J.LACAN gaogoa
séminaire
XIX - ... Ou pire ...1971-1972
version rue CB
10 Mai 1972 note
(p95->) Il m’est
difficile, il m’est difficile de vous frayer 1a voie dans un discours
qui ne vous intéresse " pas-tous
". Je
veux dire comme " pas-tous
", et même
j’ajoute : que comme « pas-tous ». Une chose est évidente,
c’est le caractère-clef dans la pensée de Freud du « Tous ». La
notion de foule qu’il hérite de cet imbécile qui s’appelait Gustave Lebon
lui sert à entifier ce tous. Il n’est pas étonnant qu’il y découvre la nécessité
d’un " il existe ", dont, à cette occasion. il ne voit que l’aspect
qu’il traduit comme le trait unaire : " der einziger Zug ".
Le trait unaire n’a rien à faire avec " l’Y
a d’ l’UN " que j’essaye de serrer cette année au titre qu’il
n’y a pas mieux à faire, ce que j’exprime par « ... ou pire »,
dont ce n’est donc pas pour rien que j’ai dit le dire adverbialement.
J’indique tout de suite : le trait unaire est ce dont se marque la répétition
comme telle. La répétition ne fonde aucun « Tous », ni
n’identifie rien parce que tautologiquement, si je puis dire, il ne peut pas
y en avoir de première. C’est en quoi toute cette psychologie de quelque chose
qu’on traduit par " des foules ",
psychologie des foules, loupe ce qu’il s’agirait d’y voir avec un peu plus
de chance : la nature du « pas-tous » qui la fonde, nature qui
est celle justement de « la femme » – à mettre entre guillemets –
qui pour le père Freud a constitué jusqu’à la fin le problème, le problème
de ce qu’elle veut – je vous ai déjà parlé de ça.
Mais
revenons à ce que j’essaye cette année de
filer pour vous. N’importe quoi, c’est vrai, peut servir à écrire l’UN
de répétition. Ce n’est pas qu’il ne soit rien, c’est qu’il s’écrit
avec n’importe quoi, pour peu que ça soit facile à répéter en figure. Rien
de plus facile à figurer pour l’être qui se trouve en charge de faire que
dans le langage ça parle, rien de plus facile à figurer que ce qu’il est fait
pour reproduire naturellement, à savoir, comme on dit, son semblable ou son
type, non pas qu’il sache d’origine faire sa figure, mais elle le marque
et
ça, il peut le lui rendre, lui rendre la marque qui justement est le trait
unaire. Le trait unaire est le support de ce dont je suis parti sous le nom de
stade du miroir, c’est-à-dire
d’identification imaginaire. Mais non seulement ce pointage d’un support
typique, c’est-à-dire imaginaire, la marque comme telle, le trait unaire, ne
constitue pas un jugement de valeur comme il m’est revenu – on l’a dit –
que je faisais – un jugement de valeur du type : imaginaire : caca !,
symbolique : miam-miam ! ; mais tout ce que j’ai dit, écrit, inscrit dans des
graphes, schématisé dans le modèle optique
à l’occasion, où le sujet se réfléchit dans le trait unaire et où c’est
seulement à partir de 1à qu’il se repère comme Moi-Idéal, tout cela
insiste justement sur ce que l’identification imaginaire s’opère par
une marque symbolique. De sorte que qui dénonce ce manichéisme – le jugement de
valeur : pouah ! – dans ma doctrine démontre seulement ce qu’il en est,
pour m’avoir entendu ainsi depuis le début de mon discours dont il est
pourtant contemporain : un porc pour se dresser sur ses pattes et faire le porc
debout, n’en reste pas moins le porc qu’il
était de souche, mais il n ’y a que lui pour s’imaginer qu’on s’en
souvient.
