Doctrines de l'Au-delà, |
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Métempsychose, Palingénésie, Réincarnation, Transmigration des âmes, Renaissance, Eternel retour, |
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Tanslation de vie, Mort imminente, Pérégrination des âmes, Possession, Transfert de conscience ou Powha tibétain, Voyage astral. |
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Définitions | |
Métempsychose, passage d'une âme dans un autre corps humain ou animal, végétal voire minéral. |
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Palingénésie, la palingénésie est plus simplement le retour à la vie des divers éléments de la nature. | |
Réincarnation, le passage d'une âme humaine après la mort du corps physique dans un autre corps humain, | |
Transmigration des âmes, le passage de l’être à d’autres états d’existence, différentes de celles auxquelles est soumise l’individualité humaine ; qui dit transmigration dit essentiellement changement d’état. | |
Renaissance, transformation des énergies physiques et psychiques chez d'autres êtres, par exemple en partie dans un descendant, un animal, un lama du Tibet, et même avant la mort . | |
Eternel retour, | |
répétition éternelle des mêmes événements au bout d'une longue période | |
Métempsycose μετεμψύχωσις, metempsúkhôsis | |
: passage d'une âme dans un autre corps humain ou animal, végétal voire minéral. En grec, métempsycose signifie « transmigration des âmes ». Dans cette doctrine, l'âme poursuit son évolution d'existence en existence humaine (réincarnation), et peut éventuellement s'incarner dans un animal ou un végétal (métempsycose). passage d'une âme dans un autre corps humain ou animal, végétal voire minéral. Apollonios de Tyane, voyant un lion, reconnut là une incarnation du pharaon Amasis (Philostrate l'Athénien, Vie d'Apollonios de Tyane, V, 42). La métempsycose a des conséquences éthiques : respect des êtres vivants, et particulièrement des animaux, végétarisme2. Il est souvent utilisé comme synonyme de réincarnation, mais dans un sens plus large La métensomatose est le passage d'un corps à un autre, et non d'une âme qui va d'un corps à un autre. Le bouddhisme croit plutôt à la métensomatose, puisque c'est une religion où l'âme n'existe pas, et où le moi n'est qu'illusion de l'identité individuelle qui « s'éteint » dans la vacuité ; cela dit, des éléments psychiques transmigrent, comme on pourrait le voir dans certains caractères (physiques ou psychiques) venus des parents jusqu'aux enfants, dans le phénomène lamaïste des tulku, appelés improprement « réincarnations » d'un lama. Les écrits bouddhiques utilisent en fait un concept sensiblement différent de celui de réincarnation : punarbhava, que l'on traduit par « re-naissance ». Le mot métensomatose vient du grec métensomatosis, qui signifie « déplacement du corps » |
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Palingénésie universelle παλιγγενεσία, palingenesía | |
: de παλίν / palín, « de nouveau », et γένεσις / génesis, « naissance »), c'est-à-dire « nouvelle naissance », « genèse de nouveau » ; ainsi, pour Pythagore, « ce qui a été renaît » (palin ginetaï) Palingénésie est le terme employé par les philosophes stoïciens pour désigner la reconstitution ou apocatastase du monde après que le Feu l'a détruit, cela dans un Éternel Retour. Le mot employé, en grec (παλιγγενεσία), signifie « naissance à nouveau », « régénération ». Telle est la palingénésie cosmique. De façon plus générale, la palingénésie est plus simplement le retour à la vie des divers éléments de la nature. Les plantes se nourrissent de minéraux, les animaux se nourrissent de plantes, les hommes se nourrissent des animaux ou de leurs produits ; en respirant, tout vivant assimile germes et poussières... Dans ce cycle toujours recommencé, les composants de la vie s'échangent, se redistribuent après la mort. C'est la palingénésie universelle , l'orphisme des origines enseigne la réincarnation ou la métempsycose, tandis que d'autres pensent le contraire 1. Proclos (Ve siècle) est le premier à attribuer à Orphée la « doctrine d'un cycle de réincarnations2 ». L'orphisme croit en la palingénésie, au retour à la vie. (Pas de métempsycose dans l'orphisme selon Adolf Krüger (1934),...) Toutes les âmes reprennent d'autres formes d'existence, par exemple de père à fils, d'humain à plante et animal. Les naissances viennent des morts. |
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Réincarnation des âmes, | |
