : Oui, oui

X          : Mais est ce que ce que tu dis est vrai aussi pour une coupure simple, comme la coupure méridienne ou la coupure longitudinale ?

SOURY : Oui, oui.

Y          : C’est-à-dire la séparation entre vert et jaune et l’axe et l’âme, est également vraie pour une simple coupure

(p14->)

SOURY : Tout à fait.

X          : parce que là tu l’as montré pour une coupure complexe, mais tu aurais pu le montrer sur une coupure simple comme…

SOURY : Oui, c’est vrai que c’est la même chose pour une coupure méridienne ou une coupure longitudinale, que ça produit la même chose que la coupure en général, c’est-à-dire la dissociation du couple des deux faces et du couple intérieur/extérieur.

X         : Est-ce que tu ne pourrais pas le montrer sur une coupure méridienne simple ?

SOURY : Si, si, oui, c’est bien . .

LACAN : Qu’est-ce qui m’a envoyé ce papier ? C’est quelqu’un qui a assisté à ce que Soury fait de travaux pratiques.

2 eme rang : C’est moi.

LACAN : Qui est-ce ? C’est vous deux ? Écoutez, je suis tout à fait intéressé par cet objet A et l’objet qui est désigné comme ça, je suis intéressé et j’aimerai beaucoup savoir ce que vous avez tiré de ce qu’a expliqué Soury aujourd’hui. Si vous veniez me le dire j’en serais content.

 

X  : Là ce que montre Soury c’est effectivement une erreur qu’il y avait dans le papier.

LACAN : Comment ?

Dans le papier, dans le papier que vous m’avez envoyé.

X : à savoir que ce n’était pas effectivement un retournement par trou, mais un retournement par coupure.

LACAN : C’est ça.

Bon, je suis très content de le savoir parce que je m’étais cassé la tête sur cette erreur. Voilà je crois que Soury a comblé nos vœux et je continuerai la prochaine fois.

 

 note : bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire, ou si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un email.
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