Pour
revenir à Freud dont je n’ai fait jusque-là que commenter la fonction
qu’il a introduite sous le nom de narcissisme, c’est bien de (p96->)
l’erreur
qu’il a commise en liant le moi sans relais à sa " Massen-Psychologie
" que relève l’incroyable de l’institution
dont il a projeté ce qu’il appelle l’économie du psychisme, c’est à
savoir l’organisation à quoi il a cru devoir confier la relance de sa
doctrine. Il l’a voulue telle pour quoi ? Pour constituer la garde d’un
noyau de vérité. C’est ainsi que Freud l’a pensé. Et c’est bien ainsi
aussi que ceux qui s’avèrent être les fruits de cette conception
s’expriment pour même, s’ils déclarent
modeste ce noyau, s’en attirer la considération. Ce qui, du point où les
choses en sont maintenant dans l’opinion, est comique. Il suffit pour le faire
apparaître d’indiquer ce qu’implique cette sorte de garant : une école de
sagesse. Voilà comment de toujours on aurait appelé ça. L’est-ce ? La
sagesse, comme il apparaît du livre même de la patience, de la sapience
qu’est l’Ecclésiaste, c’est quoi ?
C’est comme il est dit clairement : c’est le savoir de la jouissance.
Tout ce qui se pose comme tel se caractérise comme ésotérique et l’on peut dire
qu’il n ’y a pas de religion, hors de la chrétienne, qui ne s’en pare –
avec les deux sens du mot. Dans toutes les religions, la
bouddhique et aussi bien la mahométane, sans compter 1es autres, il y a cette
parure et cette façon
de se parer, je veux dire de marquer la place de ce savoir de la jouissance.
Ai-je besoin d’évoquer les tantras pour l’une de ces religions, les soufis
pour l’autre. C’est ce dont s’habilitent aussi les philosophies présocratiques
et c’est ce avec quoi rompt Socrate qui y substitue – et on peut dire
nommément
– la relation à l’objet a qui n’est rien d’autre que ce qu’il appelle
âme. Cette opération s’illustre suffisamment du partenaire qui lui est
donné
dans le " Banquet " sous l’espèce parfaitement historique d’Alcibiade,
autrement dit de la frénésie sexuelle, à quoi aboutit normalement le discours
du Maître, si je puis dire, absolu, c’est-à-dire qu’il ne produit rien que
la castration symbolique, je rappelle la mutilation des Hermès, je l’ai fait
en son temps quand, de ce " Banquet " je me suis servi pour articuler
le transfert ( Voir Séminaire " Sur
le Transfert ", 1960-6l ) . Le savoir de la jouissance, à
partir de Socrate, ne survivra plus qu’en marge de la civilisation, mais bien
entendu sans qu’elle en ressente ce que Freud appelle pudiquement son malaise.
Un dingue de temps en temps mugit à s’y
retrouver dans le fil de cette subversion, ça ne
fait date qu’à ce qu’il soit capable de la faire entendre
dans le discours même qui a produit ce savoir : le discours chrétien, pour
mettre les points sur les i, puisque n’en doutons pas, c’est l’héritier
du discours socratique, c’est le discours du Maître " up-to-date ",
du Maître dernier modèle, et des petites filles modèle-modèle qui sont sa
progéniture.
On
m’assure que dans ce genre, celui que j’appelle modèle-modèle,
qui maintenant se pare d’initiales diverses, mais qui commencent toujours
par M, il en vient ici à la pelle. Je le sais parce qu’on me le dit.
Car, moi, d’où je suis, il ne me suffit pas pour les voir, de vous regarder,
parce que justement de départ elles ne sont " pas-toutes " modèle-modèle.