stricto sensu c'est « l'incarnation dans un nouveau corps »1. Dans le sens courant, il désigne de manière plus restrictive le passage d'une âme humaine après la mort du corps physique dans un autre corps humain, voire une autre forme de vie intelligente pour les tenants de l'hypothèse extraterrestre. Le philosophe néoplatonicien Proclos (né en 412) pensait être la réincarnation du philosophe néopythagoricien Nicomaque de Gérase (mort en 196), selon Marinus (Proclus, p. 159-160), et il estimait la période entre deux réincarnations à 216 ans (selon le pseudo-Jamblique, Theologoumena arithmeticae, p. 52), ce qui confortait sa conviction. La réincarnation (retour dans la chair) désigne un processus de survivance après la mort par lequel un certain principe immatériel et individuel (« âme », « substance vitale », « conscience individuelle », « énergie », voire « esprit ») accomplirait des passages de vies successives dans différents corps (humains, animaux ou végétaux, selon les théories). À la mort du corps physique, l'« âme » quitte ce dernier pour habiter, après une nouvelle naissance, un autre corps. |
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Il existe des descriptions de la réincarnation à différentes époques et dans différentes civilisations, notamment dans la pensée grecque chez Pythagore, Empédocle, Platon et l'orphisme, dans l'Égypte antique, l'Afrique subsaharienne et en Extrême-Orient, où elle est au cœur de l'hindouisme, du jaïnisme, du bouddhisme, du sikhisme et du yézidisme. Un certain nombre de livres sacrés y font référence, |
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Elle est récusée par les courants majoritaires de deux religions monothéistes que sont l'islam et le christianisme (mais le judaïsme, le catharisme, les druzes et le rastafarisme adhèrent à la doctrine des réincarnations des âmes), pour lesquelles la notion de retour dans la chair apparaît dans la croyance au Jugement dernier et à la résurrection (le judaïsme, par exemple, conçoit ces doctrines différemment, laissant la place aux « réincarnations » – gilgoulim). | |
C'est principalement dans le monde grec que fleurit la doctrine de la réincarnation et de la métempsycose. C'est vers le VIe siècle av. J.-C. que cette croyance apparaît dans le monde grec. Son origine n'est pas connue avec certitude. On n'en trouve pas trace chez Homère ou Hésiode, il est donc peu probable qu'elle provienne du passé mythique grec. Pour l'historien grec Hérodote, la croyance en la métempsycose serait d'origine égyptiennen 2. Il est possible que la croyance en la réincarnation ait été inspirée par l'hindouisme. Les contacts entre la Grèce et l'Inde ont cependant été longtemps compliqués par le fait que la Perse, ennemi héréditaire des Grecs, se trouvait entre les deux civilisations (c'est tard, avec les conquêtes d'Alexandre le Grand, en 326 av. J.-C., que le monde grec et le monde indien ont été en contact soutenu). |
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L'orphisme, attesté dès 560 av. J.-C., soutient que « les âmes passent d'une vie en l'autre selon certaines révolutions et souvent entrent dans des corps humains ». Poème : « Quand l'âme des bêtes et des oiseaux ailés a jailli hors du corps et que leur durée de vie les a quittés, cette âme... voltige... jusqu'à ce qu'un autre animal la ravisse, mêlée au souffle de l'air ». Il s'agit donc de palingénésie, d'un retour diversifié à la vie, plus que de réincarnation ou de métempsycose (il y a dans ces derniers cas passage d'une âme dans un corps). |
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Phérécyde de Syros, qui était actif vers 540 av. J.-C., est le premier à soutenir que l'âme est immortelle et qu'elle retourne successivement s'incarner sur terre. | |
Pythagore (vers 530 av. J.-C.) se souvient de ses existences antérieures (Diogène Laërce, VIII, 4-5). Xénophane raconte qu'il arrêta le bras d'un homme en train de bastonner un chien en lui disant : « C'est l'âme d'un de mes amis. En entendant sa voix, j'ai reconnu cette âme ». L'âme transmigre parce qu'elle est immortelle et qu'elle est mouvement ; d'autre part, tous les êtres vivants sont frères, congénères (ce qui entraîne aussi le végétarisme). N'importe quelle âme, semblable à la poussière en suspension dans l'air, peut entrer dans n'importe quel corps (Aristote, De l'âme, 404a, 407 b). Pythagore ne donne pas d'explication morale. | |
La doctrine de la réincarnation influencera ensuite le poète Pindare. « Et vous dont les âmes habitèrent successivement trois fois le séjour de la lumière et trois fois celui des Enfers sans jamais connaître l'injustice, bientôt vous aurez parcouru la route que traça Jupiter, bientôt vous parviendrez au royaume de Saturne, dans ces îles fortunées que les zéphyrs de l'océan rafraîchissent de leur douce haleine » (Olympiques, II). | |
