Divisions des oeuvres d'ARISTOCLES-PLATON |
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selon le PLATON de DIOGENE Laërce |
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Prévention à la lecture des oeuvres de Platon (par DIOGENE.L) | |
analyse : | |
2 caractères généraux dans les dialogues de Platon : - les un sont des dialogues d'explication ou d'instructions : a- sur la spéculation, soit physique ou logique. b- sur l'action, soit politique ou moraux. - les autres sont des dialogues de recherche, divisés en 2 classes, a- pour s'exercer sur quelque sujet, ( 2 types : dialogues maieutiques, et dialogues d'essais). b- pour combattre quelques idées (2 types : dialogues de démonstrations ou d'accusation et dialogues destructifs). |
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Je n'ignore pas qu'il y a des auteurs qui distinguent autrement les dialogues de Platon. Ils disent que les uns sont dramatiques, les autres narratifs, et d'autres qu'ils appellent mixtes; mais cette distinction sent plutôt le style du théâtre que celui de la philosophie. Parmi ces dialogues, il y en a qui roulent |
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Platon se sert de la méthode maïeutique de la méthode d'essai de la méthode de démonstration, de la méthode de destruction, Cela suffit sur la nature du dialogue et sur ses différences; mais comme on dispute beaucoup si cette partie des oeuvres de Platon contient des dogmes, il faut dire quelque chose de cette question. |
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On appelle dogmatiste un homme qui établit des dogmes, comme on nomme législateur celui qui fait des lois. Sur les choses qu'il croit lui-même, il introduit quatre interlocuteurs, qui sont Socrate, Timée, l'étranger d'Athènes, et l'étranger d'Élée; ces étrangers ne sont pas, comme quelques uns le présument, Platon et Parménide, ce sont des personnages supposés. Quand Platon enseigne des dogmes, il fait parler Socrate et Timée ; quand il combat des erreurs, il lait venir sur la scène Thrasimaque, Callicle, Polus, Gorgias, Protagore, Hippias, Euthydème, et d'autres semblables. [53] Dans les raisonnements, il se sert beaucoup de l'induction, non de la simple, mais de celle qui est double. |
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[54] Autre exemple : Si l'homme n'est pas un animal, il sera du bois ou de la pierre. Mais il n'est point du bois ou de la pierre, car il est animé et il a des mouvements spontanés : il est donc un animal. Et si cela est, et qu'un boeuf et un chien soient des animaux aussi, l'homme sera tout ensemble un animal, un boeuf et un chien. L'autre espèce d'induction qui se fait par conséquence est aussi de deux sortes : dans l'une on conclut du particulier au particulier, dans l'autre du particulier au général; la première sert aux orateurs, la seconde aux dialecticiens. Sa République est divisée en dix livres, qui se trouvent presque tout entiers dans les contradictions de Protagore, selon Phavorin, au deuxième livre de son Histoire diverse. Son traité des Lois est divisé en douze livres. Il y a neuf quadriloques, et le traité de la République y tient la place d'un livre, et celui des Lois pareillement. |
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Le second quadriloque contient le Cratyle, ou de la justesse des noms, matière de logique; le Théétète, ou de la science, entretien d'essai ; le Sophiste, ou de ce qui est, discours de logique; le Politique, ou du gouvernement, aussi dialogue de logique. Le troisième quadriloque contient le Parménide, ou des idées, sujet de logique ; le Philèbe, ou de la volupté ; le Banquet, ou du bien; le Phèdre, ou de l'amour, dialogues moraux.
Le cinquième renferme le Théagès, ou de la philosophie, selon la méthode mæutique; le Charmide, ou de la valeur; Lysis, ou de l'amitié, selon la méthode mæutique. Le sixième contient l'Euthydème, ou le disputeur, dialogue destructif; Protagore, ou les sophistes, démonstratif; Gorgias, ou de la rhétorique, destructif; Ménon, ou de la vertu, dialogue d'essai.
Le huitième est composé du Clitophon, ou celui qui fait des exhortations, discours moral ; de la République, ou de la justice, entretien politique; du Timée, ou de la nature, discours physique; du Critias, ou Atlanticus, moral. Enfin le neuvième contient Minos, ou de la loi ; les Lois, ou de la manière d'en faire ; Épinomis, ou, l'assemblée nocturne, autrement le Philosophe, dialogues politiques.
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[61] Il y a treize épîtres morales de Platon dont l'inscription est Bonne vie ! au lieu qu'Épicure, dans les siennes, mettait Bonheur ! Il y a une de ces épîtres adressée à Aristodème, deux à Archytas, quatre à Denys, une à Hermias, Éraste et Corisque, une à Léodamas, une à Dion, une à Perdiccas, deux aux amis de Dion. Voilà quelle est la distinction des ouvrages de Platon selon Thrasyllus, et plusieurs auteurs l'admettent. D'autres, entre lesquels est Aristophane le grammairien, divisent les dialogues de Platon en triloques, plaçant (répétition de la page Division des oeuvres) : dans le premier la République, le Timée, le Critias; Les autres ouvrages, ils les rangent un à un et sans ordre. Quelques uns, comme nous l'avons dit, commencent l'énumération des oeuvres de Platon par sa République, d'autres par le premier Alcibiade, ou par le Théagès, par l'Eutyphron, par le Clitophon, le Timée, le Phèdre, le Théététe ; enfin par la défense de Socrate. Il ne faut point regarder, comme étant de Platon, les ouvrages suivants qu'on lui a attribués, le Midon ou l'Hippostrophe, l'Eryxias ou l'Erasistrate, l'Alcyon, l'Acéphale ou le Sysiphe, l'Axiocus, le Phéacus, le Démodocus, le Chélidon, la Semaine, l'Épiménide. Phavorin, dans le cinquième livre de ses Commentaires, dit que l'Alcyon est l'ouvrage d'un certain Léonce. [63] Platon a emprunté à dessein différents noms, pour empêcher que des gens non lettrés entendissent facilement ses ouvrages. Il croit que la sagesse consiste proprement dans la connaissance des choses qui sont spirituelles, et qui existent véritablement, lui donnant pour objet Dieu et l'âme séparée du corps. Lorsqu'il prend le mot de sagesse dans son sens propre, il entend par là la philosophie, comme étant un désir de la sagesse divine; mais dans le sens commun il applique le mot de sagesse à toute sorte de talents, donnant par exemple le nom de sage à un artisan. Souvent il se sert des mêmes termes pour signifier différentes choses : par exemple, il met le mot de négligé pour simple, à la manière d'Euripide, qui, en parlant d'Hercule dans son Lycimnius, dit qu'il était « négligé, sans ajustement, ne pensant qu'a faire bien, faisant consister toute la sagesse à en faire les actions, et ne mettant point d'ornements dans ses discours. » |
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Il donne la même signification à divers termes, appelant l'idée espèce, genre, modèle, principe et cause.
il faut voir premièrement ce qu'il dit; Comme on trouve certaines marques dans différents passages des oeuvres de Platon, il est bon d'en donner une explication. Voilà pour ce qui regarde le nombre des livres de Platon et les marques qui s'y trouvent. |
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Antigone de Caryste, dans son ouvrage sur Zénon, dit qu'après l'édition de ses livres, ceux qui souhaitaient d'en savoir le contenu payaient pour cela ceux qui les avaient. | |