Oui, remarquons-le,
ça fait de l’effet évidemment quand, cette remarque, qu’il y a eu
subversion – et j’ai dit que ça fait date –
c’est un Nietzsche qui la profère. Je fais simplement remarquer, qu’il ne
peut la proférer – je veux dire se faire entendre – qu’à l’articuler
dans le seul discours audible, c’est-à-dire
celui qui détermine le Maître up-to-date comme sa
descendance. Tout ce beau monde s’en régale naturellement, mais ça n’y
Je
ne crois pas inutile de marquer ici que le " pas-tous " vient de glisser,
comme il est naturel, en « pas-toutes », c’est fait pour ça, tout le bla-bla
dont je produis aujourd’hui qu’on ne peut pointer quelque mouvement dans l’émergence
du discours qu’à marquer que le sens en reste problématique, notamment ce
qu’il ne faut pas entendre dans ce que je viens de dire, à savoir un sens
de l’histoire, puisque, comme tout autre sens, il ne s’éclaire que
de ce qui arrive et que ce qui arrive ne dépend que de la fortune. Pourtant
ceci ne veut pas dire qu’il ne soit pas calculable. A partir de quoi ? De l’Un
qu’on y trouve. Seulement il ne faut pas se tromper sur ce qu’on trouve
d’UN. Ce n’est jamais celui qu’on cherche. C’est pourquoi, comme je
l’ai dit après un autre qui est dans mon cas – " je ne cherche
pas ", qu’il a dit, " je
trouve " – la manière,
la seule de ne pas se tromper, c’est à partir de la trouvaille
de s’interroger sur ce qu’il y avait, si on l’avait voulu, à chercher. Qu’est-ce
que la formule dont j’ai ; un jour ; articulé
le transfert, ce depuis fameux " sujet-supposé-savoir " ? Mes artefacts
d’écriture y démontrent un pléonasme : il faut écrire
sujet $,
ce qui rappelle qu’un sujet n’est jamais qu’un supposé
: .
Je n’use de la redondance qu’à partir de la surdité de
l’Autre. Il est clair que c’est le savoir qui est supposé, et personne ne
s’y est jamais trompé. Supposé à qui ?
Certainement pas à 1’analyste, mais à sa
position. Ce sur quoi on peut consulter mes séminaires, car c’est bien ce
qui frappe à les relire : pas de bavures. A la différences de mes Écrits. Oui.
C’est comme
ça.
C’est parce que j’écris vite. Je ne me l’étais jamais dit, mais je m’en
suis aperçu parce qu’il m’est arrivé que je parle récemment à quelqu’un.
Je l’ai fait depuis la dernière
fois où certains d’entre vous m’ont entendu à Sainte-Anne. J’ai avancé
des choses à partir de la Théorie des Ensembles ici évoquée, pour mettre en
question cet Un dont je parlais tout à
l’heure, à l’instant . Je prends toujours mes risques, et on ne
peut pas dire que, cette fois-là, je ne les ai pas pris, avec tout l’humour
nécessaire
Ceux
pour qui donc, en somme, j’avais fait ce travail de reprise logique, ce
travail qui part du discours de Rome, dès
qu’ils abandonnent la ligne critique qui en résulte, de ce travail, pour
retourner aux êtres dont je démontre précisément que ce discours doit
s’abstenir, pour retourner à ces êtres et en faire le support du discours de
l’analysant, ne font que revenir aux bavardages. C’est pourquoi ceux-là même
qui ont pris le large de ce discours, aussitôt dit, aussitôt fait, en ont
complètement perdu le sens. C’est bien pourquoi à propos de mon " sujet-supposé-savoir », il s’est trouvé qu’ils émettent, voire qu’ils
impriment noir sur blanc – ce qui est plus fort – justement à s’ apercevoir
décollés de ce où je les conduisais, de la ligne où je les
maintenais, qu’ils ne savaient plus rien. A
partir de quoi, je le répète, ils ont été à dire qu’à le supposer, ce
savoir, à la position. de l’analyste, c’est très vilain parce que c’est dire que l’analyste
fait semblant. Il n’y a à cela qu’une petite paille que j’ai déjà pointé tout à
l’heure, c’est que l’analyste ne fait pas semblant : il
occupe – il occupe avec quoi ? c’est ce que je laisse à y
revenir – il occupe la position du semblant. Il l’occupe légitimement
parce que, par rapport à la jouissance, à la
jouissance telle qu’ils ont à la saisir dans
les propos de celui qu’au titre d’analysant ils cautionnent dans son énonciation de sujet, il n’y a pas d’autre position tenable, qu ’il n’y a que
là que s’aperçoit jusqu’où la jouissance, la jouissance de cette énonciation
autorisée, peut se mener sans dégâts trop notoires. Mais le semblant ne se
nourrit pas de la jouissance qu’il bafouerait aux dires de ceux qui reviennent
au discours de l’ornière. Il donne, ce semblant, à autre chose que lui-même
son porte-voix. et justement de se montrer comme
masque que je dis ouvertement porté, comme dans la scène grecque : le semblant ne prend effet que d’être manifeste. Quand l’acteur porte le masque,
son visage ne grimace pas, il n’est pas réaliste ; le pathos est réservé
au chœur qui s’en donne – c’est le cas de le dire – à cœur joie. Et
pourquoi ? Pour que le spectateur,
je dis celui de la scène antique, y trouve son plus-de-jouir
communautaire, à lui. C’est bien ce qui fait pour nous le prix du cinéma, là
le masque est autre chose : c’est l’irréel de la projection.