Chez Platon, on trouve des discussions sur la réincarnation ou des allusions à celle-ci dans le Phédon (70c, 81b, 107d), le Phèdre (248d), le Gorgias (525c), et tout particulièrement dans le mythe d'Er de La République (X, 614 ss.). Pour Platon, 1000 ans s'écoulent entre une naissance et une re-naissance : existence de 100 ans suivie d'une purgation de 900 ans (Phèdre, 248-249 ; La République, X, 615). La punition n'a donc pas lieu sur Terre lors de l'incarnation mais sous terre (Phédon, 111e). Selon la loi qui veut que « chaque espèce d'âme verra son lieu de destination déterminé par similitude avec son occupation ordinaire », ceux chez qui domine les appétits grossiers du corps subissent la réincarnation ou plutôt la métempsycose en animaux libidineux, comme les ânes ; ceux chez qui domine la colère, la tyrannie, se réincarnent en bêtes de proie, loups, faucons, milans ; ceux chez qui domine la raison se réincarnent en animaux grégaires, abeilles, guêpes, fourmis (Phédon, 81-82). Platon lie donc transmigration des âmes et rétribution des âmes et immortalité. | |
Parmi les néoplatoniciens, la transmigration est acceptée par Plotin (il admet même la métempsycose, Ennéades, III.4.2), Porphyre, mais pas par Jamblique sources wikipedia, réincarnation, |
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la transmigration des âmes : | |
la transmigration des âmes peut intervenir non seulement dans l'humain (réincarnation) mais encore dans le non-humain, bêtes ou plantes. GUENON.R : C’est là ce qu'enseignent toutes les doctrines traditionnelles de l’Orient, et nous avons de multiples raisons de penser que cet enseignement était aussi celui des « mystères » de l’antiquité ; même dans des doctrines hétérodoxes comme le Bouddhisme, il n’est nullement question d’autre chose, en dépit de l’interprétation réincarnationniste qui a cours aujourd'hui parmi les Européens. C’est précisément la vraie doctrine de la transmigration, entendue suivant le sens que lui donne la métaphysique pure, qui permet de réfuter d’une façon absolue et définitive l’idée de réincarnation ; et il n’y a même que sur ce terrain qu'une telle réfutation soit possible. |
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G.R : expose ainsi l'impossibilité métaphysique de l’hypothèse de l'éternel retour : « la Possibilité universelle et totale (de la réincarnation) est nécessairement infinie et ne peut être conçue autrement, car, comprenant tout et ne laissant rien en dehors d’elle, elle ne peut être limitée par rien absolument ; une limitation de la Possibilité universelle, devant lui être extérieure, est proprement et littéralement une impossibilité, c’est-à-dire un pur néant. Or, supposer une répétition au sein de la Possibilité universelle, comme on le fait en admettant qu’il y ait deux possibilités particulières identiques, c’est lui supposer une limitation, car l’infinité exclut toute répétition : Dès lors que l’Univers est vraiment un tout, ou plutôt le Tout absolu, il ne peut y avoir nulle part aucun cycle fermé : deux possibilités identiques ne seraient qu’une seule et même possibilité ; pour qu’elles soient véritablement deux, il faut qu’elles diffèrent par une condition au moins, et alors elles ne sont pas identiques. Rien ne peut jamais revenir au même point, et cela même dans un ensemble qui est seulement indéfini (et non plus infini), comme le monde corporel : pendant qu’on trace un cercle, un déplacement s’effectue, et ainsi le cercle ne se ferme que d’une façon tout illusoire. Ce n’est là qu’une simple analogie, mais elle peut servir pour aider à comprendre que, a fortiori, dans l’existence universelle, le retour à un même état est une impossibilité : dans la Possibilité totale, ces possibilités particulières que sont les états d’existence conditionnés sont nécessairement en multiplicité indéfinie ; nier cela, c’est encore vouloir limiter la Possibilité ; il faut donc l’admettre, sous peine de contradiction, et cela suffit pour que nul être ne puisse repasser deux fois par le même état »7. |
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Re-naissance | |
transformation des énergies physiques et psychiques chez d'autres êtres, par exemple en partie dans un descendant, un animal, un lama du Tibet, et même avant la mort ; c'est la Punarbhava des bouddhistes. | |
Eternel retour | |
concept d'origine mésopotamienne d'après lequel l'histoire du monde se déroule de façon cyclique. Après plusieurs milliers d'années (« la Grande Année »), une même suite d'événements se répète, identique à la précédente, avec des éléments recomposés. - répétition éternelle des mêmes événements au bout d'une longue période ; par exemple, selon les stoïciens, on reverra un Socrate, pas exactement le même, mais un Socrate fait des mêmes éléments refaisant les mêmes choses que fit le Socrate historique. |
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Héraclite, comme tous les penseurs d'Ionie (Thalès, Anaximandre) pense « que, la substance demeurant, seuls ses états changent », « que rien ne se crée et que rien ne se détruit » (Aristote, Métaphysique, A, 3). Il voit en toutes choses un lieu de contradictions et il envisage le dépassement de ces contradictions en une harmonie. Il ajoute l'idée de période, de Grande Année, estimée à 10 800 années solaires.
