Sensible, |
|
\sɑ̃.sibl\, [sɑ ̃sibl̥], | |
Empr. au lat. impérial sensibilis, au sens passif « ce qui peut être ressenti », puis sens actif « doué de sensibilité », dér. de sensum, supin de sentire (v. sentir). | |
![]() |
|
Cliquez sur le cross-cap rouge puis survolez la nouvelle fenêtre sensible noire ... d'où ... qu'un écran a de la sensibilité ! |
|
Définitions : | |
- Qui peut être perçu par les sens. - Qui peut éprouver des sensations, capable de percevoir des impressions. - Qui est susceptible de réaction. selon CNRTL, |
|
Le sensible est ce qui est susceptible d’être perçu par les sens, ou, plus largement, l’ensemble des impressions et des représentations. Mensonges, malentendus, ambiguïté du langage font qu’on se méfie du discours et qu’on préfère s’en tenir à ce qu’on sent immédiatement être tel que cela se donne à notre perception. Pourtant les sens sont aussi réputés trompeurs : illusions d’optique, flous... tout cela interdit de tenir le témoignage des sens pour fiable. selon wikipedia, |
|
Faculté de sentir. Comme sentir est un phénomène parfaitement simple, la sensibilité elle-même est une faculté irréductible, et ne peut, à proprement parler, se définir. En effet, ce n'est pas la définir, c'est seulement la diviser en ses différentes espèces, que de la qualifier de faculté de jouir et de souffrir, ou bien, à un autre point de vue, de répartir les phénomènes sensibles, sensations et sentiments, entre la sensibilité physique et la sensibilité morale. La sensibilité, chez les humains, paraît destinée à suppléer à l'imperfection de l'intelligence et de la volonté, qui ne se développent que lentement et progressivement, et qui, parvenues à leur maturité, sont encore sujettes à bien des défaillances. La sensibilité, plus restreinte, mais non moins vive, dès le premier jour, qu'elle ne le sera plus tard, nous excite, par l'attrait du plaisir, à rechercher ce qui nous convient, par l'aiguillon de la douleur à éviter ce qui nous est nuisible. ... |
|
Le terme sensible revêt deux significations, il désigne à la fois la capacité pour un objet d'être perçu par l'intermédiaire de la sensation (aisthêsis) Et la qualité de cet objet (Phèdre, 83b, République V,510b, Théétète 160b ). Dans ce second sens le terme de sensible comme genre commun de tous les objets sensibles, devient synonyme de monde. Le sensible c'est l'ensemble de toutes les réalités susceptibles d'être perçues par les sens. |
|
- Le vocabulaire de Platon, BRISSON.L, PRADEAU.J-L, ellipses |
|
Commentaires : | |
La thèse platonicienne de la vérité comme adéquation place les Idées au rang de normes destinées à évaluer la vérité des phénomènes. Le phénomène est dès lors ce qui de l’Idée apparaît dans le sensible, la chose phénoménale est donc moins réelle que l’Idée et donc aussi moins vraie [livre X, La République]. Cette dégradation s’aggrave avec la mimésis artistique, encore moins réelle et encore moins vraie que l’objet phénoménal. Une telle référence à l’art comme trompeur a pour fonction de montrer que même dans le phénomène, l’apparence peut déjà être trompeuse : autrement dit dans le phénomène lui-même il y a déjà une part qui conduit à la tromperie par son apparence sensible. La connaissance vraie ne saurait donc prendre le sensible pour critère de vérité : puisqu’elle est adéquation du jugement à l’idée comme norme, elle ne peut que récuser le sensible. Cette affirmation platonicienne sera radicalement critiquée par Aristote, c’est que pour lui l’essence est dans les phénomènes sensibles eux-mêmes (« il y a aussi des dieux dans la cuisine »). Autrement dit, même si la sensation peut porter sur une certaine généralité, elle ne peut s’exercer que sur des objets individuels : Il n’y a donc aucune complaisance dans le sensible mais bien une nécessité d’observer les phénomènes pour en extraire l’universel et c’est en cela qu’Aristote est le fondateur des sciences expérimentales telles que la biologie. Il s’agit en effet, dans ces sciences expérimentales, de vérifier si le phénomène singulier est adéquat à l’hypothèse théorique, mais le phénomène qui apparaît dans l’expérimentation n’est pas le critère de vérité car s’il peut infirmer il ne peut pas confirmer la vérité, elle-même ne pouvant qu’être théorique. |
|
Textes d'ARISTOCLES-Platon : | |
17- Phédon, 83b, | |
20- La République V 509d-511e, livre X, |
|
21- Théétète, 160b | |
25- Timée, genesis, 64a, 61d-68b, 87c-90d |
|
Bibliographie : | |
proposée par Cosmovision, | |
- Descartes, les Passions de l'âme; - Malebranche, Recherche de la vérité, liv. IV et V; - Locke, Essais sur l'Entendement; - Leibniz, Nouveaux Essais, liv. Il, chap. XX; - Reid, Essais sur les Facultés actives, Essai III; - Dugald Stewart, Esquisses de Philosophie morale, 2e partie, chap. 1er; - Adam Smith, Théorie des sentiments moraux; - Jouffroy, Mélanges philosophiques (les morceaux intitulés : De l'Amour de soi et Des Facultés de l'âme humaine); - Paffe, De la Sensibilité. Voir aussi dans Kant toute cette partie de la Critique de la raison pure, et l'analyse qu'en a donnée |
|
- Le vocabulaire de Platon, BRISSON.L, PRADEAU.J-L, ellipses | |
- Wikipedia, |