Mais
revenons à nous, c’est de donner voix à quelque chose que l’analyste peut
démontrer que cette référence à la scène grecque est opportune, car
qu’est-ce qu’il fait, d’occuper comme tel cette position du semblant ?
Rien d’autre que de démontrer justement que le pouvoir, démontrer que la
terreur ressentie du désir dont s’organise la névrose
Dire
savoir non initiatique, c’est dire savoir qui s’enseigne par d’autres
voies que celles directes de la jouissance, lesquelles sont toutes conditionnées
de l’échec fondateur de la jouissance sexuelle, je veux dire de ce par où
la jouissance constitutive de l’être parlant se démarque de la jouissance
sexuelle, séparation et démarquage dont certes l’efflorescence est courte et limitée. Et c’est pourquoi on n’en a pu faire que le
catalogue précisément à partir du discours analytique dans la liste parfaitement finie des pulsions. Sa finitude est connexe de l’impossibilité
qui se
démontre dans le questionnement véritable du rapport sexuel comme tel. Exactement, c’est
dans la pratique même du rapport sexuel que s’affirme le
lien que nous promouvons. Nous, comme êtres parlants, promouvons partout
ailleurs de l’impossible et du réel, à savoir que le Réel n’a pas
d’autre attestation : toute réalité est suspecte d’être, non pas
imaginaire, comme on me l’impute, car à la vérité il est assez patent que
l’Imaginaire tel qu’il surgit de l’éthologie animale c’est une
articulation du Réel. Ce que nous avons à suspecter de toute réalité,
c’est qu’elle soit fantasmatique et ce qui permet d’y échapper, c’est
qu’une impossibilité dans la formule symbolique qu’il nous est permis
d’en tirer en démontre le réel dont ce n’est pas pour rien qu’ici pour
désigner le symbolique en question on se servira
du mot terme.
L’amour,
après tout, pourrait être pris pour objet d’une phénoménologie ;
l’expression 1ittéraire de ce qui en est émis est assez profuse pour qu’on
puisse présumer qu’on en pourrait tirer quelque chose. C’est tout de même
curieux que, mis à part quelques auteurs comme Stendhal, Baudelaire et
laissons tomber la phénoménologie amoureuse du surréalisme dont le moralisme
me coupe les bras – c’est le cas de le dire –, il est curieux que
l’expression littéraire soit si courte pour qu’il ne puisse même pas nous
en apparaître la seule chose qui nous intéresserait : c’est l’étrangeté,
et que si ceci suffit à désigner tout ce qui s’en inscrit dans le roman
du XIX siècle, pour tout ce qui est avant, c’est
La
psychanalyse, elle, est partie là-dedans en toute innocence. Bien entendu,
c’est pas très gai ce qu’elle a rencontré d’abord. Il faut reconnaître
qu’elle ne s’y est pas limitée, mais ce qui lui en reste et ce qu’elle a
frayé d’abord d’exemplaire, c’est ce modèle d’amour en tant qu’il
est donné par les soins donnés de la mère au fils, à ce qui
s’inscrit encore dans le caractère chinois : HAO, ce qui veut dire le bien ou
ce qui est bien. C’est rien d’autre que ça : qui
figure le fils Tseu et ça qui
Le
savoir sur la vérité est utile à l’analyste pour autant qu’il lui permet
d’élargir un peu son rapport à ces effets de
sujet justement dont j’ai tenté de dire qu’il les cautionne en laissant le
champ libre au discours de l’analysant. Que l’analyste doive
comprendre le discours de l’analysant, ça semble en effet préférable. Mais savoir
d’où, c’est
une question qui ne semble pas
s’imposer aux yeux de la seule notation de ce qu’il lui faille être dans la
discours à occuper la position du semblant. Il faut, bien sûr, accentuer que
c’est en tant que de a que cette position du
semblant il l’occupe.