— Simplicios, Héraclite, fragment A10. |
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la cosmogenèse astrologique. Au commencement, le Feu primitif et divin crée, par condensation, l'Air, puis vient l'Eau, enfin la Terre se dépose (Diogène Laërce, VII, 142). Les planètes sont alors alignées. Selon Porphyre, qui est néoplatonicien, et non stoïcien, « les théologiens ont établi deux portes, le Cancer et le Capricorne, que Platon appelle deux orifices [La République, 614-615]. Le Cancer est celui par lequel les âmes descendent, tandis que leur montée se fait par le Capricorne. Mais le Cancer est situé vers la Borée [au Nord] et approprié à la descente, tandis que le Capricorne est près du Notos [au Sud] et propre à la montée » (De l'antre des nymphes). | |
e cycle. Diogène de Babylone évalue la Grande Année, c'est-à-dire la période à la fin de laquelle les planètes retrouvent la position qu'elles avaient au moment de la naissance du monde, à 365 fois 10 800 ans ; Platon parle du « cycle enfermé dans un nombre parfait », pour l'être humain la racine épitrite alliée au cinq (3x4x5)⁴, correspondant vraisemblablement à 3 600 x 3 600 (La République, VIII, 546), soit 12 960 000 ans, et Bérose de 432 000 ans, soit le 30e de cette valeur. | |
'embrasement (ekpyrosis) final. La conflagration est conçue comme la destruction du monde et sa résorption dans le Feu divin. | |
l'éternité. Ce cycle se reproduit sans fin :
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quant à la survie de l'âme, les avis sont partagés.
« Pour Zénon, l'âme survivait bien au corps un temps assez long, mais finalement se dissiperait. Pour Cléanthe, les âmes subsistaient jusqu'à la conflagration. Pour Chrysippe, les âmes débiles succombaient à l'instant de la mort, ou peu après ; seules celles des sages; qui avaient su résister aux passions, participaient à cette immortalité restreinte3. » Aristote semble adhérer à l'idée d'éternel retour :
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wikipedia pour les développement modernes de la question | |
Commentaires : | |
Textes d'ARISTOCLES-Platon : | |
— Orphée, fragments 223-224, éd. Kern, tirés de Proclos, Commentaire de La République de Platon Platon expose ainsi la palingénésie orphique :
— Phédon, 40 L'idée d'une renaissance ou régénération (en gr. palingenesia) du cosmos est déjà présente chez Héraclite et les premiers stoïciens, sous forme d'Éternel Retour. Virgile semble adhérer à cette théorie (Géorgiques, IV, 220 sq. ; Énéide, VI, 724 sq.). Les abeilles naissent de la corruption du jeune taureau (Géorgiques, IV, 295 ss.).
— Énéide, VI, 724 |
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Bibliographie : | |
De l'admirable Palingénésie, Gilles Le Pape | |
- René Guénon, L'Erreur Spirite, p. 211 - L’erreur spirite, chap.VI : La réincarnation, p. 197-225 |
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- sources Wikipedia : transmigration, reincarnation, métempsycose, éternel retour, palingénésie, renaissance, |