Réminiscence, |
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Platon dans le Ménon fait du personnage de Tirésias le modèle de l’extralucide aux Enfers, qui garde sa haute lucidité par faveur divine pour son excellence qui s’impose comme s’imposerait un objet réel dans ce monde où tout est ombre. | |
Définitions : | |
- ressouvenir par l'âme de connaissances qu'elle a acquises en dehors de son séjour dans un corps et qu'elle a perdu lors de sa réincorporation. L'acquisition de la connaissance doit alors débuter par une re-connaissance. Cette théorie sert tout à la fois à démontrer l'immortalité de l'âme et l'existence de réalités intelligibles. Cette théorie affirme que l'âme, avant de naître, a tout connu, mais que lors de son incarnation elle oublia tout. Le travail de connaissance est alors celui de re-connaissance. L'objet d'une connaissance est certes suscité par les sens, mais son apparition réelle au sein de l'âme provient de sa réminiscence ; de son souvenir. Les sens ne sont alors que des outils qui aident l'âme à accoucher de ses oublis. Cette méthode, que Socrate dans les dialogues de Platon (donc pas le Socrate historique) appelle la méthode maïeutique (art de l'accouchement), permet de faire « accoucher » à n'importe quel homme un savoir qu'il croyait ignorer, simplement en lui posant des questions. - Par la théorie la réminiscence Platon nous rappelle que connaître c'est reconnaître, se remémorer. Agora
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La théorie de la renaissance (ou réincarnation) remonte à l'Orphisme qui la considérait comme une connaissance secrète réservée aux initiés des religions à Mystères. Platon ne la présentait pas comme une hypothèse mythique, mais comme une conviction philosophique. Dans le dialogue de Phédon, il dit que chaque âme use plusieurs corps, surtout si sa vie dure de longues années. Pour le philosophe, cette conviction a pour conséquence logique la mémoire de ces expériences qu'il appelle réminiscence. Insistant sur cette idée, il fait dire à Socrate, dans le dialogue de "Menon", que l’âme de l’homme est immortelle, que tantôt elle s’échappe, ce qu’on appelle mourir, et tantôt reparaît, mais ne périt jamais, et que, pour cette raison, il faut mener une vie la plus sainte possible. Quand Perséphone, dit Socrate, a reçu des morts la rançon d’une ancienne faute, elle renvoie leurs âmes vers le soleil d’en haut, à la neuvième année. Et concernant la connaissance, puisque l’âme est immortelle et qu’elle a vécu plusieurs vies, elle a vu tout ce qui se passe tant ici que dans l’Hadès, et il n’est rien qu’elle n’ait appris. Comme tout se tient dans la nature et que l’âme a tout appris, rien d’empêche qu’en se rappelant une seule chose, (ce que les hommes appellent faussement apprendre), elle retrouve d’elle-même toutes les autres, pourvu qu’elle soit courageuse et ne se lasse point de chercher, car chercher c’est bien autre chose que se ressouvenir. "Et je ne puis donc, dit Socrate, t'enseigner aucune chose puisque je soutiens qu'il n'y a pas d'enseignements mais seulement des réminiscences" |
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Commentaires : | |
Textes d'ARISTOCLES-Platon : | |
19 - Phèdre, XXIX. Les conditions pour être un homme Pour être homme, en effet, il faut comprendre ce qu'on appelle le général, qui, partant de la multiplicité des sensations, les ramène par le raisonnement à l'unité. Or cette faculté est une réminiscence des choses que notre âme a vues quand elle cheminait avec l'âme divine et que, dédaignant ce que nous prenons ici-bas pour des êtres, elle se redressait pour contempler l'être véritable. Voilà pourquoi il est juste que, seule, la pensée du philosophe ait des ailes; car elle ne cesse de poursuivre de toutes ses forces, par le souvenir, les choses dont la possession assure à Dieu même sa divinité. L'homme qui sait tirer parti de ces réminiscences, initié sans cesse aux mystères de l'absolue perfection, devient seul véritablement parfait. Détaché des passions humaines et occupé des choses divines, il encourt les reproches de la foule, qui le tient pour insensé et ne s'aperçoit pas qu'il est inspiré.
24- Philèbe, - 34c-Lorsque l’âme, sans le corps et retirée en elle même, se rappelle ce qu’elle a éprouvé autrefois avec le corps, nous appelons cela réminiscence. N’est-ce pas ? 28- Ménon :
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Bibliographie : | |
SUZANNE Bernard, l'exprérience avec l'esclave, Ménon, 80d1-86d2 | |
ARISTOTE, Traité de la mémoire et de la réminscence, texte et MP3 | |
- Wikipedia, |