L’analyste ne peut rien comprendre sinon au titre de ce que dit l’analysant,
à savoir de se voir, non comme cause, mais effet de ce discours, ce qui ne
l’empêche pas en droit de s’y reconnaître. Et c’est pour ça qu’il vaut
mieux qu’il soit passé par là, dans l’analyse
didactique, qui ne peut être sûre qu’à n’avoir pas été engagée à ce
titre.
Il
y a une face du savoir sur la Vérité qui prend sa force d’en négliger
totalement le contenu, d’asséner que l’articulation signifiante est tellement
son lieu et son heure que quelque chose qui n’est rien que cette
articulation dont la monstration au sens passif se trouve prendre un sens actif
et s’imposer comme démonstration à l’être, à l’être parlant qui ne
peut faire à cette occasion que de reconnaître, pour le signifiant, non seulement
l’habiter, mais n’en être rien que
la marque. Car la liberté de
choisir ses axiomes, c’est-à-dire le départ choisi pour cette démonstration
ne consiste qu’à en subir comme sujet les conséquences qui, elles, ne sont
pas libres, à partir seulement de ceci que la Vérité peut se construire à partir
seulement de 0 et de 1, ce qui
s’est fait non seulement au début du dernier siècle, quelque part entre
Boole et Morgan, avec l’émergence de la logique mathématique, en quoi il ne
faut pas croire que 0 et l ici notent l’opposition de la Vérité et de
l’erreur. C’est la révélation, qui ne prend sa valeur que « nachträglich », par
Frege et Cantor de ce que ce Zéro dit de l’erreur, qui
encombrait les stoïciens pour qui c’était ça et
que ça conduisait cette charmante folie de l’implication matérielle dont ce
n’est pas pour rien qu’elle était refusée par certains
de ce qu’elle pose
(0 ---> 1) --->1
0
a tout autant de valeur véridique que 1, parce que 0 n’est pas la négation
de la vérité 1, mais la vérité du manque qui consiste en ce qu’à 2, il
en manque 1, ce qui veut faire, sur le seul plan de la vérité, que la Vérité
ne puisse parler qu’à s’affirmer à l’occasion, comme ça
s’est fait pendant des siècles, être la double vérité, mais jamais à être
la vérité complète.
0
n’est pas la négation de quoi que ce soit, notamment d’aucune multitude. Il
joue son rôle dans l’édification du nombre. Il est tout à fait arrangeant
comme chacun sait : s’il n’y avait que des 0, comme on se la coulerait douce
! Mais ce qu’il indique c’est que, quand il faudrait qu’il y an ait 2, il n’y en a jamais et ça c’est une vérité.
0
implique l, le tout impliquant 1, est à prendre, non comme le faux impliquant
le vrai, mais les deux vrais, l’un impliquant l’autre, mais aussi d’affirmer
que le vrai ne soit jamais qu’à manquer de son partenaire. La seule chose à
quoi le 0 s’oppose, mais résolument, c’est à avoir une
Comment
donc saisir ce qu’il en est de ce 2,
sans quoi il est clair que ne peut se construire aucun nombre ? Je n’ai pas
parlé de les numérer, mais de les construire. C’est bien pour ça que, la
dernière fois, je vous ai menés jusqu’à l’aleph, c’était pour, au
passage, vous faire sentir que dans la génération d’un nombre cardinal à
l’autre, dans le comptage des sous-ensembles,
quelque chose quelque part se compte comme tel qui est un autre 1, ce que
j’ai marqué du triangle de Pascal en faisant remarquer que chaque chiffre
qui se trouve à droite marquer le nombre des parties se fait de l’addition de
ce qui y correspond comme partie dans l’ensemble précédent.
C’est
ce 1, ce 1 que j’ai caractérisé quand il s’agit du 3 par exemple, à
savoir l’a b opposé au c et du b a qui vient de même. Pour ce qu’il y en
est de 4, il faut qu’à l’a b, au b a,
(p102->) à
l’a c, il y ait l’a. b. c, la juxtaposition des éléments de l’ensemble
précédent, leur juxtaposition comme telle qui vienne en compte au seul titre
de 1. C’est ce que j’ai appelé " la mêmeté de la différence ",
parce que c’est en tant que rien d’autre dans leur propriété n’est que
d’être différence que des éléments qui viennent ici supporter les
sous-ensembles, que ces éléments sont comptés eux-mêmes dans la génération
des parties qui vont suivre. J’insiste. Ce qui est en question, c’est ce
dont il s’agit quant au dénombré, c’est l’un en plus en tant qu’il se
compte comme tel dans le dénombré ou dans l’aleph de ses parties à chaque
passage d’un nombre à son successeur. C’est de se compter comme tel de la
différence comme propriété que la multiplication qui s’exprime dans l’exponentielle (2
, n-1 en exponentiel), des parties de l’ensemble supérieur, de sa
bipartition, que s’avère
dans l’aleph, quoi ? A être mis à l’épreuve du dénombrable. Que c’est
là que se révèle en tant que d’un Un, de l’Un qu’il s’agit, c’est
d’un autre qu’il s’agit ; que ce qui se
constitue à partir de l’1 et du 0 comme inaccessibilité du 2, ne se livre
q’au niveau de l’aleph° ()
, c’est-à-dire de l’infini, actuel
Je
vais, pour terminer, vous le faire sentir et sous une forme tout à fait simple
qui est celle-ci : de ce qu’on peut dire quant
à ce qu’il en est des entiers, concernant une propriété qui serait celle
de l’accessibilité. Définissons-là de ceci qu’un nombre est accessible de
pouvoir être produit, soit comme somme, soit comme exponentiation des nombres
qui sont plus petits que lui. A ce titre, le début des nombres se confirme de
n’être pas accessible et très précisément jusqu’à 2. La chose nous intéresse
tout spécialement quant à ce 2, puisque du rapport de l’ l à 0, j’ai
suffisamment souligné que l’1 s’engendre de ce que le 0 marque de manque.
Avec 0 et 1, que vous les additionnez ou que vous les mettiez l’un à
l’autre, voire l’un à lui-même dans une relation exponentielle, jamais le
2 ne s’atteint. Le nombre 2, au sens où je viens de le poser, qu’il puisse
d’une sommation ou d’une exponentiation s’engendrer des nombres plus
petits, ce test s’avère négatif : il n’y a pas de 2 qui s’engendre au
moyen du 1 et du 0.
Une
remarque de Goedel est ici éclairante, c’est très précisément que
l’aleph° (), à savoir l’infini actuel,
est ce qui se trouve réaliser le même cas, alors que pour tout ce qu’il en
est des nombres entiers à partir de 2 – commencez à 3 : 3 se fait avec 1 et
2, 4 peut se faire d’un 2 mis à sa propre exponentiation, et ainsi de suite
– il n’y a pas un nombre qui ne puisse se réaliser par une de ces deux opérations
à partir des nombres plus petits que lui. C’est précisément ce qui fait défaut
et ce en quoi, au niveau de l’aleph 0 reproduit cette faille que j’appelle
de l’inaccessibilité.
Il
n’y a proprement aucun nombre qui, qu’on s’en serve à en faire
l’addition indéfinie avec tous, voire avec tous ses successeurs, ni non plus
à le porter à un exposant aussi grand que vous voudrez, qui jamais accède à
l’aleph.
Il
est singulier – et ceci est ce qu’aujourd’hui je dois laisser de côté,
quitte à le reprendre, si ça intéresse
quelques-uns dans un cercle plus étroit –, il est tout à fait frappant que,
de la construction de Cantor, il résulte qu’il n’y a pas d’aleph qui à
partir de l’aleph 0 ne puisse être tenu pour accessible. Il n’est pas moins
vrai que, de l’avis de ceux qui ont fait
note :
bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire, ou
si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par avance
de m'adresser un email. Haut
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